Philippe Lacasse, membre du club sélect des finisseurs et finisseuses de la Traversée internationale du Lac Saint-Jean

C’est un travail et un entrainement de longue haleine qui a permis à Philippe Lacasse de terminer la prestigieuse épreuve du 32 kilomètres de la Traversée internationale du Lac Saint-Jean, cet été. Le nageur en eau libre originaire de la Beauce a d’ailleurs été le seul Canadien à finir l’épreuve et c’est pour cette raison qu’il est notre athlète inspirant All Tides du mois de septembre.

Le nageur a pris le huitième rang après un effort de 8 heures, 23 minutes et 10 secondes lors de cette compétition où la moitié des 20 participant(e)s a été contrainte à l’abandon avant de toucher la plaque d’arrivée.

Le plaisir des longues distances

Lacasse a toujours aimé les épreuves de distance en piscine. Lorsqu’il s’est joint au club CNQ à Québec, les spécialistes de la distance participaient également à des épreuves en eau libre une fois l’été venu. Le jeune homme a suivi ses coéquipier(ière)s et il a vécu sa première expérience au Marathon de la relève en 2021, une épreuve présentée lors de la Traversée internationale du Lac Saint-Jean.

« C’était une course de 10 kilomètres et j’ai vraiment aimé ça. J’avais pu voir à quoi ressemblait la course de 32 kilomètres, son ambiance et ses coureurs. J’avais un ami qui faisait cette course et ça m’a vraiment donné le goût de le faire », se souvient-il à propos de la course où il s’est classé deuxième.

L’année suivante, il est revenu au départ du 10 kilomètres et s’est classé troisième. Pour 2023, il voulait passer à un niveau supérieur et s’attaquer au mythique parcours de 32 kilomètres. Afin d’arriver prêt, il a mis les bouchées doubles à l’entrainement, tout en poursuivant ses études collégiales.

« Je faisais deux entrainements tous les jours de la semaine, sauf un entrainement le samedi et du repos le dimanche. À la fin, c’était courant que je nage des 11 ou 11,5 kilomètres par séance. Ça m’a permis de développer une endurance. »

L’autre facette dont il devait tenir compte dans sa préparation, c’était sa résistance au froid. Avant de préparer cet aspect, il s’est astreint à un exercice plutôt particulier.

« Plusieurs personnes m’avaient dit que pour la distance, tu pouvais la faire si tu étais entrainé, mais que de résister à l’eau froide pendant toute l’épreuve, c’était surtout ça qui était dur. Et effectivement, je pense que c’est ce qui a été la chose la plus dure de la Traversée. […] Un mois avant la course, je prenais des douches froides afin de m’acclimater un peu au froid. »

Le jour de la course, la température de l’eau était tout juste au-dessus de la limite pour permettre le port d’une combinaison isothermique. Cela n’a toutefois pas diminué son envie de s’élancer avec les autres compétiteur(trice)s.

« J’avais hâte que tout le temps de préparation paye enfin pour que je teste ce que j’avais fait à l’entrainement. »

Philippe Lacasse avait visiblement bien fait ses devoirs avec notamment un entrainement de 16 kilomètres où il faisait plusieurs tours d’un lac, en plus de quelques sorties de 10 kilomètres. Et c’était sans compter ses trois participations aux stages en eau libre de la FNQ dans la dernière année qui ont eu lieu à Magog et à Miami.

« Ça m’a vraiment permis d’améliorer ma technique dans les vagues. […] Il y a aussi Xavier Desharnais, un des responsables des camps de la FNQ, qui a déjà gagné la Traversée internationale du Lac Saint-Jean, qui m’a donné plusieurs conseils, tant dans la préparation qu’à propos de l’alimentation. Ç’a été très utile pour être prêt le jour de la course. »

Prêt pour le jour J

En course le 29 juillet dernier, Philippe Lacasse se ravitaillait sans faute à toutes les 20 minutes auprès de son entraineur Nicholas Perron qui était dans le bateau accompagnateur. Perron avait supervisé plusieurs athlètes au fil des ans dans ce long périple, alors Lacasse se sentait bien épaulé. Le plan de l’entraineur était de ne pas lui révéler la distance qui lui restait à parcourir.

« Si tu penses que tu es rendu à la moitié et que tu as juste 10 kilomètres de faits sur 32, ça peut être décourageant. Je nageais un ravitaillement à la fois, ce qui était environ toutes les 20 minutes. Dans ma tête, j’étais juste à environ 10 minutes du prochain ravitaillement. C’était ma technique pour ne pas me décourager avec toute la distance qui me restait à faire. »

Toutefois, le froid tant redouté est venu compliquer sa progression jusqu’au point de mettre en doute sa fin de parcours.

« Plus j’avançais dans la course, plus je gelais. J’avais une bonne fréquence de coups de bras au début et j’avançais bien. (Après la course), mon entraineur m’a dit qu’il avait peur que je ne finisse pas dans les deux derniers kilomètres, même si on voyait l’arrivée. »

La présence de sa famille et de ses amis, qui s’étaient déplacés en grand nombre à Roberval pour l’encourager, lui a finalement permis de surmonter le froid.

« Tout le monde s’attendait à ce que je finisse, alors j’avais un peu comme une pression de ne pas abandonner et de finir, même si je n’étais plus en état de courser. Je voulais vraiment finir pour moi et pour les autres aussi. À la fin, ç’aurait été plus sécuritaire que j’arrête, mais c’est aussi ça l’épreuve : elle est reconnue pour être difficile en raison de la température de l’eau et les conditions dans lesquelles on nage. Je savais que c’est là-dedans que je m’embarquais et je m’étais préparé mentalement. »

Philippe Lacasse est un nouveau membre du Vert & Or de l’Université de Sherbrooke, où il vient d’amorcer ses études en génie mécanique. Il attend de voir comment se déroule sa conciliation sport et études universitaires avant de décider s’il veut à nouveau être à la ligne de départ du 32 kilomètres l’an prochain.

« Malgré que ce fût vraiment difficile, j’ai quand même aimé ça et ça m’a donné le goût de le refaire. Si j’ai la possibilité de le faire, c’est dans mes intérêts. »

Rédaction : Sportcom pour la Fédération de natation du Québec

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