L’art de Se donner le moyen de ses ambitions

Plongez dans l’univers de la natation universitaire avec Peter Carpenter, l’entraineur-chef de l’Université McGill. Récompensé à maintes reprises comme entraineur de l’année, il incarne l’excellence et possède une capacité d’adaptation qui a permis aux athlètes sous son aile d’atteindre de hauts sommets. Aux Championnats provinciaux qui se déroulaient en février dernier, ses équipes ont remporté les 3 bannières : classement masculin, classement féminin, et classement combiné. Aux Championnats USPORTS qui avaient lieu au début du mois de mars, son équipe féminine s’est classée en 4e position et son équipe masculine en 3e position. L’un de ses nageurs vient de qualifier pour participer aux Mondiaux avec l’Équipe de France. Découvrez la recette derrière son succès 

 

Il ne faut que de quelques secondes à discuter avec Peter Carpenter pour le remarquer : son enthousiasme et son entregent transparaissent déjà. Entraineur depuis maintenant 33 ans, il consacre avec passion une grande partie de sa vie à la natation et à la réussite de ses nageuses et nageurs.

C’est entre autres l’amour du sport qui l’a emmené sur la voie du coaching sportif, mais aussi un grand intérêt pour le contact humain. Il confie : « Si je n’étais pas coach, je serais probablement enseignant. C’est vraiment une passion de parler et d’interagir. C’est quelque chose que j’ai toujours aimé ».

La personne avant tout

Ce fort intérêt pour les relations humaines se fait ressentir au quotidien par celles et ceux qui le côtoient, mais aussi par ses athlètes. C’est d’ailleurs ce qui est au cœur de sa propre philosophie d’entraineur. 

Pour Peter Carpenter, l’expression « one size fits all » ne s’applique aucunement au monde du coaching. Pour lui, le plus important est de se concentrer davantage sur la personne plutôt que l’athlète en tant que tel.

Ainsi, l’entraineur-chef s’assure de s’adapter à toutes les personnalités et aux différents besoins spécifiques de chaque membre qui compose son équipe. Pour lui, la natation est importante, mais elle ne représente qu’une partie de l’équation. Ce qui compte le plus, c’est d’entretenir une belle relation avec les athlètes et ainsi permettre une communication saine.  Comme il le dit si bien : « un nageur content va être un nageur rapide ». 

S’adapter pour mieux performer

Outre ses nombreuses qualités qui font de lui un entraineur réputé et respecté, Peter Carpenter possède également une belle capacité d’adaptation. 

Il faut savoir que l’Université McGill – contrairement à la très grande majorité des universités – ne dispose pas d’une piscine de dimension olympique (50 mètres). En effet, la piscine de l’université montréalaise ne compte que huit couloirs, sur une distance de 25 mètres. 

Les athlètes qui font partie de l’équipe doivent donc composer avec une piscine plus petite, qui n’est pas représentative des véritables installations de compétition. 

À titre comparatif, nager la même distance dans un bassin de 25 mètres sera plus facile que dans un bassin de 50 mètres. Cela s’explique par la propulsion donnée par les fréquents virages. Dans un bassin olympique (50 mètres), les virages sont diminués de moitié, ce qui rend l’exercice plus difficile. 

Mais pour pratiquer les nageuses et nageurs à recréer la nage dans une piscine olympique, l’entraineur a fait preuve d’ingéniosité. Il a choisi de préparer son équipe avec des entrainements à vitesse spécifique. Appelé race pace training en anglais, ce type d’effort physique permet de simuler la vitesse et l’endurance nécessaires pour les compétitions.

Cette méthode permet aussi de développer la mémoire musculaire. De cette manière, lorsqu’ils arrivent en compétition, les athlètes sont déjà habitué(e)s à nager « à la bonne vitesse et au bon rythme », même s’il n’y a pas de bassin adéquat pour s’exercer, explique l’entraineur-chef.

En plus de ces entrainements à vitesse spécifique, l’équipe de natation universitaire de l’Université McGill se rend au Cégep du Vieux Montréal deux fois par semaine, depuis deux ans. Pourquoi ? C’est tout simplement parce qu’elle possède un bassin de 50 mètres. L’équipe peut donc mettre en place les techniques pratiquées dans le plus petit bassin et s’assurer que leur évolution se fait de la bonne manière. Voilà une autre innovation qui montre que l’entraineur a à coeur le succès de ses protégé(e)s.

Malgré les doutes éventuels des athlètes quant à leur capacité à performer dans de telles conditions, Peter Carpenter reste convaincu que l’excellence est à leur portée. D’un ton bienveillant, il s’exprime : « C’est toujours possible [de bien performer]. Je comprends que les athlètes aient ces craintes-là, mais la preuve est là. On a de bons résultats. »

Une chose est sûre, les retombées sont bel et bien au rendez-vous. Et ce, même si les installations principales de l’équipe sont limitées. Comme quoi il est toujours possible de s’accomplir lorsqu’on a de l’ambition ! Et de l’ambition, on peut dire que Peter Carpenter en a. Mais surtout, il se donne les moyens d’atteindre ses objectifs.

« Je n’ai pas peur de me donner à 100 % »

Comment l’entraineur a su jongler entre les multiples sphères de la vie de ses athlètes – malgré des installations peu optimales – et quand même réussir à se distinguer ? Selon lui, c’est sa grande implication et sa présence constante qui fait toute la différence. « Il ne faut pas avoir peur de tout donner pour les athlètes », exprime-t-il. 

D’ailleurs, cette connexion spéciale qu’il entretient avec ses nageuses et nageurs dépasse souvent les frontières du temps. Il lui arrive que d’anciennes et d’anciens athlètes reviennent le voir pour donner de leurs nouvelles ou demander conseil, même après plusieurs années. « Quand quelqu’un nage avec moi, c’est vraiment un de mes athlètes à vie », confie l’entraineur-chef. 

 

Rédaction : Anne-Sophie Maltais pour la Fédération de natation du Québec

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