ATHLÈTE INSPIRANT ALL TIDES DU MOIS DE JUIN 2023

Antoine St-Germain, se reconstruire grâce à son sport

En avril dernier, Antoine St-Germain et sa famille ont été frappés d’une malchance de la vie des plus terribles : leur résidence a été détruite dans un incendie.

Sans la vigilance du jeune homme, les conséquences auraient pu être bien pires. C’est lui qui a averti ses proches que quelque chose n’allait pas et tous ont pu sortir sains et saufs quelques minutes avant que la maison ne soit détruite par le brasier. Un acte encore plus remarquable de la part d’Antoine lorsque l’on sait qu’il est malvoyant.

C’est pour cette raison, ainsi que ses performances sportives que nous décrirons plus loin, qu’Antoine St-Germain est nommé l’athlète inspirant All Tides du mois de juin.

La famille sportive vient en aide

Antoine St-Germain est un paranageur malvoyant en catégorie S12, membre du club Les Loutres de Granby. C’est avec beaucoup d’aplomb qu’il raconte l’incident du printemps dernier.

« J’étais en haut et les autres (ses parents, son frère et la copine de son frère) étaient en bas. J’ai entendu un bruit qui ressemblait à de la grêle, mais je trouvais ça bizarre qu’il en tombe à ce moment-là. Une des fenêtres était vraiment plus sombre et l’autre, plus claire. Et après, je suis allé voir en arrière et il y avait quelque chose de pas normal, alors je suis allé chercher mes parents. C’est là qu’on s’est rendu compte que ça brûlait sur la galerie en arrière. En 20 minutes, la maison était une perte totale », explique le jeune homme de 19 ans.

« Je me doutais bien que j’avais un pas pire sang-froid, mais maintenant, je sais que je n’ai aucun problème à réagir », ajoute celui qui a visiblement conservé son sens de l’humour.

Ce qu’il a pu aussi conserver malgré tout, ce sont ses médailles. Ses vêtements de l’équipe du Québec des Jeux du Canada 2022 et ceux de l’Invitation Ken Demchuk, deux compétitions auxquelles il a pris part, ont été détruits dans l’incendie.

Antoine s’est informé auprès de son entraîneure Nadine Rolland pour savoir si ces vêtements pouvaient être remplacés. Touchée par l’histoire du jeune homme, la grande famille de la natation québécoise n’a pas attendu longtemps avant de mettre le dossier en marche. Au grand bonheur d’Antoine, il a récupéré de nouveaux vêtements.

On sent à quel point il a été touché par ce geste lorsqu’il en parle.

« C’est assez formidable ! Les gens de la Fédération de natation du Québec, je les adore énormément ! C’est vraiment sympathique ce qu’ils ont fait. Je suis vraiment content, car en plus, je les portais dans la vie de tous les jours. Ce sont des vêtements que j’étais fier de porter et je le suis encore, car c’est une preuve de tout le parcours que j’ai réussi à accomplir en natation. (Les porter), ça crée un sentiment d’appartenance à quelque chose qui est plus gros que toi et qui est l’équipe du Québec. »

Sa présence aux Jeux du Canada de Niagara de l’été dernier a été marquante pour lui, même s’il est revenu de Niagara sans médaille. Son meilleur résultat a été une cinquième place au 200 mètres quatre nages.

« J’ai une bonne progression depuis le début et avec mes efforts, j’arrive à un autre niveau. L’été passé, j’ai réussi à aller aux Jeux du Canada et c’est là que j’ai vu que mon potentiel était encore plus grand. J’essaie toujours d’appliquer ce que mes coachs me disent et ça fonctionne très, très bien. Plus ça va, plus la progression et la méthode de travail sont bonnes », poursuit Antoine qui mentionne être inspiré par le paranageur et médaillé paralympique Nicolas-Guy Turbide (S13).

Retrouver une normalité

La maison de la famille St-Germain est une perte totale, mais elle compte en reconstruire une nouvelle au même endroit, à Granby. D’ici là, la famille est hébergée chez les grands-parents du paranageur.

« L’important, c’est de réussir à garder le noyau familial. […] Tranquillement pas vite, ça commence à se replacer, mais disons que lors des premières séances de magasinage, on se sentait un peu comme des sans-abris. »

Retrouver une normalité pour lui passait obligatoirement par la natation.

« Un des premiers trucs auquel j’ai pensé (après l’incendie), c’est combien de temps ça va me prendre avant que je retourne m’entraîner? Mes parents m’ont dit qu’ils trouveraient une façon pour que j’aille nager le lendemain. L’idéal, c’est de repartir tout de suite ce que tu fais, car si tu restes à ne rien faire, tu tournes en rond. »

Antoine est aussi étudiant au Cégep de Granby en Techniques de l’informatique. Sa vision se limite à 10% de son œil droit et elle est presque nulle du gauche en raison des nerfs optiques atrophiés. Cela fait en sorte que certaines tâches sont un peu plus longues à faire que ses collègues de classe, mais qu’importe, l’étudiant-athlète est patient et il ne dévie jamais de ses objectifs, ce qui lui a notamment permis d’inscrire dix records canadiens chez les S12, notamment grâce à plusieurs bonnes performances au dos.

Il a maintenant en tête le Championnat québécois de la fin juin qui, il l’espère, lui servira de rampe de lancement pour les Championnats canadiens qui auront lieu à Toronto au début août. À moyen terme, il aimerait se joindre au groupe d’athlètes d’un centre national d’entrainement.

Celle qui supervisait son entrainement chez Les Loutres a récemment été promue à titre d’entraîneure-adjointe au Centre de haute performance – Québec de Natation Canada aux piscines montréalaises de l’Institut national du sport du Québec.

Est-ce un signe pour Antoine, dont les objectifs sportifs et scolaires pourraient s’accomplir dans la même ville, étant donné qu’il aimerait étudier à la Polytechnique Montréal en cybersécurité après l’obtention de son diplôme d’études collégiales ?

« Ça fitterait très, très bien ! »

Rédaction : Sportcom pour la Fédération de natation du Québec

PERSONNALITÉ INSPIRANTE ALL TIDES DU MOIS DE JUIN 2023

Charles Labrie, pilier solide et engagé à Trois-Rivières

L’entraineur-chef Charles Labrie en a vu de toutes les couleurs depuis qu’il est à la barre du club de natation Mégophias, à Trois-Rivières. Les péripéties vécues en auraient découragé plusieurs, mais aujourd’hui, le travail acharné rapporte des dividendes bien mérités.

Par son dévouement et son leadership, Charles Labrie a permis au club de maintenir le cap en période où les défis étaient nombreux. Un parcours qui lui vaut la nomination de personnalité inspirante All Tides du mois de juin !

Des travaux aux lourdes conséquences

Le club de natation Mégophias a dû composer avec la fermeture de sa piscine en 2018. Les rénovations, qui devaient nécessiter trois mois de travaux, ont finalement pris trois ans à se réaliser.

« Ç’a été assez complexe de maintenir les activités du club pendant ce temps. On s’est ramassés à devoir rouler le club dans une piscine comportant seulement quatre couloirs de 25 mètres. Nos activités en ont été grandement affectées », raconte Charles Labrie, en poste à Trois-Rivières depuis neuf ans.

Le volume d’entrainement a forcément diminué, tout comme le nombre d’abonnements et le personnel. Le plus difficile, selon Labrie, a été de réduire de moitié les places offertes aux plus jeunes à leur école de natation, passant de 250 à 125 athlètes. D’autant plus que la plage-horaire offerte aux 12 ans et moins se trouvait les samedis et les dimanches, de 6h à 7h, ce qui a eu pour effet d’en décourager plusieurs.

Les contrecoups se font sentir aujourd’hui, en début du secondaire, où les nageuses et les nageurs sont moins nombreuses et nombreux qu’à l’habitude.

Constat similaire au sein des Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Certains membres de l’équipe n’ont tout simplement pas eu accès à des installations dignes de ce nom durant l’entièreté de leur parcours universitaire. La situation a aussi limité le recrutement, faute d’arguments convaincants pour attirer de nouvelles recrues.

Ajoutons à cela la pandémie et les innombrables conséquences qui y sont reliées.

« Je ne le cache pas, il y a eu des moments difficiles. Certains entraineur(e)s ont quitté, la pandémie a été très dure aussi parce qu’on a été forcés d’arrêter nos activités un certain temps », rappelle Charles Labrie.

« Mon rôle a été de miser sur la vision à long terme du club. On savait qu’on allait être de retour à l’UQTR un jour, il fallait soutenir les athlètes et les entraineur(e)s pendant la fermeture pour qu’ils gardent le moral et qu’ils restent motivé(e)s. »

Retour en force

Les choses se replacent à Trois-Rivières. Même si les circonstances ont rendu la tâche particulièrement ardue, bon nombre d’athlètes du club Mégophias ont connu du succès en compétition. C’est notamment le cas de Philippe Vachon, paranageur de 27 ans qui a participé aux Championnats du monde l’été dernier.

« Il est arrivé en 2017, alors il a traversé tout ça. Les autres athlètes ont maintenu le cap en voyant que Philippe faisait bien lors des compétitions. On a quand même eu de bonnes performances sur les scènes provinciale et nationale, une chance ! Ça aurait été difficile de les motiver à continuer à s’entrainer. »

Le club est présentement en plein essor en Mauricie. Une entente a été signée avec l’UQTR pour qu’il soit responsable de tous les cours offerts aux 12 ans et moins à la piscine de l’université.

Ça représente plus de 850 participantes et participants par session.

« Ça apporte beaucoup de jeunes dans nos groupes d’initiation, qui affichent complet d’ailleurs. Cet accord nous a aidés à remettre le club sur les rails. On a engagé 35 nouveaux entraineur(e)s pour ces cours. On s’attendait à ce que ça grossisse, mais pas aussi vite. C’est vraiment le fun de voir que le travail porte ses fruits. »

Charles Labrie aime relever des défis. Cependant, il admet qu’il se serait bien passé de cette fermeture et de la pandémie, même si toute son équipe en est ressortie grandie. Membre de différents comités de la Fédération de natation du Québec (FNQ) et formateur du Programme national de certification des entraîneurs (PNCE), il espère voir la natation gagner en popularité et souhaite contribuer à ce mouvement.

« Je suis reconnu pour être une personne assez calme, ça m’a aidé à garder les deux pieds sur terre et ne pas m’emballer, partage-t-il. J’aime m’impliquer, ça me permet de redonner à la communauté. Le développement du club ne se fait pas juste à Trois-Rivières, mais aussi par celui du Québec. Plus c’est fort dans la province, plus le club le sera aussi. J’aime faire avancer les choses et le meilleur reste à venir. »

Rédaction : Sportcom pour la Fédération de natation du Québec

PERSONNALITÉ INSPIRANTE ALL TIDES DU MOIS DE MAI 2023

La natation sur la Côte-Nord : défi, plaisir et entraide

Stéphanie Gagnon ne craint pas les défis et, en devenant entraineure du club de natation le Boréal de Fermont en 2017, elle savait qu’elle n’en manquerait pas. Avec sa volonté de s’améliorer constamment au profit des jeunes athlètes, il était de mise de la nommer personnalité inspirante All Tides du mois de mai 2023.

                         

Comme plusieurs, Stéphanie Gagnon a commencé à s’impliquer dans le monde de la natation parce que ses enfants étaient des nageurs. D’abord membre du conseil d’administration du club, elle a ensuite sauté sur l’occasion de s’engager davantage dès que l’opportunité s’est présentée.

« L’implication dépend en grande partie des enfants. Lorsque les jeunes nageurs arrêtent de pratiquer le sport ou quittent la région, l’implication des parents diminue ou arrête en même temps. La présidente et l’entraineure ont quitté le club simultanément et je voulais être plus présente à ce moment-là pour que les jeunes puissent continuer à pratiquer leur sport », a-t-elle expliqué.

D’abord bénévole jusqu’à ce qu’on trouve quelqu’un pour la remplacer à temps plein, elle a vite voulu en faire plus et a entamé les formations nécessaires afin de devenir officiellement entraineure.

« Je trouvais ça vraiment agréable d’être impliquée dans le club. J’ai commencé mon parcours pour devenir sauveteuse et ensuite entraineure. Tout s’est passé rapidement, mais je voulais vraiment pouvoir faire une différence », a-t-elle raconté.

Être entraineure-chef d’un club de natation sur la Côte-Nord vient avec son lot d’obstacles. Stéphanie Gagnon les accueille à bras ouverts et elle ne recule devant rien pour s’assurer du bien-être des membres.

« Ce n’est pas toujours facile de recruter des entraineur(e)s par exemple, mon garçon est devenu entraineur par la force des choses dans la dernière année, mais il part aux études à l’extérieur en septembre. La distance est aussi un autre enjeu, on doit faire plus de six heures de route pour partir en compétition. On s’adapte à ce genre de défis et on doit mettre les bouchées doubles, mais on est prêt(e)s ».

« Les jeunes évoluent et ont toujours la passion malgré les obstacles. C’est tellement beau de les voir évoluer! Nos bénévoles sont aussi extrêmement importants et nous aident à tenir le club à bout de bras. Ils sont tout simplement indispensables. »

L’aide inconditionnelle d’un mentor

Pour continuer sa progression personnelle afin d’aider le club à progresser, Stéphanie Gagnon reçoit entre autres le soutien de Guy Dorion, entraineur-chef du club de natation Velox, qu’elle considère comme son mentor.

En mars dernier, elle a pris l’initiative de se rendre jusqu’à Longueuil pour passer une semaine en compagnie de Guy Dorion et parfaire son bagage de connaissances. Une expérience très enrichissante qu’elle a grandement appréciée.

« J’ai tellement appris ! Ma fille a aussi eu la chance de nager avec le club Velox pendant notre passage. Guy m’a appris à mieux percevoir certains éléments chez les nageur(euse)s et à déceler des tendances à corriger. C’est un entraineur d’expérience et il est vraiment généreux avec moi. Il est toujours présent et disponible. »

« C’est un soutien tellement important, je me sens vraiment moins seule. Je ne viens pas du milieu de la natation, donc c’est précieux de pouvoir compter sur Guy pour m’aider à développer des habiletés que je n’aurais jamais pu avoir autrement. »

L’initiative de Stéphanie Gagnon ne se résume pas seulement à ce séjour sur la Rive-Sud de Montréal. Jour après jour, elle souhaite poursuivre son développement en tant qu’entraineure.

« Je suis toujours en communication avec la Fédération de natation du Québec pour avoir accès à de l’aide. La fédération est extrêmement proactive pour nous aider, j’ai accès à du mentorat à distance. Je lis aussi énormément et j’effectue des recherches pour pouvoir corriger certaines problématiques chez nos nageur(euse)s. Il y a une belle entraide dans le milieu avec d’autres entraineur(e)s de la région, c’est vraiment plaisant. »

Stéphanie Gagnon prépare maintenant ses jeunes athlètes pour l’entre-saison alors qu’une de ses athlètes est réserviste pour les Jeux du Québec qui se tiendront à Rimouski du 21 au 29 juillet. D’ici le début de la prochaine campagne, l’entraineure assure qu’elle continuera son apprentissage afin de poursuivre son travail auprès de ses jeunes athlètes, aussi passionné(e)s qu’elle.

ATHLÈTE INSPIRANTE ALL TIDES DU MOIS DU MOIS DE MAI : DELPHINE PIATERA-MERCIER

Delphine Piatera-Mercier : plonger vers l’inconnu

 

Il n’y a encore pas si longtemps, Delphine Pietera-Mercier n’avait jamais nagé en eau libre. Une invitation bien spéciale a cependant changé le cours des choses pour l’athlète de 14 ans qui n’a pas hésité une seconde à se lancer dans ce défi à la fois stimulant et empreint de nouveautés. Pour être sortie de sa zone de confort et pour souligner tous ses efforts, Delphine est notre athlète inspirante All Tides du mois de mai 2023 !

                                   

Au cours des dernières années, Delphine Piatera-Mercier a fait ses marques dans les épreuves de distance à la piscine, particulièrement au 800m et au 1500m libre. Ses succès ne sont d’ailleurs pas passés inaperçus dans la province, si bien que de toutes nouvelles opportunités se sont présentées à elle en eau libre, à commencer par une invitation à un camp de cinq jours organisé par la Fédération de natation du Québec en avril dernier, à Miami.

Intriguée et surtout motivée par cette chance unique, la membre du Club de natation de Sherbrooke a sauté à pieds joints dans l’aventure. Et, même si elle a dû faire face à de l’adversité, elle a relevé le défi avec brio, même dans la houle parfois forte de la côte floridienne.

« C’était ma toute première expérience et je dois dire que cela a été assez difficile avec la température, surtout pour les premières journées où il y avait beaucoup de vagues. C’était un défi différent, mais vraiment le fun dans l’ensemble », résume celle qui n’a pas pris de temps à s’adapter aux conditions et à son environnement.

« J’aime beaucoup nager en distance à la piscine, alors ça m’a beaucoup aidée, a-t-elle poursuivi. C’était aussi vraiment plaisant de faire de nouveaux entrainements avec de nouvelles personnes, tout en apprenant à les connaître. C’était une superbe expérience ! »

Chose certaine, Delphine n’a pas fini de découvrir la discipline. Elle est présentement de retour en eau libre jusqu’au 4 juin, à l’occasion d’un camp de développement suivi d’une compétition à Majorque, en Espagne, dans le cadre d’un voyage organisé par Natation Canada. Lors de l’écriture de ce texte, elle venait d’ailleurs de remporter la médaille de bronze à l’épreuve du 5km junior.

« Je n’ai pas encore beaucoup voyagé et ce sera ma première fois en Europe, lance-t-elle en riant. Je serai là avec l’Équipe du Québec et d’autres formations provinciales, alors ce sera l’occasion idéale d’aller chercher encore plus d’expérience. C’est vraiment mon but principal pour ce voyage », explique-t-elle.

Si elle avoue que la nervosité se fait sentir avant son départ, l’excitation est aussi au rendez-vous avant ce périple qui lui permettra entre autres de se familiariser avec les courses de 1,5, 5 et 7 kilomètres. 

« J’ai vraiment hâte d’essayer tout ça et de découvrir de nouveaux coéquipier(ère)s avec qui je ne suis pas habituée de nager. Ce sera un autre défi, mais je les affronte un à la fois », conclut-elle.

Si Delphine n’ose pas trop s’aventurer quant à ses objectifs personnels à venir en eau libre ou à la piscine, elle aura la chance de faire parler son talent à plusieurs reprises au cours de la saison estivale 2023. Le Championnat provincial en piscine et en eau libre, de même que des Championnats canadiens juniors et séniors sont déjà inscrits à son agenda, sans oublier les Jeux du Québec où elle représentera l’Estrie en juillet prochain. 

Rédaction : Sportcom

PERSONNALITÉ INSPIRANTE ALL TIDES DU MOIS DE MARS : SYLVIE POTVIN

Sylvie Potvin : inspirer par la passion

                               

Du plus loin qu’elle se souvienne, Sylvie Potvin a toujours gravité de près ou de loin dans l’univers de la natation. Que ce soit en tant qu’athlète à ses débuts, jusqu’à son rôle d’officielle qu’elle occupe depuis plus de 30 ans, elle a toujours montré passion et dévouement, faisant d’elle une véritable inspiration dans son sport. C’est pourquoi elle mérite le titre de personnalité inspirante All Tides du mois de mars 2023 !

                         

Chez les Potvin, la natation est une histoire de famille. Ses parents avaient atteint le statut d’officiel(le)s de niveau 5, puis Sylvie a poursuivi, en compagnie de ses frères et sœurs, ce qui est aujourd’hui devenu une véritable tradition.

« C’est une fierté, mais surtout une passion pour nous ! Nous avons appris de nos parents et on a tous eu la piqûre. C’est simplement en nous », mentionne d’emblée celle qui a entre autres été athlète, entraineure, directrice pour l’organisation de compétitions, membre de multiples conseils d’administration et plus encore.

« Au fil du temps, il n’y a pas grand-chose que je n’ai pas fait, poursuit-elle en riant. J’ai toujours suivi mon instinct et ça m’a menée un peu partout. »

Toujours affiliée au club Neptune Natation et membre du Programme de développement des officiel(le)s majeur(e)s de la FNQ, Mme Potvin a aussi joué un rôle ô combien primordial pour ses enfants, soit celui de fan numéro un dans les gradins.

Elle en garde aujourd’hui des souvenirs inoubliables, comme ceux des Jeux du Québec 2016, où toute la famille était de la partie, et assure que la flamme est toujours aussi vive en elle.

« Les trois (enfants) ont nagé et on est encore tous actifs dans le milieu. Les motivations changent, mais on est toujours là. Quand ils étaient jeunes, les enfants adoraient nager, alors ça me permettait de passer du temps avec eux. Aujourd’hui, ils sont rendus grands et je ne suis plus à la piscine toutes les fins de semaine, mais j’ai encore beaucoup à offrir », explique-t-elle.

Ainsi, elle se concentre maintenant sur ses fonctions d’officielle bénévole de niveau 4 en piscine et de niveau international de la FINA en eau libre, le tout, en participant à l’organisation d’une dizaine de compétitions par an.

Guidée par son altruisme, elle estime toutefois ne pas avoir de titre associé à son rôle le plus important : aider les gens qui l’entourent en partageant son savoir-faire.

« Je suis capable d’avoir une vision extérieure pour mettre mon expérience à profit, ou pour servir de mentor afin d’aider la relève. C’est plaisant et surtout très valorisant de pouvoir contribuer. La natation m’a beaucoup donné dans la vie et c’est à mon tour de le faire pour les plus jeunes ! » lance-t-elle sans hésitation.

Si elle confirme qu’elle ne voit pas encore l’arrivée, elle confie que ses responsabilités devraient diminuer après les Essais olympiques et paralympiques 2024 qui se dérouleront du 14 au 19 mai 2024, au Centre sportif du Parc olympique.

Il s’agira peut-être de son chant du cygne, mais elle se garde toujours une porte ouverte pour continuer, si la passion demeure aussi grande.

« Je me dis souvent que ça pourrait être ma dernière compétition, mais il y a toujours de nouvelles motivations, alors on va simplement y aller une année à la fois », conclut-elle avec sagesse.

En rafale avec Sylvie Potvin

Quelles sont les principales qualités requises pour occuper les fonctions d’officiel.le ?

« Il faut d’abord et avant tout être officiel.le pour les bonnes raisons. Il faut le faire pour les athlètes, pour les entraineurs et pour les intervenants. Il faut être là pour faire respecter les règles, mais pas pour contrôler, c’est essentiel. Il faut être équitable et patient, tout en démontrant une belle ouverture d’esprit. »

 

Quels sont les plus beaux moments à vivre en tant qu’officiel.le ?

 

« En tant qu’officiel.le, on connait bien les athlètes, leurs ambitions et leurs objectifs. C’est toujours plaisant de les voir réussir, peu importe l’ampleur du défi. Ils se réalisent et on peut partager ce moment en leur compagnie. »

 

Que diriez-vous à une personne intéressée à se lancer dans l’aventure ?

 

« Je dirais que ça en vaut la peine, simplement pour vivre l’esprit de communauté. Nous avons beaucoup de plaisir et la plupart des personnes avec qui j’ai travaillé sont devenues des amies. On sent que notre rôle est important, et surtout apprécié. En plus, ça nous permet de continuer à nous développer en tant que personne, c’est très intéressant ! »

Comment vous décrivez-vous ?

« Je suis une personne travaillante, impliquée et passionnée ! Je trouve que dans la vie, une des choses qui me rendent plus heureuse, c’est de redonner à la communauté. Et c’est parfait ainsi ! »

Que faites-vous dans vos temps libres ?

« Je reste dans les Laurentides, près des montagnes de ski, alors on en profite l’hiver ! Ensuite, pendant l’été, on passe beaucoup de temps en bateau. Quand il fait beau, j’ai toujours le goût d’être sur le bord de l’eau ou à la piscine ! »

Où vous voyez-vous dans 10 ans ?

« Je serai certainement à la retraite, probablement sur le lac où quelque part dans le monde pour voyager et en profiter le plus possible. Ce sera un repos bien mérité avec la famille ! »

ATHLÈTE INSPIRANTE ALL TIDES DU MOIS DE MARS : ZOÉ KRISKO

Le changement salutaire de Zoé Krisko

En 2019, Zoé Krisko a fait le grand saut. Elle pratiquait la natation artistique depuis plusieurs années et a quitté ce sport pour se tourner vers la natation. Une transition qui a certainement demandé une période d’adaptation, qui l’a aussi menée vers une toute nouvelle passion et, désormais, au titre d’athlète inspirant All Tides du mois d’avril !

                     

À sa dernière saison en natation artistique, Zoé Krisko avait perdu toute motivation. Les compétitions, censées être la récompense après toutes les heures d’entrainement, ne l’intéressaient tout simplement plus. Dans cette optique, à quoi bon continuer ?

L’idée d’apporter un second souffle à son parcours sportif est venue d’un entraineur privé, qui donnait alors le cours hebdomadaire de natation à Zoé et ses coéquipières. Cette séance était la seule qu’anticipait Krisko durant la semaine.

« J’avais besoin de changement. On m’avait dit que j’avais du talent et on m’encourageait à essayer », raconte celle qui avait 16 ans à l’époque.

Une semaine après avoir représenté le Canada à l’étape des Séries mondiales disputée à Québec, la Montréalaise a tenté sa chance au club Neptune. Elle s’est sentie à sa place dès le départ.

Seul bémol, elle allait devoir s’habituer à ne plus porter de pince-nez à la piscine !

« Je me souviens, je revenais de mon premier entrainement, j’étais dans l’autobus et mon nez coulait parce qu’il était plein d’eau ! »

« J’ai trouvé une plus grande liberté en natation. C’est bizarre quand on y pense, parce qu’on se dit que c’est juste des longueurs, des allers-retours, mais je choisis comment bâtir mes entrainements, je peux changer de style et je peux m’ajuster en conséquence. Ça m’a vraiment fait du bien. »

Sans pression

Son ancien sport l’a néanmoins aidée à effectuer ce changement, que plusieurs n’oseront jamais faire, selon Krisko.

« Il faut que les gens comprennent qu’ils peuvent changer de sport s’ils n’aiment plus ça, s’ils ne sont plus heureux. Tu peux faire autre chose et y trouver du positif. Il n’y a pas d’âge pour trouver une nouvelle passion », fait-elle valoir.

Dans son cas, elle avait développé une excellente endurance cardio-vasculaire en natation artistique et y a forgé une importante rigueur. Somme toute, Zoé a préféré « retourner à la base » et nager pour s’amuser d’abord, sans prévoir un quelconque retour à la compétition. Elle ignorait les standards à atteindre et où elle se situait face aux autres nageuses, ce qui lui a permis de faire ses longueurs sans nervosité, simplement pour le plaisir.

Au rythme de sa progression, elle a saisi son potentiel et a choisi de renouer avec la compétition.

Préparation

Après ses entrainements matinaux au sein du groupe haute performance du club CAMO, Zoé Krisko quitte le Complexe sportif Claude-Robillard et marche jusqu’au Collège André-Grasset, situé à moins de 500 mètres. Elle y retourne après ses cours en après-midi pour une séance de musculation avant de retrouver la piscine en fin de journée.

Zoé terminera ses études en sciences de la nature, profil santé, ce printemps. Elle souhaite poursuivre à l’université en microbiologie ou en neuroscience par la suite.

Mais avant de penser à sa fin de session au cégep, Zoé était en action du côté de Toronto dans le cadre des Essais canadiens de natation Bell 2023. Elle a tout d’abord pris part à l’épreuve du 100m dos où elle a réussi un meilleur temps personnel, enregistrant un chrono de 1:04.02, bon pour la 2e place de la finale B. Elle était de retour en action dès le lendemain pour participer au 50m dos où elle a encore une fois réussi un meilleur temps personnel, finissant la course en 30.77. Finalement, Zoé a pris part au 50m brasse où elle s’est classée en 30e position lors des préliminaires, enregistrant un temps de 34.03.

Chose certaine, nager en compagnie d’athlètes d’expérience, comme les Olympiennes Mary-Sophie Harvey et Katherine Savard, a de quoi motiver Zoé Krisko et lui donner confiance. Son arrivée au club CAMO a, comme ses débuts en natation, demandé une certaine adaptation.

« Être toujours dernière et ne pas entrer dans les intervalles, ç’a été difficile ! Tout le monde a été accueillant pour faciliter cette transition. On s’encourage et il y a une belle ambiance. Ça peut être décourageant de se comparer parfois, comme c’est encourageant quand je parviens à courser avec eux ! »

Grâce à la natation, Zoé Krisko a retrouvé la passion et la motivation qui lui manquaient tant à la piscine. Des atouts considérables pour celle qui souhaite se démarquer aux essais olympiques de 2024.

ATHLÈTE INSPIRANT ALL TIDES DE FÉVRIER : VINCENT LAPERLE

Vincent Laperle, athlète du mois de mars

 

L’entrevue téléphonique avec Vincent Laperle, athlète inspirant All Tides du mois de février de la FNQ, a lieu la veille du coup d’envoi des Championnats canadiens universitaires. Le nageur se trouve à Victoria, en Colombie-Britannique, afin de prendre part pour une dernière fois à ce grand rendez-vous, car il est en voie d’obtenir son baccalauréat en génie aérospatial ce printemps.

Le bilan de sa carrière d’étudiant-athlète, c’est donc avant sa compétition marquée de trois finales A et d’une cinquième place au 200m quatre nages qu’il l’a dressé. Et il était déjà positif.

Pour l’amour de la natation

Vincent Laperle a appris à nager à 3 ans et il a assidument suivi les cours de natation de la Croix-Rouge jusqu’à l’âge de 10 ans où il s’essaie pour la 1ère fois à la compétition. Le succès, ce n’est que sur le tard qu’il l’a connu.

« Je n’ai jamais été le meilleur, mais je suis resté dans le sport et c’est vraiment quand j’ai rencontré Michel Tremblay et Marc-André Duchesneau, des entraineurs que j’ai eu au secondaire, que j’ai pris mon essor. C’est vraiment l’amour du sport qui m’a gardé, car ça a vraiment pris longtemps avant que je perce. »

                                               

L’adolescent était reconnu pour son éthique de travail. Une qualité qui l’aidera à nager au haut niveau tout en poursuivant ses études, en plus d’avoir un emploi à temps partiel.

Alors étudiant au Collège de Maisonneuve, il portait les couleurs du défunt club de la Piscine du Parc olympique de Montréal. Il se taille une place dans l’équipe canadienne en eau libre et ensuite dans celle du programme national d’entrainement intensif de Natation Canada, programme qui allait fermer ses portes six mois plus tard.

Ce revers de fortune n’allait toutefois pas interrompre sa carrière sportive pour autant. Après avoir reçu des offres de plusieurs universités, c’est finalement à l’Université de Montréal que Vincent Laperle décide de poursuivre son parcours scolaire : avec les Carabins dans la piscine et à Polytechnique Montréal sur les bancs d’école en génie aérospatial.

Son année de recrue en 2019 est exceptionnelle et il remporte de nombreuses distinctions : recrue de l’année RSEQ, première équipe d’étoiles RSEQ, recrue de l’année en sports individuels Carabins et athlète de l’année natation masculine Carabins.

« Je ne m’attendais vraiment pas à ça. Ce fut un bel encouragement pour m’aider à continuer dans le sport les cinq années suivantes. […] Par ailleurs, j’ai toujours été capable de bien combiner les études et le sport et cela a été à mon avantage évidemment. »

Cette gestion ne s’est toutefois pas faite par magie rappelle l’étudiant-athlète.

« Ç’a été beaucoup d’apprentissages et je pense que j’apprends encore beaucoup.

À l’arrêt pendant plus de deux ans

Dans le circuit universitaire, Vincent Laperle a trouvé son rythme de croisière à « 100 milles à l’heure » comme il le dit, mais à sa deuxième année, tout est subitement mis sur pause. La cause ? Un problème de santé qui l’a tenu à l’écart de la piscine pendant une année. Et ensuite, la pandémie a frappé.

« J’ai manqué deux ans et demi de mon sport. C’est un moment où je me suis dit : “qu’est-ce que je fais ? Je n’ai plus mon sport, l’école est plus ou moins palpitante parce qu’on est tout le temps en ligne. ”  Je me suis réorienté vers de nouvelles pratiques comme le yoga et l’escalade. Je suis resté actif et j’ai développé plusieurs passions que j’ai gardées depuis les deux dernières années. Dans mes années universitaires, j’ai continuellement appris à m’organiser, mais aussi à ne pas juste rester dans mes intérêts de l’école et du sport. C’est vraiment payant de s’ouvrir à d’autres horizons, il faut s’ouvrir. L’équilibre, c’est vraiment ça la clé. »

Lorsqu’il est revenu dans la piscine, Vincent Laperle avait encore faim de résultats. Aux Championnats canadiens universitaires 2022, il a été médaillé de bronze au 200m quatre nages.

Il y a quelques semaines encore, aux Championnats québécois universitaires disputés à Trois-Rivières, c’est avec une récolte de trois médailles d’or et une d’argent qu’il est revenu à la maison, garnissant encore sa malle aux beaux souvenirs.

Il a aussi participé deux fois aux sélections olympiques canadiennes bien qu’il savait que ce serait très difficile de se faire une place.

« J’ai vraiment nagé pour avoir du plaisir et je me suis dit que les résultats suivraient et que ce serait payant d’une certaine manière. »

« Ma paye, c’est d’avoir rencontré des entraineur(e)s qui sont devenus des mentors, dont certains avec qui je suis encore en contact aujourd’hui. »

« Michel Tremblay, il m’a vraiment appris à gagner et à perdre. Marc-André Duchesneau, c’est lui qui a eu le plus d’impact. […] J’ai fait mes premiers essais olympiques et toutes mes grosses performances avec lui. Il a été un mentor et un grand frère pour moi. Il est arrivé au bon moment et il a été une pierre angulaire de ma carrière. Je ne pourrai jamais assez le remercier. »

Vincent Laperle souhaite maintenant recevoir la bourse qu’il convoite afin de poursuivre ses études à la maîtrise à Polytechnique Montréal ; et aussi à continuer à nager, mais désormais chez les maitres.   

PERSONNALITÉ INSPIRANTE ALL TIDES DE FÉVRIER : MAHIEDDINE GALDEM

Mahieddine Galdem offre un nouvel élan au Club Nataqui

 

Mahieddine Galdem est un véritable passionné de natation. Par son dévouement, l’entraineur-chef du club Nataqui a contribué à l’impressionnante montée du sport à Amqui depuis son arrivée, en novembre 2020. On vous présente le parcours réellement inspirant de notre personnalité All Tides du mois de février !

                                 

La pandémie de la COVID-19 en était à ses balbutiements lorsque Mahieddine Galdem a entrepris ses démarches pour quitter l’Algérie et devenir entraineur à l’étranger.

Il a vite trouvé l’offre d’emploi du club de natation Nataqui et a aussitôt entamé le processus d’immigration, plus complexe et plus long en raison des contraintes sanitaires. Ce n’est qu’un an plus tard qu’il a reçu son permis de travail et qu’il a pu se rendre dans le Bas-Saint-Laurent.

« Tout s’est arrêté, mais je n’étais pas capable de m’arrêter en tant qu’entraineur. J’y ai vu l’occasion d’aller chercher de l’expérience ailleurs », partage Mahieddine Galdem. Il a entrainé pendant environ 10 ans en Algérie.

Deux mois après son arrivée au Canada, le confinement a repris de plus belle. La situation a évidemment été décourageante à certains moments, mais M. Galdem n’a jamais baissé les bras. Il en a plutôt profité pour suivre des formations et les activités du club ont repris graduellement par la suite.

Si une quarantaine d’athlètes nageaient à Amqui il y a deux ans, ils sont désormais plus d’une centaine à pratiquer le sport avec l’instauration d’une concentration sportive et du club des maitres.

« Nous sommes un peu victimes de notre succès. Nous avons accès à seulement un bassin de quatre couloirs ! La natation est rendue à la mode à Amqui », a partagé l’entraineur, fier du travail accompli.

Apprentissage constant

Détenteur d’une maitrise en science de l’activité physique en Algérie, Mahieddine Galdem cherche constamment à en apprendre davantage sur la natation.

C’est d’ailleurs cette quête de connaissances qui l’a motivé à devenir entraineur au départ, puis à venir s’installer en Amérique du nord. Ayant déjà participé à des compétitions canadiennes par le passé, il est resté en contact avec certains entraineurs canadiens et américains (US). Il tenait d’ailleurs à en savoir plus sur leur approche à l’entrainement.

« Quand j’ai commencé à entrainer, j’ai compris certains aspects de la natation que je ne saisissais pas avant. Je posais beaucoup de questions en tant que nageur. Je me tenais informé et en communiquant mieux, je performais mieux également, » explique-t-il.

Au fil du temps, sa curiosité quant aux diverses méthodes enseignées à travers le monde n’a fait que s’accentuer. Elle l’a finalement mené de l’autre côté de l’océan atlantique.

« C’est ce que je surveille quand je vois une finale aux Jeux olympiques avec des nageurs qui proviennent de pays différents et qui ont aussi connu un entrainement différent. Ça se gagne par des centièmes de seconde, je trouve toujours intéressant de comprendre ce qui a pu faire la différence. »

Retour aux sources

Le succès de Mahieddine Galdem ne se résume pas seulement à son titre d’entraineur-chef à Amqui. Il a aussi repris la compétition chez les maitres et y cumule aussi les médailles.

Récemment, au mois de janvier, il a décroché quatre médailles d’or à la manche 4 des maitres, disputée à Drummondville, en plus de signer deux records provinciaux qui demeurent à officialiser.

« Ça fait vraiment plaisir de nager à nouveau et ça donne de la confiance aux autres membres de l’équipe. J’ai toujours aimé la compétition. Ce n’est pas obligatoire d’être un athlète pour être un bon entraineur, mais ça reste un avantage de pouvoir profiter de mon expérience », admet Mahieddine Galdem.

Il inspire ainsi bon nombre d’athlètes à poursuivre leur développement en piscine. Il y a deux mois, c’est plutôt son frère Mohamed Galdem qui a suivi ses traces en devant entraineur au Club de natation des Bois-Francs, à Victoriaville.

Un autre de leur frère pratique également le métier en Algérie. Une affaire de famille qui mène à plusieurs échanges constructifs, pour le plus grand plaisir de Mahieddine qui ne laisse jamais passer une occasion d’en apprendre plus. C’est de bon augure pour le club Nataqui !

« Je mise toujours sur les points positifs et je regarde ce que je dois améliorer. Nous avons un petit club à Amqui, qui n’était pas nécessairement axé sur la performance, mais il y a plusieurs points importants sur lesquels nous avons progressé. Je remercie la FNQ pour cette reconnaissance, c’est un grand plaisir et ça me motive encore plus. »

ATHLÈTE INSPIRANT ALL TIDES DE JANVIER : ZERGIO QUEVEDO

Zergio Quevedo sort de l’ombre

Zergio Quevedo était quelque peu méconnu il y a à peine quelques mois, mais le jeune homme de 17 ans s’est assuré de changer les choses lors de la saison 2021-22. Son éthique de travail irréprochable et sa détermination lui ont permis de se faire un nom sur les scènes provinciale et nationale, faisant de lui un nageur à surveiller dans les compétitions futures.

Portrait de notre athlète inspirant All Tides du mois de janvier !

Originaire de la Colombie, Zergio Quevedo a immigré au Québec avec sa famille en 2018, année où il a aussi joint les rangs de l’Équipe de natation Élite de Longueuil. « Quand il est arrivé, il avait quand même une bonne base technique. Il était jeune et il a lentement commencé à faire ses preuves avec nous », se remémore son entraineur Salim Laoubi qui le dirige depuis 2020.

Malgré un début de pandémie difficile au niveau sportif, l’athlète n’a pas lésiné ses efforts à l’entrainement et il a décidé d’élever la barre au début de la dernière campagne. Il souhaitait alors participer aux Jeux du Canada de Niagara, un objectif pour le moins ambitieux.

« La compétition a été très relevée avant d’être sélectionné et ça n’a pas été un cadeau », poursuit Laoubi, tout en vantant les mérites de son protégé qui s’est retrouvé quelques mois plus tard au pied du podium dans son épreuve fétiche, le 200 m papillon.

« Il l’a méritée, sa sélection ! Il a travaillé très fort et il a amélioré son temps de près de 10 secondes au 200 m papillon. Il est passé très proche d’avoir une médaille, mais ç’a quand même été une expérience très formatrice pour lui. Il a accompli son objectif et il a côtoyé les meilleurs nageurs québécois de son âge. »

Zergio Quevedo était cependant loin d’être rassasié et il en a ajouté en décembre 2022, représentant la province de nouveau. Cette fois, il a pu porter les couleurs du fleurdelisé à l’occasion de l’Ontario Junior International 2022, où il a pris le départ dans six épreuves distinctes au papillon et au quatre nages individuel (QNI).

« Il a super bien fait, louange Salim Laoubi. Non seulement il a obtenu une belle sixième place au 200 m papillon et quelques tops-10, mais il a aussi réussi à battre ses records personnels dans toutes ses nages. C’était toute une performance de sa part et ça démontre bien toute sa progression ! »

À la sueur de son front

Les résultats ne viennent que très rarement sans de nombreux efforts. C’est d’autant plus vrai pour Zergio Quevedo qui a su, aux dires de son entraineur, tirer profit de ses principales forces pour arriver à ses fins.

« Ses deux meilleures qualités sont l’humilité et l’éthique de travail, sans aucun doute », lance-t-il sans hésitation lorsque questionné sur les clés du succès du Québécois d’adoption.

« Ce n’est pas lui qui va se la péter au bord de la piscine. C’est un gars très humble et il est toujours très fier de ce qu’il fournit comme effort. Il prend tout au sérieux, il ne laisse rien au hasard et il donne tout dans la piscine, tel que demandé ou exigé par l’entraineur. »

Les performances de Quevedo ne sont s’ailleurs pas passées inaperçues aux yeux de ses coéquipiers du club longueuillois et il s’établit de plus en plus en tant que meneur silencieux auprès de ses pairs. « C’est un gars qui est très timide, réservé, mais il est quand même un leader par son attitude, par son écoute et par ses encouragements aussi », explique Laoubi.

« Il est capable de reconnaître les efforts de ses coéquipiers et c’est vraiment un plaisir de l’avoir dans notre groupe. Il est toujours là et il mène par son attitude exemplaire. Ça fait en sorte que les autres autour de lui n’ont pas besoin de regarder bien loin pour s’inspirer. »

Zergio Quevedo n’a pas fini de démontrer son talent et il compte bien poursuivre sa fulgurante progression. À court terme, il aimerait se distinguer aux Essais canadiens de natation Bell prévus à Victoria, en avril prochain. Puis, qui sait, peut-être, ensuite prendre part aux Essais canadiens olympiques au Parc olympique de Montréal en mai 2024 !

« Ce qu’il a accompli jusqu’à maintenant, c’est une surprise pour les gens à l’extérieur du club, mais pas pour nous. Personne ne le connaissait avant sauf qu’aujourd’hui, il est devenu un nageur très dur à battre et il ne fait que commencer », conclut Salim Laoubi.

PERSONNALITÉ INSPIRANTE ALL TIDES DE JANVIER : FRANÇOIS SYLVAIN

« Ça fait partie de ma nature » – François Sylvain, officiel de niveau 5

 

Après 23 ans comme arbitre de soccer, François Sylvain a commencé à s’impliquer en natation… il y a maintenant 22 ans. Tout ce travail lui a valu le prix Dollard-Morin du Centre-du-Québec en novembre dernier, en plus du titre de personnalité inspirante All Tides du mois de janvier !

Comme bien des officiels en natation, François Sylvain a d’abord vécu les compétitions à titre de parent accompagnateur lorsque son garçon nageait pour les Requins de Drummondville. Il a vite réalisé qu’il ne pourrait répéter cette expérience bien longtemps et qu’il allait devoir trouver une façon de s’occuper.

« Mon fils nageait trois fois pendant 30 secondes, alors que la compétition durait plus de deux heures. Je trouvais ça très long ! » se remémore celui qui est maintenant officiel de niveau 5.

« Ça fait partie de ma nature. Le soccer m’a fait comprendre ça et j’ai aussi appris à désamorcer les situations où les gens sont en colère. Mon expérience m’a beaucoup servi. »

L’enseignant à la retraite estime avoir grandement évolué dans ce travail, comme le sport l’a fait au fil du temps. Ce qu’il vivait lors des événements de natation pouvait servir d’exemples à ses élèves en administration au cégep de Drummondville. Il s’est ainsi forgé une expertise supplémentaire en gestion et a su en tirer profit de différentes façons.

Même après plus de deux décennies à suivre les meilleurs nageurs et les meilleures nageuses au pays, M. Sylvain se dit toujours très impressionné par les performances auxquelles il assiste, et ce, à tous les niveaux.

« J’aime autant voir les gens qui commencent à nager qu’un sénior qui nage un 50 m libre. Quand il nage et qu’il y a une vague d’un pied qui se forme derrière lui comme derrière un bateau, on sait qu’il y a de l’énergie ! Mais voir une dame de 92 ans aux Championnats du monde des maitres qui nage le 200 m papillon, c’est tout aussi beau à voir », souligne-t-il.

Des amitiés qui se créent

François Sylvain ne compte pas s’éloigner de sitôt du monde de la natation. De solides amitiés se sont tissées et son implication occupe une part importante de sa vie sociale. Surtout, sa passion pour le sport n’a pas dérougi.

« On est une petite gang qui se suit depuis quelques années. On travaille fort, mais entre collègues, on passe vraiment du bon temps », mentionne M. Sylvain.

C’est d’ailleurs un de ses principaux conseils lorsque vient le temps de former la relève.

« Il faut prendre du plaisir à être là. Il faut aimer ça ! On est là pour les nageurs et les entraineurs, mais si l’idée de te rendre à la piscine te donne mal à la tête, c’est préférable de ne pas y aller, parce que tu vas ressortir de là en ayant mal aux cheveux ! Il ne faut pas que ce soit une corvée. »

Les épreuves de natation en eau libre figurent notamment parmi ses favorites. Il aime aussi constater l’évolution des athlètes, qui réussissent à transposer leur apprentissage fait à la piscine dans leur quotidien. Un peu comme il l’a fait en tant qu’enseignant.

Recevoir le prix Dollard-Morin dans région l’a surpris puisqu’il n’était pas au courant de sa mise en candidature, mais cette récompense l’a aussi rendu très fier.

« Une belle tape dans le dos », a conclu le lauréat, encore plus motivé à poursuivre son chemin.