PERSONNALITÉ ALL TIDES DE JANVIER : GREG ARKHURST

GREG ARKHURST : CONNAÎTRE DU SUCCÈS DANS L’HUMILITÉ

Le Canada a connu énormément de succès aux plus récents Championnats mondiaux de natation en petit bassin. Notamment entrainés par l’entraineur Greg Arkhurst, les représentants de l’unifolié ont conclu les mondiaux avec une récolte de 15 médailles.

Arkhurst est cependant clair : les succès de l’équipe ne lui reviennent pas, il veut mettre l’accent sur le travail effectué par plusieurs entraineurs au cours des dernières années.  

Quoi qu’il en soit, Arkhurst a réussi à mettre la main sur le titre de personnalité All Tides du mois de janvier, une récompense qu’il mérite amplement.

« J’accepte le titre de personnalité du mois avec beaucoup d’humilité. Cependant, je ne veux pas tirer la couverture de mon côté quant au succès de l’équipe lors des mondiaux, il y a énormément de personnes qui ont contribué au succès du Canada. Je veux féliciter tout le monde qui ont travaillé pour récolter ces médailles », a-t-il lancé d’entrée de jeu.

Un parcours naturel vers le titre d’entraineur

Arkhurst a débuté la natation dans son pays natal, en Côte d’Ivoire. Comme le niveau n’est pas très relevé dans ce pays, Arkhurst a redécouvert son sport lors de son arrivée en France, quelques années plus tard.

« J’ai découvert la vraie natation lorsque j’ai suivi ma mère en France. C’était un tout autre sport. J’étais le plus vieux, mais le plus lent lorsque j’ai débuté là-bas. Je n’ai pas abandonné et j’ai gravi les échelons tranquillement et je me suis retrouvé aux Jeux olympiques en 2000 et en 2004. »

Arkhurst fait son arrivée au Canada par la suite pour devenir entraineur d’abord à Saint-Lambert, puis avec CAMO Natation, avec qui il est depuis une douzaine d’années.

« À mon arrivée avec CAMO, j’étais entraineur junior, j’ai formé de nombreux athlètes à un niveau supérieur. Depuis le mois de juin je suis l’entraineur-chef du club, et c’est avec cette nomination que je me suis retrouvé aux Championnats mondiaux en décembre », a-t-il expliqué.

« Mon boulot c’est de faire de la haute performance, c’est ce qui me drive, c’est ce que j’aime de mon métier. J’ai envie de travailler encore plus fort parce que ça me passionne. »

Après plus d’une décennie à travailler avec CAMO, il est certain que le club occupe une place de choix dans le cœur de l’entraineur qui adore l’esprit d’équipe qui règne au sein des groupes qu’il a côtoyés au cours des dernières années.

« C’est tellement enrichissant d’avoir la chance de travailler avec des gens de partout qui ont beaucoup d’expérience dans le domaine. C’est un environnement gagnant qui a une belle histoire…ça me met même un peu de pression quant à mon propre succès », a-t-il ajouté en riant.

Baptême de feu aux mondiaux

Même s’il ne veut pas prendre tout le crédit pour les succès canadiens aux Championnats mondiaux, l’entraineur s’est évidemment dit très heureux d’avoir vu son pays être aussi dominant sur la scène internationale.

« On était l’une des délégations les plus complètes en arrivant là-bas. On était très bien préparé et on avait de très bons athlètes. On s’attendait à ce que les résultats soient très bons, mais peut-être pas aussi bons que ç’a finalement été. Nos relais ont été exceptionnels et nous avions travaillé fort pour y arriver » s’est-il réjoui.

Il a d’ailleurs foncé dans ce défi avec autant de confiance que lorsqu’il plongeait dans la piscine en tant qu’athlète. Il savait qu’il possédait tous les outils nécessaires pour faire de cette expérience une réussite.

« Pour moi, aucun problème ! J’étais super heureux d’avoir cette opportunité. Je suis très sociable donc je connaissais déjà tout le monde sur l’équipe. J’étais super détendu et pour moi, la compétition, c’est un moment de création et c’est quelque chose qui me rend très heureux. »

Katerine Savard, qui est entrainée par Arkhurst, tenait également à dire quelques bons mots sur son entraineur qui a été l’un des facteurs qui lui ont permis de connaître une aussi belle année 2021.

« Ça m’a fait du bien de m’entrainer avec Greg. Ç’a été payant de changer mon type d’entrainement avec lui et je pense que ça va continuer de l’être au cours des prochaines années. Je sais qu’il est extrêmement humble, mais il y a une grande partie du mérite qui lui revient » a expliqué la quadruple médaillée d’or des mondiaux.

ATHLÈTE ALL TIDES DE JANVIER : KATERINE SAVARD

KATERINE SAVARD : LA PRÉSENCE PRIMORDIALE DE L’ATHLÈTE D’EXPÉRIENCE

La nageuse Katerine Savard n’a plus besoin de présentation, ses trois participations aux Jeux olympiques et sa médaille de bronze récoltée à Rio en 2016 parlent d’elles-mêmes. Savard a encore une fois prouvé qu’elle était toujours une pièce maîtresse de la natation canadienne aux plus récents championnats mondiaux en petit bassin.

Ses performances à Abou Dabi en décembre lui ont valu le titre d’athlète All Tides du mois de janvier.


Savard a mis la main sur trois médailles d’or et une d’argent lors de ces championnats mondiaux, toutes remportées lors de relais. La triple Olympienne estime que la chimie avec ses coéquipières a fait tout le succès des Canadiennes lors de ces mondiaux.

« On est vraiment sur une lancée, je suis très fière de pouvoir faire partie de ça. Nous avons toutes des bagages d’expérience différents qui apportent un tout à l’équipe. Il n’y a personne qui est plus élevé qu’une autre. C’est ce qui avantage beaucoup l’équipe », a-t-elle mentionné.

Les entraineurs et les athlètes croyaient tellement aux relais et au travail d’équipe que plusieurs nageuses, dont Katerine Savard, ont mis de côté certaines épreuves individuelles afin de favoriser les épreuves de relais.

« Je n’ai pas fait le 100 m papillon en individuel. Dès le début, les entraineurs m’ont demandé si je préférais faire une demi-finale en individuel ou avoir la chance de battre un record du monde au relais. La décision était évidente pour l’équipe et pour moi-même », a expliqué Savard, qui est finalement passée à 0,1 seconde du record du monde au 4x 200 m, battant du même coup le record canadien.

Une fière vétérane qui a soif d’apprendre

Après 13 ans au sein de l’équipe nationale, Savard a vu plusieurs générations de nageuses passer à ses côtés. Elle se dit extrêmement privilégiée de pouvoir encore contribuer au succès du Canada après autant d’années.

« Je suis fière de pouvoir dire que je suis à ma treizième année sur l’équipe nationale. Je ne suis peut-être pas la meilleure aux épreuves individuelles, mais je suis encore capable d’être performante et d’aider l’équipe à gagner des médailles lors des relais. »

Même si elle était la nageuse canadienne la plus âgée à participer aux mondiaux à Abou Dabi à 28 ans, Savard affirme qu’elle a beaucoup appris de ses coéquipières. Elle apprécie le fait de pouvoir être une grande sœur et d’aider celles-ci avec son bagage d’expérience, mais elle veut que ses acolytes en fassent tout autant.

« Je me souviens que Maggie MacNeil était venue s’entrainer avec moi en 2015 alors qu’elle était toute jeune. J’ai peut-être contribué un peu à sa passion pour la natation. Je lui ai appris quelques trucs il y sept ans et aujourd’hui elle m’en apprend à son tour…maintenant qu’elle est devenue meilleure que moi », a-t-elle ajouté en riant.

2021, une année charnière

Dans les derniers mois, Katerine Savard a été très vocale quant à sa passion pour la natation. Passion qui s’était un peu dissipée au cours des dernières années, mais plus maintenant. L’athlète de Pont-Rouge a retrouvé le plaisir d’être dans la piscine.

« J’ai eu une année au-delà de mes attentes. Ç’a été une de mes années favorites, j’ai éprouvé énormément de plaisir à compétitionner. Je rêvais de participer à mes troisièmes Jeux, j’ai été repêchée pour la ligue internationale au début de l’automne et il y a eu les mondiaux, ç’a été une année parfaite. »

Après une année 2021 exceptionnelle, Savard s’est déjà trouvée de nouveaux objectifs pour 2022.

« 2022 sera également une année chargée, il y a les Championnats du monde de grand bassin en avril et les Jeux du Commonwealth en juillet. Je veux y aller étape par étape puisqu’il y a beaucoup d’incertitudes en raison de la pandémie. »

En ce qui a trait aux Jeux olympiques de Paris en 2024, la nageuse ne veut pas y penser tout de suite pour pouvoir profiter pleinement des prochaines années.