ATHLÈTE INSPIRANT ALL TIDES DU MOIS D’AOÛT 2023

Guillaume Lord : 20 ans, athlète, agriculteur et étudiant

Dans l’eau, il mise sur son endurance et sa vitesse pour rêver aux Jeux olympiques. En agronomie, il se distingue par sa rigueur, son acharnement et l’excellence de ses produits. Et, sur les bancs d’école, il excelle et s’assure d’avoir tous les outils nécessaires pour un jour devenir un entrepreneur accompli.

Voici trois des nombreuses raisons pour lesquelles Guillaume Lord est notre athlète inspirant All Tides du mois d’août 2023 !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’athlète du Club de natation Mustang Boucherville ne manque jamais une chance de se démarquer. Spécialiste en eau libre ainsi que dans les distances de fond et demi-fond en style libre à la piscine, Lord a pris part aux Championnats canadiens dans ces deux disciplines au cours de la dernière année.

Qui plus est, il a réussi ce tour de force tout en s’occupant de son entreprise, Ferme le Quatuor, et en poursuivant des études en Gestion et technologies d’entreprise agricole à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec, campus de Saint-Hyacinthe (ITAQ).

« C’est sûr que mes journées sont assez chargées ! » s’exclame le nageur de 20 ans en riant lorsqu’on le questionne sur sa gestion des priorités dans son horaire.

En réalité, Lord confirme que rien n’est laissé pour compte et que tout est prévu pour qu’il puisse s’entraîner et poursuivre son plus grand rêve d’un jour nager aux Jeux olympiques.

Les derniers mois ont d’ailleurs été fastes pour le Québécois.

À la piscine, il a raflé deux médailles de bronze en style libre aux Essais canadiens de même qu’un top-10 à la Coupe du monde de Toronto, le tout, en améliorant ses résultats personnels. Puis, en eau libre, il a participé à de multiples compétitions aux niveaux national et international, en plus de parfaire sa technique lors de divers camps préparatoires.

Difficile, donc, de trouver sa véritable spécialité, mais il avoue avoir un penchant pour la seconde option. « Mes chances sont meilleures en eau libre, surtout pour Paris 2024 », explique celui qui s’est récemment classé quatrième du Canadian Open water festival présenté les 12 et 13 août à Welland, en Ontario.

« C’était une grosse course et j’ai pris beaucoup de risques, résume-t-il. J’espérais un meilleur classement, mais je ne regrette pas mes prises de décision durant la course. Ce sera plus difficile de me qualifier pour Paris en eau libre, mais je continue de foncer, ce n’est pas fini. »

Il n’y a d’ailleurs pas que dans le sport où il veut pousser encore plus loin…

Jeune entrepreneur et étudiant

En plus des nombreuses heures consacrées à son sport, Guillaume Lord poursuit ses études à raison d’une quinzaine d’heures par semaine dans le but de faire croître son entreprise, Ferme le Quatuor, spécialisée dans l’agriculture maraîchère.

« J’ai un associé que j’ai connu dans le monde de la natation qui gère surtout la culture d’ail. J’aide dans cette partie, tout en m’occupant à temps plein des poules pondeuses. Pour l’instant, on loue des terres, mais le but ultime serait de grossir pour en acheter et vivre exclusivement de tout ça », confie Lord.

S’il mentionne qu’il a toujours eu la fibre entrepreneuriale et le désir de se lancer en affaires en agronomie comme son grand-père l’avait fait il y a plus de 40 ans, le jeune homme a vu une chance en or de tenter le coup pendant la pandémie.

« Ça m’intéressait pas mal à la base et j’avais déjà fait un petit projet de kiosques agricoles avec la ville de Boucherville. Quand j’ai vu que je ne pourrais pas nager et que tout était pas mal arrêté, je me suis lancé dans ça à temps plein. J’ai eu la piqûre tout de suite », décrit-il.

Certes, ce n’est pas la passion ni la détermination qui manque à Guillaume Lord, qui souhaite continuer de prouver jour après jour qu’il est possible de se développer sur plusieurs plans à la fois, tout en rêvant aux Jeux olympiques.

« En 2021, je ne savais pas si je pourrais continuer à tout faire en même temps, mais j’ai été capable ! Mon objectif principal demeure d’aller le plus loin possible dans le sport, donc à Paris en 2024 ou peut-être à Los Angeles en 2028. Par contre, je sais que si ça ne fonctionne pas, j’aurai fait tout en mon possible et je pourrai m’investir encore plus dans mes autres projets », conclut-il.

PERSONNALITÉ INSPIRANTE ALL TIDES DU MOIS D’AOÛT 2023

Un modèle fort pour les jeunes athlètes issu(e)s de la communauté noire

Gianna Mensah n’a peut-être que 17 ans, mais elle a déjà des ambitions qui dépassent le cadre sportif. Dans les derniers mois, Gianna a fait la rencontre de Phoenix, une jeune nageuse de 7 ans qui souhaite un jour participer aux Jeux olympiques. Sans se poser de question, Gianna l’a prise sous son aile afin de la propulser vers ses rêves les plus fous.

Grâce à sa grande générosité, il allait de soi de nommer Gianna Mensah personnalité inspirante All Tides du mois d’août 2023.

Gianna et Phoenix ont eu la chance de faire connaissance grâce au projet Black Calendar de l’ACPI (Afro Canadian Philanthropic Initiative) qui vise à inspirer les jeunes athlètes issu(e)s de la communauté noire pour qu’ils et elles atteignent leurs plus grands objectifs.

« C’est Véronique Mc Crae (coordonnatrice aux programmes de performance) qui m’a présenté Phoenix. Elle vient tout juste de commencer à nager et elle rêve déjà aux Jeux olympiques. On a fait une petite séance de questions et réponses avec elle et ensuite, je suis allée la voir nager », a raconté Gianna Mensah.

Gianna a également pu donner quelques conseils à Phoenix, en plus de lui parler de sa propre carrière en natation. Une expérience tout aussi enrichissante pour l’athlète de 17 ans qui a pu revivre en quelque sorte ses débuts dans le sport à travers les yeux de Phoenix.

« C’est un immense honneur pour moi de pouvoir côtoyer une jeune athlète comme Phoenix. Quand j’avais son âge, je n’avais pas vraiment de modèle dans le monde de la natation sur qui m’appuyer. Je me suis mise dans ses souliers et j’espère lui avoir transmis le plus d’espoir possible pour son futur. »

« Je me plais bien dans ce rôle de mentore ou de modèle pour les jeunes athlètes. Je pense que le sport est une plateforme qui nous permet de jouer un rôle important pour les futures générations. C’est important de les encourager à poursuivre leur cheminement scolaire ou de prendre soin de leur santé par exemple », a ajouté Gianna, en mentionnant que Phoenix lui téléphone encore occasionnellement pour lui parler de son développement.

Une famille de nageur(e)s

Ce n’est pas par hasard que Gianna Mensah s’est retrouvée dans le monde de la natation. La plupart des membres de sa famille rapprochée font également partie du Club CAMO où elle nage actuellement. Ce sont ses grands-parents qui l’ont initiée au sport qu’elle adore maintenant plus que tout.

« J’ai commencé à nager à l’âge de 6 ans et mon but était déjà d’être parmi les meilleures du Québec. Avec le temps, les objectifs ont évidemment changé et présentement, je tente de me concentrer sur ce que je peux contrôler. Je veux améliorer mes mouvements et améliorer mes chronos. En faisant ça, je suis persuadée que je vais gravir les échelons », a-t-elle expliqué.

La spécialiste du 100 m brasse a d’ailleurs participé aux Jeux du Canada, à Niagara, en août 2022. Une expérience inoubliable pour elle.

« Dès que j’ai appris l’existence des Jeux du Canada plus tôt dans mon enfance, j’ai voulu y participer. C’est un événement tellement excitant, j’ai pu connaître plusieurs nageuses de partout au pays et apprendre de nouvelles techniques et de nouveaux entraînements. C’est tellement motivant », a avoué celle qui a pris le huitième rang de la finale du 100 m papillon à Niagara.

Ralentie par des ennuis de santé au cours de la dernière année, Gianna Mensah assure qu’elle reviendra en force dans la piscine la saison prochaine. Elle ajoute également que des rencontres comme celle de Phoenix lui prouvent qu’elle est toujours aussi passionnée par la natation.

« Je n’ai pas pu atteindre tous les objectifs que je m’étais fixés dans la dernière année, j’ai dû prendre du repos et prendre soin de moi dans les derniers mois. Il faut que je continue d’être prudente, mais j’adore ce sport plus que tout et je vais m’entraîner le plus possible pour revenir au sommet de ma forme », a-t-elle conclu.

PERSONNALITÉS INSPIRANTES ALL TIDES DU MOIS DE JUILLET 2023

Neuf nouvelles personnes-ressources souhaitent faire une différence

Pas moins de neuf personnes-ressources se sont récemment ajoutées à l’équipe de formateurs et de formatrices du Québec. Neuf entraineurs et entraineures dévoué(e)s qui, par leur dévouement et leur implication, se partagent le titre de personnalités inspirantes All Tides du mois de juillet !

Grâce à Frédérick Asselin, Marie Bergeron, Valérie Gosselin, Charles-Olivier Huapaya-Proulx, Salim Laoubi, Steven Marchand, Omar Mohamed, Alexandra Predal et Johan Rivallain, ce sont désormais 19 formateurs et formatrices qui s’occupent de diriger la relève des entraineurs et des entraineures dans la province.

« Cela nous tient à cœur d’avoir des entraineur(e)s formé(e)s pour que nos athlètes québécois(es) soient encadré(e)s par des personnes compétentes. D’ailleurs la FNQ demeure la province de référence dans la formation des entraineur(e)s au Canada », mentionne Joy Fanara, coordonnatrice au développement du sport à la fédération.

« Ces nouveaux formateurs et formatrices sont des entraineur(e)s inspirant(e)s pour la relève québécoise d’entraineur(e)s. Chacune de ces personnes possède cette qualité de donner l’envie à tout futur(e) entraineur(e) de poursuivre leur parcours de formation et de se perfectionner dans ce métier », ajoute-t-elle.

Titulaire d’un Brevet professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et du Sport dans les activités aquatiques et de la natation en France, en plus d’une certification Natation 101, Alexandre Predal est responsable de l’école de natation du club CAMO Natation. Il étudie également au baccalauréat d’intervention en activité physique – profil enseignement.

Entraineure certifiée du cours Natation 301, Marie Bergeron détient quant à elle une grande expérience forgée dans différents clubs et a su gravir les échelons dans le sport depuis plusieurs années. Elle sera également l’entraineure responsable des maitres du Québec lors des Championnats du monde prévus le mois prochain au Japon.

Omar Mohamed fait également partie de cette nouvelle cohorte de personnes-ressources, lui qui a progressé à la vitesse grand V au cours des dernières années. Entraineur-chef de CALAC depuis 2022, il a su obtenir sa certification de toutes les formations du PNCE Natation, du natation 101 au 301, en seulement cinq ans.

Un partage entre les régions

De son côté, Valérie Gosselin est régisseuse aquatique pour la Société de ressources Loisirs de Pointe-Aux-Trembles depuis 2021. Elle possède un niveau Natation 201 et a œuvré dans plusieurs clubs de l’Est de Montréal, tant en natation qu’en natation artistique.

Un élément apprécié de sa formation est la diversité qui se retrouve chez les formatrices et les formateurs. Les entraineurs et les entraineures doivent constamment s’adapter selon la réalité de leur région. Les personnes-ressources les aident alors à développer certains outils.

« Le programme de formations m’a notamment permis de rencontrer des entraineur(e)s d’autres régions. J’ai trouvé très intéressant d’échanger avec eux, puisqu’on n’a pas les mêmes conditions à la piscine », souligne-t-elle.

Titulaire d’un Brevet d’État d’Éducateur des Activités de la Natation en France et d’un Natation 201, Johan Rivallain est entraineur-chef du club de natation de Chicoutimi. Il a aussi occupé ce poste à Matane et à Mont-Joli par le passé.

Pour sa part, Steven Marchand est présentement entraineur-chef du club de natation de St-Hyacinthe, lui qui a parfait son savoir dans plusieurs structures au Québec lors de la dernière décennie. Détenteur d’un certificat en administration des affaires, et d’une certification du Natation 201, il est toujours à l’affût des nouveautés dans le domaine de la natation et aspire à faire en sorte que les athlètes redonnent l’expertise acquise aux plus jeunes.

Selon Valérie Gosselin, le rôle des personnes-ressources se fait justement sentir dans l’ensemble du milieu, et ce, sur une longue période. Ce sont les entraineurs et les entraineures, mais aussi les athlètes qui tirent profit de cette importante implication.

« Les entraineur(e)s n’ont pas tous le même bagage. J’ai eu la chance d’avoir un bon entraineur-chef qui m’a guidée avant même de faire les formations et je voulais redonner à mon tour. Plusieurs jeunes athlètes voulaient entrainer après avoir vu la manière dont je les avais entrainé(e)s. Quand un athlète est bien suivi, il veut redonner et ça crée une boucle qui assure une relève. »

Des parcours enrichissants

Valérie Gosselin n’est pas la seule dans ce groupe à s’impliquer dans plus d’un sport, alors que ses connaissances en natation artistique lui sont utiles en natation.

C’est le cas de Frédérick Asselin, spécialisé en natation comme en rugby. Titulaire d’un DAE (Diplôme avancé en entrainement) en rugby et de la certification Natation 201, il est le cofondateur et directeur du club de natation Les Loutres, à Granby.

Pour sa part, Charles-Olivier Huapaya-Proulx a reçu des formations en triathlon, en athlétisme et en cyclisme. Celui qui possède un baccalauréat en kinésiologie et la formation Natation 101 est entraineur-chef du club de natation de Jonquière depuis 2019. En devenant formateur, il espère rendre plus accessible le développement des entraineurs et des entraineures au Saguenay–Lac-Saint-Jean, trop peu nombreux dans la région.

« Je suis quelqu’un qui aime beaucoup apprendre, alors j’ai trouvé les formations très intéressantes ! J’ai beaucoup d’intérêts et je pense que la natation a beaucoup à retirer d’autres sports, comme les autres sports peuvent bénéficier de la natation », explique-t-il.

« Je suis habitué de côtoyer les autres entraineur(e)s, mais d’échanger sur nos pratiques dans ce type d’environnement, c’est vraiment agréable. J’ose espérer que ça aura un impact pour répondre aux différentes exigences des fédérations. »

Salim Laoubi est entraineur-chef du club Élite Natation depuis plus de 8 ans. Au fil du temps, il a su faire briller son club à un bon nombre de compétitions, entouré d’une solide équipe d’entraineurs et d’entraineures.

Neuf personnes-ressources, neuf parcours, mais la même passion. La Fédération de natation du Québec remercie l’ensemble de ces intervenants et intervenantes pour leur travail, qui contribue de manière significative au développement de la natation au Québec.

« Tous et toutes très occupé(e)s dans leur club respectif et parfois dans leur région, ils et elles s’investissent pour une cause provinciale, pour la communauté de la natation québécoise », a ajouté Joy Fanara.

Rédaction : Sportcom pour la Fédération de natation du Québec

ATHLÈTE INSPIRANTE ALL TIDES DU MOIS DE JUILLET 2023

Miori Hénault : la passion de la natation

Miori Hénault avait souvent représenté le Québec, tant aux Championnats canadiens qu’aux Jeux du Canada. Il y a quelques semaines, ce sont les couleurs canadiennes qu’elle a défendues dans le cadre des Jeux mondiaux des Olympiques spéciaux de Berlin, d’où elle est revenue avec trois médailles : deux d’or et une d’argent.

Portrait de l’athlète inspirante All Tides du mois de juillet qui ne laisse personne indifférent. Et pour les bonnes raisons.

Une expérience internationale mémorable

À Berlin, la Québécoise est montée sur la plus haute marche du podium au 100 m quatre nages niveau A, au relais féminin 4×50 m libre, en plus d’avoir fini deuxième au 400 m libre niveau A. Si elle a pris part aux Jeux mondiaux des Olympiques spéciaux, c’est parce qu’elle vit avec une déficience intellectuelle modérée.

Ce qui n’est pas modéré chez elle, c’est son enthousiasme lorsqu’elle raconte ses courses, surtout celle du relais, où elle était la dernière relayeuse de son équipe. Hénault a effectué une spectaculaire remontée pour combler un retard d’une quinzaine de mètres et finir tout juste devant la dernière nageuse de l’Australie pour lui ravir la médaille d’or.

« J’ai plongé, j’ai clanché ça et nous avons fini en première place ! », explique tout de go l’athlète en entrevue.

Sur une photo, on peut d’ailleurs voir les coéquipières de la Québécoise dans la piscine, le sourire aux lèvres, alors que le visage d’Hénault est impassible. La raison est qu’elle vient tout juste de terminer son relais et qu’elle n’a pas encore eu le temps de jeter un coup d’œil au tableau indicateur qui confirme la victoire de son équipe.

« Je sentais une pression pour remonter dans la course et je me disais : “Go ma grande, on va finir ça en force ! ” » Les Jeux étaient super beaux, bien organisés et c’était vraiment une belle compétition. »

Présente pendant l’entrevue, la mère de Miori, Mireille Lanoie, ajoute que sa fille est revenue d’Allemagne avec plusieurs souvenirs, récoltés auprès d’autres délégations.

« Miori ne parle pas anglais, mais elle n’est pas gênée et elle est revenue avec un nombre incalculable d’épinglettes, et il n’y en avait pas en double », raconte en riant celle qui réside dans les basses Laurentides.

Un retour à l’eau libre bientôt

Miori Hénault n’excelle pas seulement qu’en piscine. Elle adore aussi nager en eau libre. Elle a notamment participé au 10 km de la Traversée internationale du lac St-Jean en 2021 et au 12 km du lac du Mont-Tremblant l’an dernier, terminant troisième chez les femmes.

Ces épreuves en lac, c’est avec son ancien entraineur Michel Tremblay à ses côtés qu’elle avait l’habitude de les faire. Tremblay réside maintenant dans la région de Québec, mais la nageuse et lui ont gardé contact. Elle sera d’ailleurs en visite chez lui pendant une semaine cet été afin de se préparer à trois courses en eau libre (1 km, 2,5 km et 5 km) prévues à la fin de l’été, au lac Nicolet.

« Michel est toujours dans la vie de Miori. C’est un mentor. C’est sûr que ça n’a pas été facile pour Miori dans la dernière année et demie depuis qu’il est parti, mais elle a continué à s’entrainer », souligne la mère de l’athlète.

Le principal intéressé le confirme : « Entrainer Miori, ç’a été une expérience marquante. De par sa réalité, c’est une athlète qui vit dans le moment présent et dans un monde de performance où ça va vite, elle me remettait toujours à l’essentiel, c’est-à-dire au plaisir de s’entrainer », soutient Tremblay.

Les souvenirs de voyages et de compétitions en sa compagnie sont nombreux pour celui qui dirige aujourd’hui le Centre d’eau libre Les Riverains, à Lévis, sauf que les trois courses de 10 km en eau libre auxquelles la nageuse a pris part ont une place bien spéciale pour lui.

« Au lac Saint-Jean, il y avait des vagues de cinq pieds de haut ! Je n’avais jamais vu des conditions aussi extrêmes et Mio a nagé avec force, avec le sourire et sans nervosité. », ajoute celui qui compte six nageurs des Olympiques spéciaux dans son nouveau club.

Entre les entrainements en piscine et en eau libre, l’athlète de 28 ans a un horaire digne d’une première ministre. Les vacances trouvent-elles une place dans tout ça ?

« Des fois, mais pas tout le temps. Et j’en profite pour me baigner dans la piscine, je vais marcher avec mon chien Jazz ou je fais des affaires. »

On lui pose la question : est-ce qu’elle se voit nager encore longtemps ?

« Ça va déprendre de mon énergie. Puis il y a des compétitions que je ne pourrai pas tout le temps faire, car il y a une limite d’âge. »

Sa mère constate que son intérêt pour son sport ne diminue pas.

« On questionne souvent Miori à propos de ses goûts et de ses intérêts et je peux vous dire qu’elle est tout le temps contente de nager. Ça prend trois choses (pour continuer) : le cœur pour vouloir, la tête pour être motivée et ça prend le corps. »

Cette passion que Miori vit à vitesse grand V comble aussi ses parents comme le confirme Mme Lanoie.

« Nous sommes contents pour elle, parce que les personnes comme Miori, quand elles finissent l’école, c’est un petit peu le néant. Elles vont peut-être travailler, mais ce n’est pas certain qu’elles auront un réseau social. Miori se réalise beaucoup dans son sport et elle est occupée. »

Rédaction : Sportcom pour la Fédération de natation du Québec

ATHLÈTE INSPIRANT ALL TIDES DU MOIS DE JUIN 2023

Antoine St-Germain, se reconstruire grâce à son sport

En avril dernier, Antoine St-Germain et sa famille ont été frappés d’une malchance de la vie des plus terribles : leur résidence a été détruite dans un incendie.

Sans la vigilance du jeune homme, les conséquences auraient pu être bien pires. C’est lui qui a averti ses proches que quelque chose n’allait pas et tous ont pu sortir sains et saufs quelques minutes avant que la maison ne soit détruite par le brasier. Un acte encore plus remarquable de la part d’Antoine lorsque l’on sait qu’il est malvoyant.

C’est pour cette raison, ainsi que ses performances sportives que nous décrirons plus loin, qu’Antoine St-Germain est nommé l’athlète inspirant All Tides du mois de juin.

La famille sportive vient en aide

Antoine St-Germain est un paranageur malvoyant en catégorie S12, membre du club Les Loutres de Granby. C’est avec beaucoup d’aplomb qu’il raconte l’incident du printemps dernier.

« J’étais en haut et les autres (ses parents, son frère et la copine de son frère) étaient en bas. J’ai entendu un bruit qui ressemblait à de la grêle, mais je trouvais ça bizarre qu’il en tombe à ce moment-là. Une des fenêtres était vraiment plus sombre et l’autre, plus claire. Et après, je suis allé voir en arrière et il y avait quelque chose de pas normal, alors je suis allé chercher mes parents. C’est là qu’on s’est rendu compte que ça brûlait sur la galerie en arrière. En 20 minutes, la maison était une perte totale », explique le jeune homme de 19 ans.

« Je me doutais bien que j’avais un pas pire sang-froid, mais maintenant, je sais que je n’ai aucun problème à réagir », ajoute celui qui a visiblement conservé son sens de l’humour.

Ce qu’il a pu aussi conserver malgré tout, ce sont ses médailles. Ses vêtements de l’équipe du Québec des Jeux du Canada 2022 et ceux de l’Invitation Ken Demchuk, deux compétitions auxquelles il a pris part, ont été détruits dans l’incendie.

Antoine s’est informé auprès de son entraîneure Nadine Rolland pour savoir si ces vêtements pouvaient être remplacés. Touchée par l’histoire du jeune homme, la grande famille de la natation québécoise n’a pas attendu longtemps avant de mettre le dossier en marche. Au grand bonheur d’Antoine, il a récupéré de nouveaux vêtements.

On sent à quel point il a été touché par ce geste lorsqu’il en parle.

« C’est assez formidable ! Les gens de la Fédération de natation du Québec, je les adore énormément ! C’est vraiment sympathique ce qu’ils ont fait. Je suis vraiment content, car en plus, je les portais dans la vie de tous les jours. Ce sont des vêtements que j’étais fier de porter et je le suis encore, car c’est une preuve de tout le parcours que j’ai réussi à accomplir en natation. (Les porter), ça crée un sentiment d’appartenance à quelque chose qui est plus gros que toi et qui est l’équipe du Québec. »

Sa présence aux Jeux du Canada de Niagara de l’été dernier a été marquante pour lui, même s’il est revenu de Niagara sans médaille. Son meilleur résultat a été une cinquième place au 200 mètres quatre nages.

« J’ai une bonne progression depuis le début et avec mes efforts, j’arrive à un autre niveau. L’été passé, j’ai réussi à aller aux Jeux du Canada et c’est là que j’ai vu que mon potentiel était encore plus grand. J’essaie toujours d’appliquer ce que mes coachs me disent et ça fonctionne très, très bien. Plus ça va, plus la progression et la méthode de travail sont bonnes », poursuit Antoine qui mentionne être inspiré par le paranageur et médaillé paralympique Nicolas-Guy Turbide (S13).

Retrouver une normalité

La maison de la famille St-Germain est une perte totale, mais elle compte en reconstruire une nouvelle au même endroit, à Granby. D’ici là, la famille est hébergée chez les grands-parents du paranageur.

« L’important, c’est de réussir à garder le noyau familial. […] Tranquillement pas vite, ça commence à se replacer, mais disons que lors des premières séances de magasinage, on se sentait un peu comme des sans-abris. »

Retrouver une normalité pour lui passait obligatoirement par la natation.

« Un des premiers trucs auquel j’ai pensé (après l’incendie), c’est combien de temps ça va me prendre avant que je retourne m’entraîner? Mes parents m’ont dit qu’ils trouveraient une façon pour que j’aille nager le lendemain. L’idéal, c’est de repartir tout de suite ce que tu fais, car si tu restes à ne rien faire, tu tournes en rond. »

Antoine est aussi étudiant au Cégep de Granby en Techniques de l’informatique. Sa vision se limite à 10% de son œil droit et elle est presque nulle du gauche en raison des nerfs optiques atrophiés. Cela fait en sorte que certaines tâches sont un peu plus longues à faire que ses collègues de classe, mais qu’importe, l’étudiant-athlète est patient et il ne dévie jamais de ses objectifs, ce qui lui a notamment permis d’inscrire dix records canadiens chez les S12, notamment grâce à plusieurs bonnes performances au dos.

Il a maintenant en tête le Championnat québécois de la fin juin qui, il l’espère, lui servira de rampe de lancement pour les Championnats canadiens qui auront lieu à Toronto au début août. À moyen terme, il aimerait se joindre au groupe d’athlètes d’un centre national d’entrainement.

Celle qui supervisait son entrainement chez Les Loutres a récemment été promue à titre d’entraîneure-adjointe au Centre de haute performance – Québec de Natation Canada aux piscines montréalaises de l’Institut national du sport du Québec.

Est-ce un signe pour Antoine, dont les objectifs sportifs et scolaires pourraient s’accomplir dans la même ville, étant donné qu’il aimerait étudier à la Polytechnique Montréal en cybersécurité après l’obtention de son diplôme d’études collégiales ?

« Ça fitterait très, très bien ! »

Rédaction : Sportcom pour la Fédération de natation du Québec

PERSONNALITÉ INSPIRANTE ALL TIDES DU MOIS DE JUIN 2023

Charles Labrie, pilier solide et engagé à Trois-Rivières

L’entraineur-chef Charles Labrie en a vu de toutes les couleurs depuis qu’il est à la barre du club de natation Mégophias, à Trois-Rivières. Les péripéties vécues en auraient découragé plusieurs, mais aujourd’hui, le travail acharné rapporte des dividendes bien mérités.

Par son dévouement et son leadership, Charles Labrie a permis au club de maintenir le cap en période où les défis étaient nombreux. Un parcours qui lui vaut la nomination de personnalité inspirante All Tides du mois de juin !

Des travaux aux lourdes conséquences

Le club de natation Mégophias a dû composer avec la fermeture de sa piscine en 2018. Les rénovations, qui devaient nécessiter trois mois de travaux, ont finalement pris trois ans à se réaliser.

« Ç’a été assez complexe de maintenir les activités du club pendant ce temps. On s’est ramassés à devoir rouler le club dans une piscine comportant seulement quatre couloirs de 25 mètres. Nos activités en ont été grandement affectées », raconte Charles Labrie, en poste à Trois-Rivières depuis neuf ans.

Le volume d’entrainement a forcément diminué, tout comme le nombre d’abonnements et le personnel. Le plus difficile, selon Labrie, a été de réduire de moitié les places offertes aux plus jeunes à leur école de natation, passant de 250 à 125 athlètes. D’autant plus que la plage-horaire offerte aux 12 ans et moins se trouvait les samedis et les dimanches, de 6h à 7h, ce qui a eu pour effet d’en décourager plusieurs.

Les contrecoups se font sentir aujourd’hui, en début du secondaire, où les nageuses et les nageurs sont moins nombreuses et nombreux qu’à l’habitude.

Constat similaire au sein des Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Certains membres de l’équipe n’ont tout simplement pas eu accès à des installations dignes de ce nom durant l’entièreté de leur parcours universitaire. La situation a aussi limité le recrutement, faute d’arguments convaincants pour attirer de nouvelles recrues.

Ajoutons à cela la pandémie et les innombrables conséquences qui y sont reliées.

« Je ne le cache pas, il y a eu des moments difficiles. Certains entraineur(e)s ont quitté, la pandémie a été très dure aussi parce qu’on a été forcés d’arrêter nos activités un certain temps », rappelle Charles Labrie.

« Mon rôle a été de miser sur la vision à long terme du club. On savait qu’on allait être de retour à l’UQTR un jour, il fallait soutenir les athlètes et les entraineur(e)s pendant la fermeture pour qu’ils gardent le moral et qu’ils restent motivé(e)s. »

Retour en force

Les choses se replacent à Trois-Rivières. Même si les circonstances ont rendu la tâche particulièrement ardue, bon nombre d’athlètes du club Mégophias ont connu du succès en compétition. C’est notamment le cas de Philippe Vachon, paranageur de 27 ans qui a participé aux Championnats du monde l’été dernier.

« Il est arrivé en 2017, alors il a traversé tout ça. Les autres athlètes ont maintenu le cap en voyant que Philippe faisait bien lors des compétitions. On a quand même eu de bonnes performances sur les scènes provinciale et nationale, une chance ! Ça aurait été difficile de les motiver à continuer à s’entrainer. »

Le club est présentement en plein essor en Mauricie. Une entente a été signée avec l’UQTR pour qu’il soit responsable de tous les cours offerts aux 12 ans et moins à la piscine de l’université.

Ça représente plus de 850 participantes et participants par session.

« Ça apporte beaucoup de jeunes dans nos groupes d’initiation, qui affichent complet d’ailleurs. Cet accord nous a aidés à remettre le club sur les rails. On a engagé 35 nouveaux entraineur(e)s pour ces cours. On s’attendait à ce que ça grossisse, mais pas aussi vite. C’est vraiment le fun de voir que le travail porte ses fruits. »

Charles Labrie aime relever des défis. Cependant, il admet qu’il se serait bien passé de cette fermeture et de la pandémie, même si toute son équipe en est ressortie grandie. Membre de différents comités de la Fédération de natation du Québec (FNQ) et formateur du Programme national de certification des entraîneurs (PNCE), il espère voir la natation gagner en popularité et souhaite contribuer à ce mouvement.

« Je suis reconnu pour être une personne assez calme, ça m’a aidé à garder les deux pieds sur terre et ne pas m’emballer, partage-t-il. J’aime m’impliquer, ça me permet de redonner à la communauté. Le développement du club ne se fait pas juste à Trois-Rivières, mais aussi par celui du Québec. Plus c’est fort dans la province, plus le club le sera aussi. J’aime faire avancer les choses et le meilleur reste à venir. »

Rédaction : Sportcom pour la Fédération de natation du Québec

PERSONNALITÉ INSPIRANTE ALL TIDES DU MOIS DE MAI 2023

La natation sur la Côte-Nord : défi, plaisir et entraide

Stéphanie Gagnon ne craint pas les défis et, en devenant entraineure du club de natation le Boréal de Fermont en 2017, elle savait qu’elle n’en manquerait pas. Avec sa volonté de s’améliorer constamment au profit des jeunes athlètes, il était de mise de la nommer personnalité inspirante All Tides du mois de mai 2023.

                         

Comme plusieurs, Stéphanie Gagnon a commencé à s’impliquer dans le monde de la natation parce que ses enfants étaient des nageurs. D’abord membre du conseil d’administration du club, elle a ensuite sauté sur l’occasion de s’engager davantage dès que l’opportunité s’est présentée.

« L’implication dépend en grande partie des enfants. Lorsque les jeunes nageurs arrêtent de pratiquer le sport ou quittent la région, l’implication des parents diminue ou arrête en même temps. La présidente et l’entraineure ont quitté le club simultanément et je voulais être plus présente à ce moment-là pour que les jeunes puissent continuer à pratiquer leur sport », a-t-elle expliqué.

D’abord bénévole jusqu’à ce qu’on trouve quelqu’un pour la remplacer à temps plein, elle a vite voulu en faire plus et a entamé les formations nécessaires afin de devenir officiellement entraineure.

« Je trouvais ça vraiment agréable d’être impliquée dans le club. J’ai commencé mon parcours pour devenir sauveteuse et ensuite entraineure. Tout s’est passé rapidement, mais je voulais vraiment pouvoir faire une différence », a-t-elle raconté.

Être entraineure-chef d’un club de natation sur la Côte-Nord vient avec son lot d’obstacles. Stéphanie Gagnon les accueille à bras ouverts et elle ne recule devant rien pour s’assurer du bien-être des membres.

« Ce n’est pas toujours facile de recruter des entraineur(e)s par exemple, mon garçon est devenu entraineur par la force des choses dans la dernière année, mais il part aux études à l’extérieur en septembre. La distance est aussi un autre enjeu, on doit faire plus de six heures de route pour partir en compétition. On s’adapte à ce genre de défis et on doit mettre les bouchées doubles, mais on est prêt(e)s ».

« Les jeunes évoluent et ont toujours la passion malgré les obstacles. C’est tellement beau de les voir évoluer! Nos bénévoles sont aussi extrêmement importants et nous aident à tenir le club à bout de bras. Ils sont tout simplement indispensables. »

L’aide inconditionnelle d’un mentor

Pour continuer sa progression personnelle afin d’aider le club à progresser, Stéphanie Gagnon reçoit entre autres le soutien de Guy Dorion, entraineur-chef du club de natation Velox, qu’elle considère comme son mentor.

En mars dernier, elle a pris l’initiative de se rendre jusqu’à Longueuil pour passer une semaine en compagnie de Guy Dorion et parfaire son bagage de connaissances. Une expérience très enrichissante qu’elle a grandement appréciée.

« J’ai tellement appris ! Ma fille a aussi eu la chance de nager avec le club Velox pendant notre passage. Guy m’a appris à mieux percevoir certains éléments chez les nageur(euse)s et à déceler des tendances à corriger. C’est un entraineur d’expérience et il est vraiment généreux avec moi. Il est toujours présent et disponible. »

« C’est un soutien tellement important, je me sens vraiment moins seule. Je ne viens pas du milieu de la natation, donc c’est précieux de pouvoir compter sur Guy pour m’aider à développer des habiletés que je n’aurais jamais pu avoir autrement. »

L’initiative de Stéphanie Gagnon ne se résume pas seulement à ce séjour sur la Rive-Sud de Montréal. Jour après jour, elle souhaite poursuivre son développement en tant qu’entraineure.

« Je suis toujours en communication avec la Fédération de natation du Québec pour avoir accès à de l’aide. La fédération est extrêmement proactive pour nous aider, j’ai accès à du mentorat à distance. Je lis aussi énormément et j’effectue des recherches pour pouvoir corriger certaines problématiques chez nos nageur(euse)s. Il y a une belle entraide dans le milieu avec d’autres entraineur(e)s de la région, c’est vraiment plaisant. »

Stéphanie Gagnon prépare maintenant ses jeunes athlètes pour l’entre-saison alors qu’une de ses athlètes est réserviste pour les Jeux du Québec qui se tiendront à Rimouski du 21 au 29 juillet. D’ici le début de la prochaine campagne, l’entraineure assure qu’elle continuera son apprentissage afin de poursuivre son travail auprès de ses jeunes athlètes, aussi passionné(e)s qu’elle.

ATHLÈTE INSPIRANTE ALL TIDES DU MOIS DU MOIS DE MAI : DELPHINE PIATERA-MERCIER

Delphine Piatera-Mercier : plonger vers l’inconnu

 

Il n’y a encore pas si longtemps, Delphine Pietera-Mercier n’avait jamais nagé en eau libre. Une invitation bien spéciale a cependant changé le cours des choses pour l’athlète de 14 ans qui n’a pas hésité une seconde à se lancer dans ce défi à la fois stimulant et empreint de nouveautés. Pour être sortie de sa zone de confort et pour souligner tous ses efforts, Delphine est notre athlète inspirante All Tides du mois de mai 2023 !

                                   

Au cours des dernières années, Delphine Piatera-Mercier a fait ses marques dans les épreuves de distance à la piscine, particulièrement au 800m et au 1500m libre. Ses succès ne sont d’ailleurs pas passés inaperçus dans la province, si bien que de toutes nouvelles opportunités se sont présentées à elle en eau libre, à commencer par une invitation à un camp de cinq jours organisé par la Fédération de natation du Québec en avril dernier, à Miami.

Intriguée et surtout motivée par cette chance unique, la membre du Club de natation de Sherbrooke a sauté à pieds joints dans l’aventure. Et, même si elle a dû faire face à de l’adversité, elle a relevé le défi avec brio, même dans la houle parfois forte de la côte floridienne.

« C’était ma toute première expérience et je dois dire que cela a été assez difficile avec la température, surtout pour les premières journées où il y avait beaucoup de vagues. C’était un défi différent, mais vraiment le fun dans l’ensemble », résume celle qui n’a pas pris de temps à s’adapter aux conditions et à son environnement.

« J’aime beaucoup nager en distance à la piscine, alors ça m’a beaucoup aidée, a-t-elle poursuivi. C’était aussi vraiment plaisant de faire de nouveaux entrainements avec de nouvelles personnes, tout en apprenant à les connaître. C’était une superbe expérience ! »

Chose certaine, Delphine n’a pas fini de découvrir la discipline. Elle est présentement de retour en eau libre jusqu’au 4 juin, à l’occasion d’un camp de développement suivi d’une compétition à Majorque, en Espagne, dans le cadre d’un voyage organisé par Natation Canada. Lors de l’écriture de ce texte, elle venait d’ailleurs de remporter la médaille de bronze à l’épreuve du 5km junior.

« Je n’ai pas encore beaucoup voyagé et ce sera ma première fois en Europe, lance-t-elle en riant. Je serai là avec l’Équipe du Québec et d’autres formations provinciales, alors ce sera l’occasion idéale d’aller chercher encore plus d’expérience. C’est vraiment mon but principal pour ce voyage », explique-t-elle.

Si elle avoue que la nervosité se fait sentir avant son départ, l’excitation est aussi au rendez-vous avant ce périple qui lui permettra entre autres de se familiariser avec les courses de 1,5, 5 et 7 kilomètres. 

« J’ai vraiment hâte d’essayer tout ça et de découvrir de nouveaux coéquipier(ère)s avec qui je ne suis pas habituée de nager. Ce sera un autre défi, mais je les affronte un à la fois », conclut-elle.

Si Delphine n’ose pas trop s’aventurer quant à ses objectifs personnels à venir en eau libre ou à la piscine, elle aura la chance de faire parler son talent à plusieurs reprises au cours de la saison estivale 2023. Le Championnat provincial en piscine et en eau libre, de même que des Championnats canadiens juniors et séniors sont déjà inscrits à son agenda, sans oublier les Jeux du Québec où elle représentera l’Estrie en juillet prochain. 

Rédaction : Sportcom

PERSONNALITÉ INSPIRANTE ALL TIDES DU MOIS DE MARS : SYLVIE POTVIN

Sylvie Potvin : inspirer par la passion

                               

Du plus loin qu’elle se souvienne, Sylvie Potvin a toujours gravité de près ou de loin dans l’univers de la natation. Que ce soit en tant qu’athlète à ses débuts, jusqu’à son rôle d’officielle qu’elle occupe depuis plus de 30 ans, elle a toujours montré passion et dévouement, faisant d’elle une véritable inspiration dans son sport. C’est pourquoi elle mérite le titre de personnalité inspirante All Tides du mois de mars 2023 !

                         

Chez les Potvin, la natation est une histoire de famille. Ses parents avaient atteint le statut d’officiel(le)s de niveau 5, puis Sylvie a poursuivi, en compagnie de ses frères et sœurs, ce qui est aujourd’hui devenu une véritable tradition.

« C’est une fierté, mais surtout une passion pour nous ! Nous avons appris de nos parents et on a tous eu la piqûre. C’est simplement en nous », mentionne d’emblée celle qui a entre autres été athlète, entraineure, directrice pour l’organisation de compétitions, membre de multiples conseils d’administration et plus encore.

« Au fil du temps, il n’y a pas grand-chose que je n’ai pas fait, poursuit-elle en riant. J’ai toujours suivi mon instinct et ça m’a menée un peu partout. »

Toujours affiliée au club Neptune Natation et membre du Programme de développement des officiel(le)s majeur(e)s de la FNQ, Mme Potvin a aussi joué un rôle ô combien primordial pour ses enfants, soit celui de fan numéro un dans les gradins.

Elle en garde aujourd’hui des souvenirs inoubliables, comme ceux des Jeux du Québec 2016, où toute la famille était de la partie, et assure que la flamme est toujours aussi vive en elle.

« Les trois (enfants) ont nagé et on est encore tous actifs dans le milieu. Les motivations changent, mais on est toujours là. Quand ils étaient jeunes, les enfants adoraient nager, alors ça me permettait de passer du temps avec eux. Aujourd’hui, ils sont rendus grands et je ne suis plus à la piscine toutes les fins de semaine, mais j’ai encore beaucoup à offrir », explique-t-elle.

Ainsi, elle se concentre maintenant sur ses fonctions d’officielle bénévole de niveau 4 en piscine et de niveau international de la FINA en eau libre, le tout, en participant à l’organisation d’une dizaine de compétitions par an.

Guidée par son altruisme, elle estime toutefois ne pas avoir de titre associé à son rôle le plus important : aider les gens qui l’entourent en partageant son savoir-faire.

« Je suis capable d’avoir une vision extérieure pour mettre mon expérience à profit, ou pour servir de mentor afin d’aider la relève. C’est plaisant et surtout très valorisant de pouvoir contribuer. La natation m’a beaucoup donné dans la vie et c’est à mon tour de le faire pour les plus jeunes ! » lance-t-elle sans hésitation.

Si elle confirme qu’elle ne voit pas encore l’arrivée, elle confie que ses responsabilités devraient diminuer après les Essais olympiques et paralympiques 2024 qui se dérouleront du 14 au 19 mai 2024, au Centre sportif du Parc olympique.

Il s’agira peut-être de son chant du cygne, mais elle se garde toujours une porte ouverte pour continuer, si la passion demeure aussi grande.

« Je me dis souvent que ça pourrait être ma dernière compétition, mais il y a toujours de nouvelles motivations, alors on va simplement y aller une année à la fois », conclut-elle avec sagesse.

En rafale avec Sylvie Potvin

Quelles sont les principales qualités requises pour occuper les fonctions d’officiel.le ?

« Il faut d’abord et avant tout être officiel.le pour les bonnes raisons. Il faut le faire pour les athlètes, pour les entraineurs et pour les intervenants. Il faut être là pour faire respecter les règles, mais pas pour contrôler, c’est essentiel. Il faut être équitable et patient, tout en démontrant une belle ouverture d’esprit. »

 

Quels sont les plus beaux moments à vivre en tant qu’officiel.le ?

 

« En tant qu’officiel.le, on connait bien les athlètes, leurs ambitions et leurs objectifs. C’est toujours plaisant de les voir réussir, peu importe l’ampleur du défi. Ils se réalisent et on peut partager ce moment en leur compagnie. »

 

Que diriez-vous à une personne intéressée à se lancer dans l’aventure ?

 

« Je dirais que ça en vaut la peine, simplement pour vivre l’esprit de communauté. Nous avons beaucoup de plaisir et la plupart des personnes avec qui j’ai travaillé sont devenues des amies. On sent que notre rôle est important, et surtout apprécié. En plus, ça nous permet de continuer à nous développer en tant que personne, c’est très intéressant ! »

Comment vous décrivez-vous ?

« Je suis une personne travaillante, impliquée et passionnée ! Je trouve que dans la vie, une des choses qui me rendent plus heureuse, c’est de redonner à la communauté. Et c’est parfait ainsi ! »

Que faites-vous dans vos temps libres ?

« Je reste dans les Laurentides, près des montagnes de ski, alors on en profite l’hiver ! Ensuite, pendant l’été, on passe beaucoup de temps en bateau. Quand il fait beau, j’ai toujours le goût d’être sur le bord de l’eau ou à la piscine ! »

Où vous voyez-vous dans 10 ans ?

« Je serai certainement à la retraite, probablement sur le lac où quelque part dans le monde pour voyager et en profiter le plus possible. Ce sera un repos bien mérité avec la famille ! »

ATHLÈTE INSPIRANTE ALL TIDES DU MOIS DE MARS : ZOÉ KRISKO

Le changement salutaire de Zoé Krisko

En 2019, Zoé Krisko a fait le grand saut. Elle pratiquait la natation artistique depuis plusieurs années et a quitté ce sport pour se tourner vers la natation. Une transition qui a certainement demandé une période d’adaptation, qui l’a aussi menée vers une toute nouvelle passion et, désormais, au titre d’athlète inspirant All Tides du mois d’avril !

                     

À sa dernière saison en natation artistique, Zoé Krisko avait perdu toute motivation. Les compétitions, censées être la récompense après toutes les heures d’entrainement, ne l’intéressaient tout simplement plus. Dans cette optique, à quoi bon continuer ?

L’idée d’apporter un second souffle à son parcours sportif est venue d’un entraineur privé, qui donnait alors le cours hebdomadaire de natation à Zoé et ses coéquipières. Cette séance était la seule qu’anticipait Krisko durant la semaine.

« J’avais besoin de changement. On m’avait dit que j’avais du talent et on m’encourageait à essayer », raconte celle qui avait 16 ans à l’époque.

Une semaine après avoir représenté le Canada à l’étape des Séries mondiales disputée à Québec, la Montréalaise a tenté sa chance au club Neptune. Elle s’est sentie à sa place dès le départ.

Seul bémol, elle allait devoir s’habituer à ne plus porter de pince-nez à la piscine !

« Je me souviens, je revenais de mon premier entrainement, j’étais dans l’autobus et mon nez coulait parce qu’il était plein d’eau ! »

« J’ai trouvé une plus grande liberté en natation. C’est bizarre quand on y pense, parce qu’on se dit que c’est juste des longueurs, des allers-retours, mais je choisis comment bâtir mes entrainements, je peux changer de style et je peux m’ajuster en conséquence. Ça m’a vraiment fait du bien. »

Sans pression

Son ancien sport l’a néanmoins aidée à effectuer ce changement, que plusieurs n’oseront jamais faire, selon Krisko.

« Il faut que les gens comprennent qu’ils peuvent changer de sport s’ils n’aiment plus ça, s’ils ne sont plus heureux. Tu peux faire autre chose et y trouver du positif. Il n’y a pas d’âge pour trouver une nouvelle passion », fait-elle valoir.

Dans son cas, elle avait développé une excellente endurance cardio-vasculaire en natation artistique et y a forgé une importante rigueur. Somme toute, Zoé a préféré « retourner à la base » et nager pour s’amuser d’abord, sans prévoir un quelconque retour à la compétition. Elle ignorait les standards à atteindre et où elle se situait face aux autres nageuses, ce qui lui a permis de faire ses longueurs sans nervosité, simplement pour le plaisir.

Au rythme de sa progression, elle a saisi son potentiel et a choisi de renouer avec la compétition.

Préparation

Après ses entrainements matinaux au sein du groupe haute performance du club CAMO, Zoé Krisko quitte le Complexe sportif Claude-Robillard et marche jusqu’au Collège André-Grasset, situé à moins de 500 mètres. Elle y retourne après ses cours en après-midi pour une séance de musculation avant de retrouver la piscine en fin de journée.

Zoé terminera ses études en sciences de la nature, profil santé, ce printemps. Elle souhaite poursuivre à l’université en microbiologie ou en neuroscience par la suite.

Mais avant de penser à sa fin de session au cégep, Zoé était en action du côté de Toronto dans le cadre des Essais canadiens de natation Bell 2023. Elle a tout d’abord pris part à l’épreuve du 100m dos où elle a réussi un meilleur temps personnel, enregistrant un chrono de 1:04.02, bon pour la 2e place de la finale B. Elle était de retour en action dès le lendemain pour participer au 50m dos où elle a encore une fois réussi un meilleur temps personnel, finissant la course en 30.77. Finalement, Zoé a pris part au 50m brasse où elle s’est classée en 30e position lors des préliminaires, enregistrant un temps de 34.03.

Chose certaine, nager en compagnie d’athlètes d’expérience, comme les Olympiennes Mary-Sophie Harvey et Katherine Savard, a de quoi motiver Zoé Krisko et lui donner confiance. Son arrivée au club CAMO a, comme ses débuts en natation, demandé une certaine adaptation.

« Être toujours dernière et ne pas entrer dans les intervalles, ç’a été difficile ! Tout le monde a été accueillant pour faciliter cette transition. On s’encourage et il y a une belle ambiance. Ça peut être décourageant de se comparer parfois, comme c’est encourageant quand je parviens à courser avec eux ! »

Grâce à la natation, Zoé Krisko a retrouvé la passion et la motivation qui lui manquaient tant à la piscine. Des atouts considérables pour celle qui souhaite se démarquer aux essais olympiques de 2024.