ATHLÈTE INSPIRANT ALL TIDES DE FÉVRIER : VINCENT LAPERLE

Vincent Laperle, athlète du mois de mars

 

L’entrevue téléphonique avec Vincent Laperle, athlète inspirant All Tides du mois de février de la FNQ, a lieu la veille du coup d’envoi des Championnats canadiens universitaires. Le nageur se trouve à Victoria, en Colombie-Britannique, afin de prendre part pour une dernière fois à ce grand rendez-vous, car il est en voie d’obtenir son baccalauréat en génie aérospatial ce printemps.

Le bilan de sa carrière d’étudiant-athlète, c’est donc avant sa compétition marquée de trois finales A et d’une cinquième place au 200m quatre nages qu’il l’a dressé. Et il était déjà positif.

Pour l’amour de la natation

Vincent Laperle a appris à nager à 3 ans et il a assidument suivi les cours de natation de la Croix-Rouge jusqu’à l’âge de 10 ans où il s’essaie pour la 1ère fois à la compétition. Le succès, ce n’est que sur le tard qu’il l’a connu.

« Je n’ai jamais été le meilleur, mais je suis resté dans le sport et c’est vraiment quand j’ai rencontré Michel Tremblay et Marc-André Duchesneau, des entraineurs que j’ai eu au secondaire, que j’ai pris mon essor. C’est vraiment l’amour du sport qui m’a gardé, car ça a vraiment pris longtemps avant que je perce. »

                                               

L’adolescent était reconnu pour son éthique de travail. Une qualité qui l’aidera à nager au haut niveau tout en poursuivant ses études, en plus d’avoir un emploi à temps partiel.

Alors étudiant au Collège de Maisonneuve, il portait les couleurs du défunt club de la Piscine du Parc olympique de Montréal. Il se taille une place dans l’équipe canadienne en eau libre et ensuite dans celle du programme national d’entrainement intensif de Natation Canada, programme qui allait fermer ses portes six mois plus tard.

Ce revers de fortune n’allait toutefois pas interrompre sa carrière sportive pour autant. Après avoir reçu des offres de plusieurs universités, c’est finalement à l’Université de Montréal que Vincent Laperle décide de poursuivre son parcours scolaire : avec les Carabins dans la piscine et à Polytechnique Montréal sur les bancs d’école en génie aérospatial.

Son année de recrue en 2019 est exceptionnelle et il remporte de nombreuses distinctions : recrue de l’année RSEQ, première équipe d’étoiles RSEQ, recrue de l’année en sports individuels Carabins et athlète de l’année natation masculine Carabins.

« Je ne m’attendais vraiment pas à ça. Ce fut un bel encouragement pour m’aider à continuer dans le sport les cinq années suivantes. […] Par ailleurs, j’ai toujours été capable de bien combiner les études et le sport et cela a été à mon avantage évidemment. »

Cette gestion ne s’est toutefois pas faite par magie rappelle l’étudiant-athlète.

« Ç’a été beaucoup d’apprentissages et je pense que j’apprends encore beaucoup.

À l’arrêt pendant plus de deux ans

Dans le circuit universitaire, Vincent Laperle a trouvé son rythme de croisière à « 100 milles à l’heure » comme il le dit, mais à sa deuxième année, tout est subitement mis sur pause. La cause ? Un problème de santé qui l’a tenu à l’écart de la piscine pendant une année. Et ensuite, la pandémie a frappé.

« J’ai manqué deux ans et demi de mon sport. C’est un moment où je me suis dit : “qu’est-ce que je fais ? Je n’ai plus mon sport, l’école est plus ou moins palpitante parce qu’on est tout le temps en ligne. ”  Je me suis réorienté vers de nouvelles pratiques comme le yoga et l’escalade. Je suis resté actif et j’ai développé plusieurs passions que j’ai gardées depuis les deux dernières années. Dans mes années universitaires, j’ai continuellement appris à m’organiser, mais aussi à ne pas juste rester dans mes intérêts de l’école et du sport. C’est vraiment payant de s’ouvrir à d’autres horizons, il faut s’ouvrir. L’équilibre, c’est vraiment ça la clé. »

Lorsqu’il est revenu dans la piscine, Vincent Laperle avait encore faim de résultats. Aux Championnats canadiens universitaires 2022, il a été médaillé de bronze au 200m quatre nages.

Il y a quelques semaines encore, aux Championnats québécois universitaires disputés à Trois-Rivières, c’est avec une récolte de trois médailles d’or et une d’argent qu’il est revenu à la maison, garnissant encore sa malle aux beaux souvenirs.

Il a aussi participé deux fois aux sélections olympiques canadiennes bien qu’il savait que ce serait très difficile de se faire une place.

« J’ai vraiment nagé pour avoir du plaisir et je me suis dit que les résultats suivraient et que ce serait payant d’une certaine manière. »

« Ma paye, c’est d’avoir rencontré des entraineur(e)s qui sont devenus des mentors, dont certains avec qui je suis encore en contact aujourd’hui. »

« Michel Tremblay, il m’a vraiment appris à gagner et à perdre. Marc-André Duchesneau, c’est lui qui a eu le plus d’impact. […] J’ai fait mes premiers essais olympiques et toutes mes grosses performances avec lui. Il a été un mentor et un grand frère pour moi. Il est arrivé au bon moment et il a été une pierre angulaire de ma carrière. Je ne pourrai jamais assez le remercier. »

Vincent Laperle souhaite maintenant recevoir la bourse qu’il convoite afin de poursuivre ses études à la maîtrise à Polytechnique Montréal ; et aussi à continuer à nager, mais désormais chez les maitres.   

PERSONNALITÉ INSPIRANTE ALL TIDES DE FÉVRIER : MAHIEDDINE GALDEM

Mahieddine Galdem offre un nouvel élan au Club Nataqui

 

Mahieddine Galdem est un véritable passionné de natation. Par son dévouement, l’entraineur-chef du club Nataqui a contribué à l’impressionnante montée du sport à Amqui depuis son arrivée, en novembre 2020. On vous présente le parcours réellement inspirant de notre personnalité All Tides du mois de février !

                                 

La pandémie de la COVID-19 en était à ses balbutiements lorsque Mahieddine Galdem a entrepris ses démarches pour quitter l’Algérie et devenir entraineur à l’étranger.

Il a vite trouvé l’offre d’emploi du club de natation Nataqui et a aussitôt entamé le processus d’immigration, plus complexe et plus long en raison des contraintes sanitaires. Ce n’est qu’un an plus tard qu’il a reçu son permis de travail et qu’il a pu se rendre dans le Bas-Saint-Laurent.

« Tout s’est arrêté, mais je n’étais pas capable de m’arrêter en tant qu’entraineur. J’y ai vu l’occasion d’aller chercher de l’expérience ailleurs », partage Mahieddine Galdem. Il a entrainé pendant environ 10 ans en Algérie.

Deux mois après son arrivée au Canada, le confinement a repris de plus belle. La situation a évidemment été décourageante à certains moments, mais M. Galdem n’a jamais baissé les bras. Il en a plutôt profité pour suivre des formations et les activités du club ont repris graduellement par la suite.

Si une quarantaine d’athlètes nageaient à Amqui il y a deux ans, ils sont désormais plus d’une centaine à pratiquer le sport avec l’instauration d’une concentration sportive et du club des maitres.

« Nous sommes un peu victimes de notre succès. Nous avons accès à seulement un bassin de quatre couloirs ! La natation est rendue à la mode à Amqui », a partagé l’entraineur, fier du travail accompli.

Apprentissage constant

Détenteur d’une maitrise en science de l’activité physique en Algérie, Mahieddine Galdem cherche constamment à en apprendre davantage sur la natation.

C’est d’ailleurs cette quête de connaissances qui l’a motivé à devenir entraineur au départ, puis à venir s’installer en Amérique du nord. Ayant déjà participé à des compétitions canadiennes par le passé, il est resté en contact avec certains entraineurs canadiens et américains (US). Il tenait d’ailleurs à en savoir plus sur leur approche à l’entrainement.

« Quand j’ai commencé à entrainer, j’ai compris certains aspects de la natation que je ne saisissais pas avant. Je posais beaucoup de questions en tant que nageur. Je me tenais informé et en communiquant mieux, je performais mieux également, » explique-t-il.

Au fil du temps, sa curiosité quant aux diverses méthodes enseignées à travers le monde n’a fait que s’accentuer. Elle l’a finalement mené de l’autre côté de l’océan atlantique.

« C’est ce que je surveille quand je vois une finale aux Jeux olympiques avec des nageurs qui proviennent de pays différents et qui ont aussi connu un entrainement différent. Ça se gagne par des centièmes de seconde, je trouve toujours intéressant de comprendre ce qui a pu faire la différence. »

Retour aux sources

Le succès de Mahieddine Galdem ne se résume pas seulement à son titre d’entraineur-chef à Amqui. Il a aussi repris la compétition chez les maitres et y cumule aussi les médailles.

Récemment, au mois de janvier, il a décroché quatre médailles d’or à la manche 4 des maitres, disputée à Drummondville, en plus de signer deux records provinciaux qui demeurent à officialiser.

« Ça fait vraiment plaisir de nager à nouveau et ça donne de la confiance aux autres membres de l’équipe. J’ai toujours aimé la compétition. Ce n’est pas obligatoire d’être un athlète pour être un bon entraineur, mais ça reste un avantage de pouvoir profiter de mon expérience », admet Mahieddine Galdem.

Il inspire ainsi bon nombre d’athlètes à poursuivre leur développement en piscine. Il y a deux mois, c’est plutôt son frère Mohamed Galdem qui a suivi ses traces en devant entraineur au Club de natation des Bois-Francs, à Victoriaville.

Un autre de leur frère pratique également le métier en Algérie. Une affaire de famille qui mène à plusieurs échanges constructifs, pour le plus grand plaisir de Mahieddine qui ne laisse jamais passer une occasion d’en apprendre plus. C’est de bon augure pour le club Nataqui !

« Je mise toujours sur les points positifs et je regarde ce que je dois améliorer. Nous avons un petit club à Amqui, qui n’était pas nécessairement axé sur la performance, mais il y a plusieurs points importants sur lesquels nous avons progressé. Je remercie la FNQ pour cette reconnaissance, c’est un grand plaisir et ça me motive encore plus. »

ATHLÈTE INSPIRANT ALL TIDES DE JANVIER : ZERGIO QUEVEDO

Zergio Quevedo sort de l’ombre

Zergio Quevedo était quelque peu méconnu il y a à peine quelques mois, mais le jeune homme de 17 ans s’est assuré de changer les choses lors de la saison 2021-22. Son éthique de travail irréprochable et sa détermination lui ont permis de se faire un nom sur les scènes provinciale et nationale, faisant de lui un nageur à surveiller dans les compétitions futures.

Portrait de notre athlète inspirant All Tides du mois de janvier !

Originaire de la Colombie, Zergio Quevedo a immigré au Québec avec sa famille en 2018, année où il a aussi joint les rangs de l’Équipe de natation Élite de Longueuil. « Quand il est arrivé, il avait quand même une bonne base technique. Il était jeune et il a lentement commencé à faire ses preuves avec nous », se remémore son entraineur Salim Laoubi qui le dirige depuis 2020.

Malgré un début de pandémie difficile au niveau sportif, l’athlète n’a pas lésiné ses efforts à l’entrainement et il a décidé d’élever la barre au début de la dernière campagne. Il souhaitait alors participer aux Jeux du Canada de Niagara, un objectif pour le moins ambitieux.

« La compétition a été très relevée avant d’être sélectionné et ça n’a pas été un cadeau », poursuit Laoubi, tout en vantant les mérites de son protégé qui s’est retrouvé quelques mois plus tard au pied du podium dans son épreuve fétiche, le 200 m papillon.

« Il l’a méritée, sa sélection ! Il a travaillé très fort et il a amélioré son temps de près de 10 secondes au 200 m papillon. Il est passé très proche d’avoir une médaille, mais ç’a quand même été une expérience très formatrice pour lui. Il a accompli son objectif et il a côtoyé les meilleurs nageurs québécois de son âge. »

Zergio Quevedo était cependant loin d’être rassasié et il en a ajouté en décembre 2022, représentant la province de nouveau. Cette fois, il a pu porter les couleurs du fleurdelisé à l’occasion de l’Ontario Junior International 2022, où il a pris le départ dans six épreuves distinctes au papillon et au quatre nages individuel (QNI).

« Il a super bien fait, louange Salim Laoubi. Non seulement il a obtenu une belle sixième place au 200 m papillon et quelques tops-10, mais il a aussi réussi à battre ses records personnels dans toutes ses nages. C’était toute une performance de sa part et ça démontre bien toute sa progression ! »

À la sueur de son front

Les résultats ne viennent que très rarement sans de nombreux efforts. C’est d’autant plus vrai pour Zergio Quevedo qui a su, aux dires de son entraineur, tirer profit de ses principales forces pour arriver à ses fins.

« Ses deux meilleures qualités sont l’humilité et l’éthique de travail, sans aucun doute », lance-t-il sans hésitation lorsque questionné sur les clés du succès du Québécois d’adoption.

« Ce n’est pas lui qui va se la péter au bord de la piscine. C’est un gars très humble et il est toujours très fier de ce qu’il fournit comme effort. Il prend tout au sérieux, il ne laisse rien au hasard et il donne tout dans la piscine, tel que demandé ou exigé par l’entraineur. »

Les performances de Quevedo ne sont s’ailleurs pas passées inaperçues aux yeux de ses coéquipiers du club longueuillois et il s’établit de plus en plus en tant que meneur silencieux auprès de ses pairs. « C’est un gars qui est très timide, réservé, mais il est quand même un leader par son attitude, par son écoute et par ses encouragements aussi », explique Laoubi.

« Il est capable de reconnaître les efforts de ses coéquipiers et c’est vraiment un plaisir de l’avoir dans notre groupe. Il est toujours là et il mène par son attitude exemplaire. Ça fait en sorte que les autres autour de lui n’ont pas besoin de regarder bien loin pour s’inspirer. »

Zergio Quevedo n’a pas fini de démontrer son talent et il compte bien poursuivre sa fulgurante progression. À court terme, il aimerait se distinguer aux Essais canadiens de natation Bell prévus à Victoria, en avril prochain. Puis, qui sait, peut-être, ensuite prendre part aux Essais canadiens olympiques au Parc olympique de Montréal en mai 2024 !

« Ce qu’il a accompli jusqu’à maintenant, c’est une surprise pour les gens à l’extérieur du club, mais pas pour nous. Personne ne le connaissait avant sauf qu’aujourd’hui, il est devenu un nageur très dur à battre et il ne fait que commencer », conclut Salim Laoubi.

PERSONNALITÉ INSPIRANTE ALL TIDES DE JANVIER : FRANÇOIS SYLVAIN

« Ça fait partie de ma nature » – François Sylvain, officiel de niveau 5

 

Après 23 ans comme arbitre de soccer, François Sylvain a commencé à s’impliquer en natation… il y a maintenant 22 ans. Tout ce travail lui a valu le prix Dollard-Morin du Centre-du-Québec en novembre dernier, en plus du titre de personnalité inspirante All Tides du mois de janvier !

Comme bien des officiels en natation, François Sylvain a d’abord vécu les compétitions à titre de parent accompagnateur lorsque son garçon nageait pour les Requins de Drummondville. Il a vite réalisé qu’il ne pourrait répéter cette expérience bien longtemps et qu’il allait devoir trouver une façon de s’occuper.

« Mon fils nageait trois fois pendant 30 secondes, alors que la compétition durait plus de deux heures. Je trouvais ça très long ! » se remémore celui qui est maintenant officiel de niveau 5.

« Ça fait partie de ma nature. Le soccer m’a fait comprendre ça et j’ai aussi appris à désamorcer les situations où les gens sont en colère. Mon expérience m’a beaucoup servi. »

L’enseignant à la retraite estime avoir grandement évolué dans ce travail, comme le sport l’a fait au fil du temps. Ce qu’il vivait lors des événements de natation pouvait servir d’exemples à ses élèves en administration au cégep de Drummondville. Il s’est ainsi forgé une expertise supplémentaire en gestion et a su en tirer profit de différentes façons.

Même après plus de deux décennies à suivre les meilleurs nageurs et les meilleures nageuses au pays, M. Sylvain se dit toujours très impressionné par les performances auxquelles il assiste, et ce, à tous les niveaux.

« J’aime autant voir les gens qui commencent à nager qu’un sénior qui nage un 50 m libre. Quand il nage et qu’il y a une vague d’un pied qui se forme derrière lui comme derrière un bateau, on sait qu’il y a de l’énergie ! Mais voir une dame de 92 ans aux Championnats du monde des maitres qui nage le 200 m papillon, c’est tout aussi beau à voir », souligne-t-il.

Des amitiés qui se créent

François Sylvain ne compte pas s’éloigner de sitôt du monde de la natation. De solides amitiés se sont tissées et son implication occupe une part importante de sa vie sociale. Surtout, sa passion pour le sport n’a pas dérougi.

« On est une petite gang qui se suit depuis quelques années. On travaille fort, mais entre collègues, on passe vraiment du bon temps », mentionne M. Sylvain.

C’est d’ailleurs un de ses principaux conseils lorsque vient le temps de former la relève.

« Il faut prendre du plaisir à être là. Il faut aimer ça ! On est là pour les nageurs et les entraineurs, mais si l’idée de te rendre à la piscine te donne mal à la tête, c’est préférable de ne pas y aller, parce que tu vas ressortir de là en ayant mal aux cheveux ! Il ne faut pas que ce soit une corvée. »

Les épreuves de natation en eau libre figurent notamment parmi ses favorites. Il aime aussi constater l’évolution des athlètes, qui réussissent à transposer leur apprentissage fait à la piscine dans leur quotidien. Un peu comme il l’a fait en tant qu’enseignant.

Recevoir le prix Dollard-Morin dans région l’a surpris puisqu’il n’était pas au courant de sa mise en candidature, mais cette récompense l’a aussi rendu très fier.

« Une belle tape dans le dos », a conclu le lauréat, encore plus motivé à poursuivre son chemin.

ATHLÈTE DU MOIS DE DÉCEMBRE : REILY PROVOST

Une année mémorable pour Reily Provost

Partout où elle passe, l’Abitibienne Reily Provost ne cesse d’impressionner. Ses performances ne sont d’ailleurs pas passées inaperçues dans la dernière année et les portes des plus grandes compétitions présentées en sol canadien se sont ouvertes devant elle. Portrait de notre athlète All Tides du mois de décembre, qui saisit le meilleur de chaque chance qui s’offre à elle.

De ses propres dires, la nageuse de Val-d’Or a toujours eu « un certain talent » à la piscine, où elle s’adonne à son sport favori depuis l’âge de 5 ans. Ce n’est toutefois qu’en mai dernier, plus précisément à la Coupe du Québec présentée au Complexe sportif Claude Robillard, qu’elle a commencé à réaliser qu’elle pouvait se retrouver au-dessus de la mêlée.

« Je pense que c’est là que le déclic s’est fait. J’ai réussi le tour du chapeau en gagnant les épreuves de 50, 100 et 200 mètres au dos chez les 15-18 ans. Mes temps étaient excellents et c’était la première fois que j’arrivais à faire ça au niveau provincial », a raconté la nageuse en entrevue.

Motivée par cette prestation, Provost ne s’est pas arrêtée là. Elle a répété son exploit à peine quelques semaines plus tard, cette fois au Complexe aquatique du Parc Jean-Drapeau, dans le cadre des Championnats québécois ARENA, avec trois triomphes au dos chez les 18 ans et plus.

Puis, à la fin juillet, elle a été invitée aux Championnats canadiens disputés au Parc Olympique de Montréal. Si ses résultats obtenus l’ont laissée sur son appétit sur le coup, ils lui auront tout de même permis d’obtenir un coup de téléphone à la fois stimulant et invraisemblable. Au bout du fil, on l’invitait à participer à la Coupe du monde de natation de Toronto, au Complexe sportif panaméricain.

« Au début, je n’y croyais même pas ! Quand j’ai compris que c’était vrai, j’étais très excitée, mais aussi assez nerveuse. Je réalisais que tous mes efforts étaient récompensés, mais aussi que j’allais me mesurer à des Olympiennes et des filles de grand talent », a-t-elle confié au sujet du plus grand fait d’armes de sa jeune carrière.

« J’ai fait des temps corrects pour un début de saison, mais c’était une expérience incroyable, a poursuivi celle qui a amélioré sa marque personnelle au 50 m dos avec un chrono de 29,19 s. J’ai nagé aux côtés des meilleures athlètes au monde, je n’en revenais pas. J’avais des étoiles dans les yeux pendant toute la compétition et j’ai pu prendre beaucoup d’expérience. »

Son année « complètement folle » s’est finalement conclue au même endroit, à l’occasion des Internationaux juniors de l’Ontario 2022, un événement rassemblant des athlètes d’un peu partout sur le globe, du 16 au 18 décembre dernier. Provost, qui représentait le Québec en compagnie de 13 autres athlètes, a récolté son meilleur résultat au 50 m dos en se classant 10e de la finale avec un temps de 29,28 s.

« Honnêtement, je n’étais pas trop sûre à quoi m’attendre, mais je suis fière de moi ! Je n’ai pas eu des résultats exceptionnels, ce qui ne m’a pas empêchée d’avoir beaucoup de plaisir. On apprend de nos erreurs et on va continuer de s’améliorer », a analysé la membre du Club aquatique régional de l’Abitibi-Témiscamingue (CARAT), qui a pu vivre cette nouvelle expérience avec son entraineure de longue date, Dany Delisle.

« J’étais super heureuse de vivre ça avec elle ! On est ensemble depuis que je suis en cinquième année du primaire et on a beaucoup appris pendant la fin de semaine. On a reçu beaucoup de conseils des différents entraineurs et athlètes. C’est toujours bon d’avoir d’autres perceptions, ça ajoute à nos bagages et on était bien contentes ! »

Un processus d’apprentissage

Âgée de 18 ans, Reily Provost sera la première à le dire : les dernières années ont passé à vive allure et les changements ont été nombreux. Si elle concède que le tout a parfois eu pour effet d’augmenter son niveau de stress, elle est fière de la manière dont elle a répondu à chaque nouveau défi.

Elle a d’abord tiré profit de la pause forcée en raison de la pandémie pour augmenter ses capacités physiques à l’extérieur de la piscine, avant de déménager à l’autre extrémité de la route 117, à Rouyn-Noranda, afin d’y poursuivre ses études collégiales en Techniques policières.

Selon Dany Delisle, sa ténacité et ses plus récentes participations à des compétitions d’envergure sont signe que son cheminement suit son cours dans la bonne direction.

« Ç’a toujours été une bonne nageuse. Elle a une grande force de caractère et est très persévérante. On avait plus de misère durant la pandémie à savoir où elle se situait, mais au retour, elle a eu une belle ascension. On n’a pas à craindre avec Riley ! Elle va toujours s’arranger pour nager vite et ne pas détonner. Elle ne veut pas juste être présente à titre de participante », a-t-elle mentionné à propos de sa protégée.

Le travail est cependant loin d’être terminé pour la spécialiste du dos. Pour accéder au niveau supérieur, elle devra se faire confiance davantage et, surtout, laisser parler son talent, comme lui rappelle souvent sa mère.

« Elle me dit souvent que c’est une course comme les autres, que je mérite ma place et de ne pas m’en faire parce que tout se passe dans l’eau. Je suis plus forte physiquement et j’ai plus de confiance qu’avant, mais ça reste à travailler », a-t-elle avoué.

Pas question de s’en faire pour autant et elle souhaite poursuivre sa progression poursuit une journée à la fois, en jumelant famille, études et natation.

« Je n’aime pas penser trop loin, mais c’est sûr que je vais aller à l’université après ma technique pour continuer de nager. Rendu là, s’il y a des opportunités, pour aller plus loin ou pour viser les Jeux olympiques, c’est sûr que je vais foncer », a-t-elle conclu.

PERSONNALITÉ DU MOIS DE DÉCEMBRE : DANY DELISLE

Une expérience plaisante et formatrice pour Dany Delisle

Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de représenter le Québec à une compétition internationale. L’entraineure Dany Delisle, du Club aquatique régional de l’Abitibi-Témiscamingue (CARAT), en a donc profité au maximum aux Internationaux juniors de l’Ontario.

Celle qui entraine des nageuses et des nageurs de l’Abitibi-Témiscamingue depuis une trentaine d’années a pris part à l’événement présenté du 16 au 18 décembre, à Toronto. Elle accompagnait du même coup Reily Provost, jeune nageuse qu’elle dirige depuis que celle-ci est âgée de 10 ans.

« Ç’a été génial ! J’ai beaucoup appris, ça nous offre une autre vision des choses de pouvoir côtoyer tous ces gens. J’ai bien aimé conseiller différents athlètes pour qu’ils progressent et fassent de bonnes performances durant la fin de semaine », a partagé Dany Delisle, personnalité All Tides du mois de décembre.

Il s’agissait de sa première participation à un événement international. La sélection au sein de l’équipe du Québec était déjà une réussite pour celle qui est également enseignante en éducation physique et qui est en charge du programme Sport-études depuis maintenant quatre ans.

« Il y a beaucoup de fierté et c’est une belle reconnaissance ! C’est le fun quand des entraineurs d’un peu partout au Québec peuvent ramener cette expérience dans leur coin », a-t-elle souligné.

D’ailleurs, l’aventure vécue à Toronto bénéficiera à toute la région de l’Abitibi-Témiscamingue, aux dires de Dany Delisle, qui entraîne 28 nageuses et nageurs semaine après semaine. À Toronto, elle a aimé échanger avec le reste du personnel et voir à l’œuvre des athlètes très talentueux, en plus de contribuer à leur succès.

« Ça nous monte un petit réseau afin d’aller chercher des idées ailleurs et pouvoir consulter ces gens-là plus tard. Nous avions tous une vision différente, une approche différente. Les jeunes nous ont justement dit qu’ils ont aimé avoir des commentaires d’un peu partout, d’échanger avec les entraineurs et recevoir de nouveaux trucs », a souligné Dany Delisle, qui se décrit comme une entraineure structurée, munie d’une belle assurance et d’une grande force de caractère.

Parmi tous les apprentissages acquis au cours de la fin de semaine, elle donne notamment en exemple les bienfaits des tests de lactate, utilisés pour bonifier la préparation et la période de repos en compétition, qui varient selon l’athlète et ses besoins.

Si une expérience telle que les Internationaux juniors de l’Ontario se présente à nouveau, Dany Delisle n’hésitera pas à la revivre.

« C’est à refaire ! Il y a trop de belles choses qui surviennent, de belles discussions qui ont lieu pendant une telle fin de semaine ! » a-t-elle conclu.

PERSONNALITÉS DU MOIS DE NOVEMBRE : LES OFFICIEL(LE)S DU QUÉBEC AYANT PARTICIPÉ À LA COUPE DU MONDE FINA À TORONTO

Coupe du monde de Toronto : record, expérience et passion pour les officiel(le)s du Québec!

Le 29 octobre dernier, à la Coupe du monde FINA présentée à Toronto, l’Américaine Katie Ledecky a amélioré la marque mondiale au 1500 m avec un temps de 15 minutes et 18 secondes en finale. C’est nul autre que la Québécoise Cynthia Pincott qui a eu l’honneur d’officialiser ce record, une première pour elle en plus de 20 ans de carrière.

« C’était vraiment excitant ! J’avais déjà vécu l’expérience d’officialiser des records chez les maitres et en paranatation, alors j’ai enfin pu avoir mon trifecta », lance Pincott d’entrée de jeu en riant.

« C’était une très belle expérience et je suis très chanceuse, car c’est assez rare que ça arrive. On en profite au maximum quand ça passe ! »

Pas moins de sept officiel(le)s du Québec ont d’ailleurs œuvré lors de cette Coupe du monde FINA, disputée à Toronto du 28 au 30 octobre. Leur travail et leur expertise ont une fois de plus permis au Québec d’être représenté à la hauteur de son talent, tant dans la piscine qu’aux abords de celle-ci. Ils et elles sont donc nos personnalités All Tides du mois de novembre!

Cynthia Pincott était ainsi accompagnée de Lyne Laprade, Jean-François Martin, Julie Guay, Jocelyne McLean, Louise Leblanc et Pierre Cloutier, qui ont occupé divers rôles pendant cette fin de semaine riche en action.

Pincott, une officielle certifiée de la FINA qui agissait comme juge-arbitre dans la capitale ontarienne, était d’ailleurs fière de se retrouver aux côtés de plusieurs de ses compatriotes du Québec lors de cet événement exceptionnel au Canada.

Comme à l’habitude, le calibre était des plus relevés et les gens présents au Toronto Pan Am Sports Centre ont pu assister à plusieurs courses palpitantes.

« Encore une fois, le tout était très bien organisé et tout le monde a bien livré la marchandise. Le niveau de compétition était très haut, tout comme celui des officiels. C’est toujours une fierté de faire partie de ça à la maison, surtout avec autant de Québécois et d’athlètes du pays », mentionne Cynthia Pincott.

« Nous avions de nouveau une très belle place parmi le groupe d’officiels, ce qui donne une belle visibilité à la province », ajoute quant à elle Lyne Laprade. « C’est ce qui nous permet d’avoir un groupe plus expérimenté, d’offrir de bonnes prestations, mais aussi d’attirer des compétitions importantes chez nous comme les Essais olympiques et paralympiques à Montréal, en 2024. »

Par passion avant tout

Certes, les nombreuses heures passées dans le métier donnent toujours droit à des moments inoubliables pour les officiel(le)s, mais elles leur permettent aussi de poursuivre leur route dans le sport. Et ce, même si les sacrifices sont nombreux et que la grande majorité des heures sont effectuées de manière bénévole.

« Pour nous, c’est vraiment plus qu’un simple loisir. Personnellement, c’est une véritable passion et j’adore ça ! C’est un environnement où j’ai pleine confiance en mes moyens et je sais exactement tout ce que j’ai à faire. Ce qui est aussi plaisant, c’est de mettre en confiance les gens autour de moi pour qu’ils puissent performer à leur meilleur, de leur transmettre le savoir », indique Pincott, ex-nageuse qui a notamment porté les couleurs de l’Université de Miami dans le circuit de la NCAA.

Elle s’est ensuite tournée vers le rôle d’officielle à la fin des années 1990, quand ses enfants ont amorcé leur parcours sportif à la piscine. Depuis, elle n’a jamais cessé de s’impliquer tout en gravissant les échelons.

« Le bénévolat a toujours été important chez nous et j’ai vite compris que c’était ma place. C’est devenu une vraie famille pour moi et j’ai créé des amitiés qui vont durer toute la vie », raconte-t-elle.

Sa comparse Lyne Laprade abonde dans le même sens, ajoutant au passage que l’esprit de fraternité dépasse les frontières provinciales et nationales.

« C’est toujours agréable et tout le monde a du plaisir ! On fait notre travail sérieusement et on en profite toujours pour se rassembler, prendre des nouvelles. Que ce soit au Québec, au Canada ou n’importe où ailleurs, on est ensemble et on s’entraide. C’est toujours moins intimidant et ça nous permet de nous améliorer. »

C’est d’ailleurs pourquoi Laprade et Pincott, qui terminera son deuxième et dernier mandat avec la FINA aux mondiaux de Melbourne (Australie) en décembre prochain, assurent qu’elles continueront de s’impliquer pour encore bien longtemps.

« C’est sûr que je serai encore là, même si je ne serai plus avec la FINA. Depuis des années, nous sommes reconnus comme des officiels de qualité au Québec et on veut que ça se poursuive. On est engagés à fond et on souhaite que la progression se poursuive », explique Pincott.

« Il faut donner de l’expérience au plus grand nombre possible et continuer notre percée avec la nouvelle génération. C’est comme ça qu’on va assurer la pérennité du sport. Tout est lié, s’il n’y a pas de bénévolat, il n’y a pas d’officiel et donc pas de compétition. On va poursuivre le bon travail, c’est certain ! » ajoute pour sa part Laprade en guise de conclusion.

ATHLÈTE DU MOIS DE NOVEMBRE : JEAN-FÉLIX PELLETIER

La passion tardive de Jean-Félix Pelletier

Après avoir pris part à la première Coupe du monde en petit bassin de sa carrière en octobre dernier, Jean-Félix Pelletier mérite le titre d’athlète All Tides du mois de novembre. Dire qu’il y a quatre ans à peine, le jeune homme commençait à nager dans les compétitions québécoises sous les couleurs du club de Saint-Hyacinthe.

Portrait de ce nageur à l’éclosion tardive.

Avant d’être sur les blocs de départ, Jean-Félix était déjà un sportif accompli. Hockey et soccer ont occupé ses hivers et ses étés et ce n’est que vers l’âge de 12 ou 13 ans qu’il a commencé à être un peu plus sérieux à la natation. Bien plus tard que ses partenaires d’entraînement actuels qui ont fait leurs débuts dans la piscine à 8 ou 9 ans, mais cela ne l’a jamais inquiété, car la natation lui procurait quelque chose de plus que les autres sports qu’il avait pratiqués.

« Une fois à l’école secondaire, je me suis inscrit dans le circuit du RSEQ et l’entraîneur du club de Saint-Hyacinthe m’a recruté. J’aimais les autres sports, mais j’ai particulièrement pris goût à la natation quand j’ai commencé à en faire pour vrai. Le dépassement de soi et travailler fort pour toujours aller un peu plus loin ont fait en sorte que j’ai accroché plus qu’avec d’autres sports. »

Celui qui avait pratiqué des sports d’équipe a retrouvé ce sentiment de faire partie d’un tout, même si la natation est un sport individuel. Selon lui, c’est surtout à l’entraînement que ce sentiment est le plus fort et ces moments sont une de ses facettes préférées.

« Quand on est dans un gros set intense, c’est là qu’on a le plus besoin de nos partenaires d’entraînement. Des fois, ça fait mal, tu veux arrêter, mais quand il y a du monde à côté de toi qui te poussent et qui t’encouragent, c’est très le fun ! »

Au revoir Saint-Hyacinthe, bonjour Montréal !

Jean-Félix Pelletier a terminé ses études secondaires à Saint-Hyacinthe l’an dernier. Il a ensuite déménagé à Montréal pour étudier en sciences naturelles, profil santé, au Cégep André-Grasset. Parallèlement, il a aussi joint les rangs du Club CAMO qui est basé tout près, au Complexe sportif Claude-Robillard.

« Je suis vraiment heureux là-dedans ! », lance celui qui vante le travail de ses partenaires d’entraînement. « Nous voulons performer sur les scènes nationale et internationale. […] C’est ce que je cherchais, mais ç’a quand même été une adaptation. Il n’y a plus de journées où tu peux te dire : “ Je vais y aller tranquille aujourd’hui ”, car tu vas te le faire dire assez vite ! » poursuit le nageur en riant.

Quitter le nid familial à ce jeune âge est une décision importante qui comporte son lot de défis. Encore plus lorsqu’elle se vit en pleine pandémie. Conséquemment, l’étudiant-athlète a pris plusieurs mois à apprivoiser ce nouveau mode de vie plus indépendant et où les exigences scolaires et sportives étaient plus élevées. Les amitiés qu’il a nouées avec plusieurs de ses coéquipiers ont adouci la transition, croit-il.

« On se pousse à l’entraînement, mais ça reste sain. Chacun notre tour, on se tire vers le haut et c’est ça qui amène la performance », analyse Pelletier, citant en exemple le titre de meilleure équipe masculine que ses coéquipiers et lui ont remporté aux Championnats canadiens juniors de l’été dernier.

À cette compétition disputée dans la métropole québécoise, le nageur était notamment monté sur la plus haute marche du podium au 3000 mètres en eau libre.

Pelletier mentionne aussi être inspiré et impressionné par ses coéquipières et Olympiennes Katerine Savard et Mary-Sophie Harvey qui ont toutes les deux pris part aux plus importantes compétitions, des Championnats du monde à la série de l’International Swimming League (ISL), en passant par les récents Jeux du Commonwealth.

À cela s’ajoute le travail de supervision de Claude St-Jean, entraîneur de longue date, qui, après avoir épaulé plusieurs athlètes de l’élite senior, est revenu œuvrer auprès des juniors comme lui. Ce retour auprès de plus jeunes athlètes avait d’ailleurs été mis en relief par l’entraîneur Pierre Lamy, interviewé dans le cadre du portrait de la Personnalité All Tides d’octobre dernier.

La bienveillance de St-Jean a été un élément clé dans l’attitude affichée par Jean-Félix lorsqu’il s’est présenté au Complexe sportif des Jeux panaméricains de Toronto dans le cadre de sa première participation à une Coupe du monde, où il a fini 13e au 400 m libre et 11e au 800 mètres libre. Le jeune homme n’était pas nécessairement satisfait de ses chronos, sauf qu’il sait pertinemment que cette expérience lui sera utile pour la suite des choses.

« Il (St-Jean) nous a amené une certaine confiance, même si c’était notre première fois. “ Fais comme si tu étais à Saint-Hyacinthe, nage comme si tu étais avec tes amis de secondaire 1 et fais juste avoir du plaisir ” qu’il nous a dit. »

Reconnaissant d’avoir a vécu ce jalon important de sa carrière avec ses parents présents dans les estrades, il veut maintenant répéter l’expérience.

« Je vais faire tous les efforts pour y arriver. […] Dans la salle d’appel (avant les courses), j’étais avec un autre Québécois, Guillaume Lord, de Boucherville, qui un autre de mes très bons amis du circuit. Les deux, nous avions le sourire fendu jusqu’aux oreilles… »

D’ici là, il continuera à se perfectionner dans les courses de 400 m, 800 m et 1500 m en style libre, tout en lorgnant aussi les épreuves en eau libre une fois l’été venu. Ne comptez toutefois pas sur lui pour qu’il délaisse la piscine.

« Nager un 400 mètres, c’est quelque chose que j’aime bien ! Un 10 kilomètres, ça commence à être long ! »

ATHLÈTES DU MOIS D’OCTOBRE : MEGAN WILLAR ET MEGAN FROST

De premiers mondiaux juniors qui ne passent pas inaperçus

Il y a à peine quelques semaines, Megan Frost et Megan Willar ont prouvé qu’elles avaient leur place au sein de l’élite mondiale de leur sport. Les deux nageuses du Club de natation de Pointe-Claire ont fièrement représenté le Canada aux Championnats du monde juniors de nage en eau libre, leur valant ainsi le titre d’athlètes All Tides du mois d’octobre.

La compétition a eu lieu du 16 au 18 septembre derniers à l’île de Mahé, aux Seychelles, à l’est du continent africain. Frost et Willar ont toutes deux pris part à l’épreuve de 10 kilomètres, en plus d’unir leurs forces à celles de Diego Paz et d’Oliver Risk pour terminer 9es du relais mixte 4×1500 m.

Les courses ont été présentées dans des conditions météorologiques peu enviables, mais les Québécoises sont parvenues à relever le défi.

« Malgré les vagues et le courant fort, elles se sont bien débrouillées et c’est notamment grâce à la qualité de leur préparation avant la compétition, a commenté leur entraîneur Martin Gingras. Un point important à souligner est que les mondiaux juniors ont été reportés d’environ un mois. Tout le monde était en vacances alors que les deux filles étaient seules à s’entraîner, c’est beaucoup plus difficile mentalement et elles ont bien fait ça. »

Au final, Megan Frost a pris le 22e échelon du 10 kilomètres, parcourant la distance en 2 h 16 min 25,4 s. De son côté, Megan Willar a fini 27e en raison d’un temps de 2 h 22 m in 26,7 s.

Force tranquille

« Le diable se trouve dans les détails », comme le dit le proverbe. À la fois réservée et dévouée à son sport, Megan Frost s’assure de faire tout en son pouvoir pour s’améliorer. Un atout qui l’a grandement aidée en vue des Championnats du monde juniors, aux dires de son entraîneur.

« Elle n’a raté aucun entraînement durant la pandémie et est toujours à son affaire. Ça lui a donné un sacré coup de main à la reprise des activités et ensuite à atteindre de nouveaux standards », a-t-il expliqué.

Selon lui, la constance de la nageuse de 19 ans fait en sorte qu’elle se démarque jour après jour.

« Certains connaissent des hauts et des bas, mais Megan, peu importe le type d’entraînement qui est prévu, je sais quel sera son niveau. Sa rigueur aide à tirer le groupe vers l’avant. Aux mondiaux, elle a réussi à appliquer toutes les stratégies et les techniques que nous avions travaillées. Je suis vraiment fier d’elle », a ajouté M. Gingras.

Megan Willar est toute aussi engagée, un trait indispensable en eau libre. Spécialisée dans les courses de 200, 400 et 800 mètres à la piscine, elle a tenté sa chance aux 5 et 10 kilomètres en eau libre au terme des sélections de l’équipe nationale qui se sont faites sur 1500 m, en avril dernier.

Un tout autre entraînement l’attendait pour des épreuves bien différentes que celles disputées à la piscine, et où les compétitrices jouent du coude dans une eau agitée et se battent contre le courant.

« Ça affecte la technique, tu dois lever la tête plus souvent et c’est un apport musculaire complètement différent. Megan a décidé d’aller explorer à l’extérieur de sa zone de confort et a abordé le tout avec une belle ouverture d’esprit. Je suis très fier du chemin qu’elle a parcouru. Elle est très rapide, si sa confiance continue de se développer, elle pourrait vraiment bien performer. »

Participer aux Championnats du monde juniors étant déjà une victoire, leurs performances auront de quoi inspirer plusieurs coéquipières et coéquipiers. Fort à parier que ce n’est qu’un début pour les deux Megan de Pointe-Claire, qui seront à surveiller au cours des prochaines années.

PERSONNALITÉ DU MOIS D’OCTOBRE : PIERRE LAMY

Pierre Lamy : l’importance de transmettre sa passion

Depuis bientôt 40 ans, 38, plus précisément en janvier prochain, l’entraineur Pierre Lamy prodigue ses conseils aux nageur(euse)s québécoi((e)s. Ces dernières années, c’est aussi auprès des entraineur(e)s qu’il partage son savoir à titre de maitre-entraineur au Québec. Depuis 2012, pas moins de 119 entraineur(e)s ont été évalué(e)s et ont reçu leurs certifications aux formations « Natation 2021 » et « Natation 301 » par Pierre Lamy.

Son apport à la natation québécoise est très important depuis de nombreuses années, il allait donc de soi qu’il soit nommé personnalité All Tides du mois d’octobre !

C’est avec une fierté et une admiration bien sentie qu’il parle de sa dernière cohorte et de ses quatre décennies de métier.

« C’est valorisant de voir qu’il y en a d’autres qui aiment notre profession, qui y mettent du temps et qui sont heureux là-dedans », affirme celui qui adore croiser ses élèves en action aux différentes compétitions. « C’est de la formation continue, alors il faut maintenir le dialogue. Je suis ouvert avec eux. »

Un amour qui persiste

Pierre Lamy a eu un coup de foudre pour son sport lorsqu’il a assisté à des épreuves de natation aux Jeux olympiques de Montréal, en 1976. Il reviendra d’ailleurs aux piscines du Parc olympique bien des années plus tard, à titre d’entraineur au Centre national d’entrainement.

Originaire de Sorel-Tracy, il est déménagé à Québec afin de poursuivre la pratique de son sport lorsqu’il a fait son entrée au Cégep. Une fois le moment venu de s’inscrire à l’université, c’est toutefois en mathématiques qu’il a fait son admission.

« Je suis allé à l’université pour m’entrainer et je savais que je trouverais mon chemin un jour. »

C’est le cœur qui a dicté la route de l’étudiant-athlète qui a bifurqué vers des études en activité physique, car la satisfaction du devoir accompli et le côté humain étaient plus présents dans la natation, particulièrement à compter de l’âge de 23 ans, lorsqu’il est devenu entraineur.

« J’étais toujours dans le milieu du sport et je trouvais que j’avais eu un beau parcours et je voulais redonner aux autres. J’aimais ce que je faisais et l’esprit de gang était là. »

Les mathématiques ne sont toutefois jamais demeurées bien loin après ce changement de cap, car ce qui l’a aussi attiré dans le métier d’entraineur, c’était la planification et la résolution de problèmes. Comme en mathématiques.

« (J’aime) trouver la bonne solution pour que les athlètes puissent s’en sortir ou pour réussir une épreuve. (Je fais) toute la planification de ce processus vers le développement, plus que vers la performance à tout prix. Oui, la performance va venir, mais pour y arriver, ça prend un processus. »

Engager les athlètes dans la démarche de changement est primordial à ses yeux : « Il faut qu’ils se travaillent le cerveau un peu ! » lance-t-il de façon imagée. « Mon discours avec l’athlète, ç’a toujours été : Qu’est-ce que tu veux faire pour améliorer ça ? Je me vois comme un guide pour l’athlète. »

Curieux de nature, il a obtenu son diplôme de maîtrise en biomécanique en plus d’avoir amorcé des études au doctorat alors qu’il était l’entraineur-chef des Carabins de l’Université de Montréal, un club qu’il a dirigé pendant neuf ans.

Pierre Lamy a aussi été entraineur au Club CAMO pendant une dizaine d’années, en plus d’avoir fait partie de différentes équipes canadiennes présentes aux Jeux paralympiques, Jeux du Commonwealth et Championnats du monde.

Un dernier tour

Aujourd’hui, on peut encore le retrouver en bordure d’une piscine, cette fois au club CNQ, à Québec, auprès des athlètes de 11 à 13 ans. Ce retour aux sources lui plaît bien et lui permet de partager son savoir, tant chez les athlètes que chez les jeunes entraineurs.

Lorsqu’il se remémore ses débuts d’entraineur, Pierre Lamy constate que sa façon de diriger les athlètes a changé. Et il s’en réjouit.

« Si on fait toutes les choses au bon moment, on devrait toujours être capable d’avoir une progression. J’ai changé dans ma manière de coacher dans les 10-15 dernières années. Les jeunes, il faut les écouter et leur apprendre pourquoi on fait ça et qu’est-ce que ça va leur apporter en bout de ligne. On ne réussit pas tout le temps, c’est clair, mais au moins, le processus qu’on a fait va leur amener de belles choses. »

En guise de conclusion, il lance ce message aux entraineurs d’expérience qui, comme lui, sont à l’aube de la retraite, et il les encourage à revenir aux sources et à côtoyer les plus jeunes.

« Donnez au suivant, ça vaut la peine ! C’est louable et c’est bon pour le sport. […] Oui, ça me coûte beaucoup plus d’énergie que lorsque j’étais entraineur chez les Carabins. Les jeunes ne sont pas tous calmes, mais ils sont si rafraîchissants ! »