Miori Hénault : la passion de la natation

Miori Hénault avait souvent représenté le Québec, tant aux Championnats canadiens qu’aux Jeux du Canada. Il y a quelques semaines, ce sont les couleurs canadiennes qu’elle a défendues dans le cadre des Jeux mondiaux des Olympiques spéciaux de Berlin, d’où elle est revenue avec trois médailles : deux d’or et une d’argent.

Portrait de l’athlète inspirante All Tides du mois de juillet qui ne laisse personne indifférent. Et pour les bonnes raisons.

Une expérience internationale mémorable

À Berlin, la Québécoise est montée sur la plus haute marche du podium au 100 m quatre nages niveau A, au relais féminin 4×50 m libre, en plus d’avoir fini deuxième au 400 m libre niveau A. Si elle a pris part aux Jeux mondiaux des Olympiques spéciaux, c’est parce qu’elle vit avec une déficience intellectuelle modérée.

Ce qui n’est pas modéré chez elle, c’est son enthousiasme lorsqu’elle raconte ses courses, surtout celle du relais, où elle était la dernière relayeuse de son équipe. Hénault a effectué une spectaculaire remontée pour combler un retard d’une quinzaine de mètres et finir tout juste devant la dernière nageuse de l’Australie pour lui ravir la médaille d’or.

« J’ai plongé, j’ai clanché ça et nous avons fini en première place ! », explique tout de go l’athlète en entrevue.

Sur une photo, on peut d’ailleurs voir les coéquipières de la Québécoise dans la piscine, le sourire aux lèvres, alors que le visage d’Hénault est impassible. La raison est qu’elle vient tout juste de terminer son relais et qu’elle n’a pas encore eu le temps de jeter un coup d’œil au tableau indicateur qui confirme la victoire de son équipe.

« Je sentais une pression pour remonter dans la course et je me disais : “Go ma grande, on va finir ça en force ! ” » Les Jeux étaient super beaux, bien organisés et c’était vraiment une belle compétition. »

Présente pendant l’entrevue, la mère de Miori, Mireille Lanoie, ajoute que sa fille est revenue d’Allemagne avec plusieurs souvenirs, récoltés auprès d’autres délégations.

« Miori ne parle pas anglais, mais elle n’est pas gênée et elle est revenue avec un nombre incalculable d’épinglettes, et il n’y en avait pas en double », raconte en riant celle qui réside dans les basses Laurentides.

Un retour à l’eau libre bientôt

Miori Hénault n’excelle pas seulement qu’en piscine. Elle adore aussi nager en eau libre. Elle a notamment participé au 10 km de la Traversée internationale du lac St-Jean en 2021 et au 12 km du lac du Mont-Tremblant l’an dernier, terminant troisième chez les femmes.

Ces épreuves en lac, c’est avec son ancien entraineur Michel Tremblay à ses côtés qu’elle avait l’habitude de les faire. Tremblay réside maintenant dans la région de Québec, mais la nageuse et lui ont gardé contact. Elle sera d’ailleurs en visite chez lui pendant une semaine cet été afin de se préparer à trois courses en eau libre (1 km, 2,5 km et 5 km) prévues à la fin de l’été, au lac Nicolet.

« Michel est toujours dans la vie de Miori. C’est un mentor. C’est sûr que ça n’a pas été facile pour Miori dans la dernière année et demie depuis qu’il est parti, mais elle a continué à s’entrainer », souligne la mère de l’athlète.

Le principal intéressé le confirme : « Entrainer Miori, ç’a été une expérience marquante. De par sa réalité, c’est une athlète qui vit dans le moment présent et dans un monde de performance où ça va vite, elle me remettait toujours à l’essentiel, c’est-à-dire au plaisir de s’entrainer », soutient Tremblay.

Les souvenirs de voyages et de compétitions en sa compagnie sont nombreux pour celui qui dirige aujourd’hui le Centre d’eau libre Les Riverains, à Lévis, sauf que les trois courses de 10 km en eau libre auxquelles la nageuse a pris part ont une place bien spéciale pour lui.

« Au lac Saint-Jean, il y avait des vagues de cinq pieds de haut ! Je n’avais jamais vu des conditions aussi extrêmes et Mio a nagé avec force, avec le sourire et sans nervosité. », ajoute celui qui compte six nageurs des Olympiques spéciaux dans son nouveau club.

Entre les entrainements en piscine et en eau libre, l’athlète de 28 ans a un horaire digne d’une première ministre. Les vacances trouvent-elles une place dans tout ça ?

« Des fois, mais pas tout le temps. Et j’en profite pour me baigner dans la piscine, je vais marcher avec mon chien Jazz ou je fais des affaires. »

On lui pose la question : est-ce qu’elle se voit nager encore longtemps ?

« Ça va déprendre de mon énergie. Puis il y a des compétitions que je ne pourrai pas tout le temps faire, car il y a une limite d’âge. »

Sa mère constate que son intérêt pour son sport ne diminue pas.

« On questionne souvent Miori à propos de ses goûts et de ses intérêts et je peux vous dire qu’elle est tout le temps contente de nager. Ça prend trois choses (pour continuer) : le cœur pour vouloir, la tête pour être motivée et ça prend le corps. »

Cette passion que Miori vit à vitesse grand V comble aussi ses parents comme le confirme Mme Lanoie.

« Nous sommes contents pour elle, parce que les personnes comme Miori, quand elles finissent l’école, c’est un petit peu le néant. Elles vont peut-être travailler, mais ce n’est pas certain qu’elles auront un réseau social. Miori se réalise beaucoup dans son sport et elle est occupée. »

Rédaction : Sportcom pour la Fédération de natation du Québec

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