De Santiago à Paris : Mary-Sophie Harvey, nageuse en quête de la gloire

Mary-Sophie Harvey a écrit un nouveau chapitre dans le livre des exploits aquatiques aux Jeux panaméricains de Santiago. Son séjour au Chili lui a permis de prendre part à onze courses réparties en trois épreuves individuelles et cinq relais où elle a amassé sept médailles.

Le palmarès de Mary-Sophie comporte une médaille d’or au 200 m libre, au 4×100 m libre et au 4×100 m quatre nages, l’argent au 200 m quatre nages et au 4×100 m quatre nages mixte et le bronze au 4×200 m libre et au 4×100 m libre mixte. Ces exploits remarquables lui ont valu le titre bien mérité d’Athlète inspirante All Tides du mois de novembre 2023.

Crédit photo : Candice Ward/COC
Crédit photo : Candice Ward, COC

Malgré toutes ces retentissantes victoires, Mary-Sophie éprouve des regrets ne pas avoir fracassé le record de huit médailles, à seulement 14 centièmes de seconde du bronze au 100 m libre. Les jours ont passé et elle est maintenant tourné vers l’avant, vers l’objectif ultime de tout athlète : les Jeux olympiques.

« Je suis vraiment contente de ce que j’ai accompli, mais je ne veux pas perdre de vue mon gros objectif », soutient la Trifluvienne qui a pu célébrer avec ses proches une fois de retour à la maison.

Participer à toutes les épreuves : une athlète pleine d’ambition

Harvey est arrivée en territoire inconnu avec un horaire de course très imposant. Elle n’avait pas d’objectif de médailles en tête, sauf qu’elle savait que ses chances étaient bonnes au 200 m quatre nages, ainsi qu’aux relais. Ce qu’elle voulait avant tout, c’était de revivre cette fébrilité de participer à un maximum d’épreuves.

« Dans ma carrière, j’ai été chanceuse de faire plusieurs épreuves et j’ai toujours aimé avoir une plus lourde charge de courses pour tester mes limites. Quand j’étais plus jeune, il y avait toujours une compétition dans l’année où je faisais toutes les épreuves de la compétition. Grâce aux Championnats du monde de juillet dernier et aux Jeux panaméricains qui viennent tout juste de se terminer, c’est la première fois sur la scène internationale où je pouvais montrer ce que je peux faire dans plusieurs épreuves. Je suis vraiment contente de cette progression ! »

C’est un événement survenu quelques mois plus tôt qui lui a ouvert les portes sur un plus grand nombre d’épreuves. Aux sélections des Championnats du monde, elle avait raté sa sortie à son épreuve fétiche, le 200 m quatre nages. L’athlète a insisté auprès de son entraîneur Greg Arkhurst pour s’élancer au 100 m libre du lendemain, où elle a finalement obtenu le meilleur temps des préliminaires, même si elle ne s’était pas entraînée spécifiquement pour cette distance.

Du jour en lendemain, celle qui avait l’habitude de nager seulement le 4×200 m libre est devenue une spécialiste des relais canadiens de 100 m libre. À seulement 24 ans, l’athlète démontre une marge de progression prometteuse, affinant rapidement sa stratégie de course tout en se rapprochant de sa pleine maturité physique, forgées par des entraînements intensifs en musculation.

« Ç’a été une surprise et depuis ce temps-là, le déclic s’est fait. C’est excitant parce qu’à chaque fois que je nage cette distance, j’apprends quelque chose de nouveau. Et c’est cette épreuve-là qui m’a permis de faire cinq relais aux Jeux panaméricains. J’espère que ça va m’ouvrir d’autres portes pour les Jeux (olympiques). […] J’ai vraiment du plaisir à apprendre », note la Québécoise.

Aux Jeux olympiques de Tokyo, Mary-Sophie Harvey n’avait nagé que dans la ronde préliminaire du relais 4×200 m. Si elle obtient son deuxième billet olympique, elle souhaite avoir un horaire aussi rempli dans la capitale française que celui qu’elle avait aux Jeux panaméricains.

« Ce que j’ai retiré des Jeux de 2021, c’est que je me suis fait la promesse que lorsque je me reclasserais, je ne ferais pas juste un relais. Depuis ce temps, je me suis prouvée, ainsi qu’aux entraîneur(e)s de l’équipe nationale, que je pouvais prendre cette charge et mériter ma place dans les relais. C’était important de créer une petite confiance entre l’athlète et les entraîneur(e)s pour qu’une fois rendus aux Jeux, il n’y ait pas de doutes et qu’ils sachent ce que je peux faire et ce que je peux apporter à l’équipe. »

L’heure des choix

La saison 2023-2024 sera pour le moins atypique pour l’élite de la natation canadienne : Jeux panaméricains en octobre, Championnats du monde des sports aquatiques en février et Sélections olympiques canadiennes au mois de mai avant le grand rendez-vous parisien de l’été prochain.

« C’est ça qui sera difficile pour les athlètes cette année. Il y a beaucoup d’occasions de participer à de grosses compétitions, mais elles peuvent aussi potentiellement nuire à l’objectif principal pour certains. Et c’est pour cette raison que j’ai décidé de ne pas aller aux Championnats du monde. Mon objectif principal, ce sont les Jeux olympiques et c’est là que je veux performer », explique-t-elle.

Au-delà de l’exécution de la course, il y a la manière d’y prendre part. Lors de sa dernière épreuve aux Jeux panaméricains, le 4×100 m quatre nages, en tant que dernière relayeuse de l’équipe, la Québécoise dominait la course. Elle a manifesté une assurance indéniable en permettant à son adversaire de réduire l’écart avant d’accélérer de manière décisive lors des derniers 50 mètres, scellant ainsi la victoire canadienne.

« Il faut être confiante dans nos capacités et le travail que l’on fait tous les jours. C’est quelque chose que j’ai beaucoup travaillé : garder cette confiance-là, peu importe le niveau de la compétition. Les comebacks, c’est une de mes forces. »

Mary-Sophie Harvey, qui a été sélectionnée pour la première fois de sa carrière pour faire partie de l’équipe du Québec, sera de retour sur la scène internationale lors du US Open qui aura lieu à Greensboro en Caroline du Nord du 29 novembre au 2 décembre.

Rédaction : Sportcom pour la Fédération de natation du Québec

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