Le changement salutaire de Zoé Krisko

En 2019, Zoé Krisko a fait le grand saut. Elle pratiquait la natation artistique depuis plusieurs années et a quitté ce sport pour se tourner vers la natation. Une transition qui a certainement demandé une période d’adaptation, qui l’a aussi menée vers une toute nouvelle passion et, désormais, au titre d’athlète inspirant All Tides du mois d’avril !

                     

À sa dernière saison en natation artistique, Zoé Krisko avait perdu toute motivation. Les compétitions, censées être la récompense après toutes les heures d’entrainement, ne l’intéressaient tout simplement plus. Dans cette optique, à quoi bon continuer ?

L’idée d’apporter un second souffle à son parcours sportif est venue d’un entraineur privé, qui donnait alors le cours hebdomadaire de natation à Zoé et ses coéquipières. Cette séance était la seule qu’anticipait Krisko durant la semaine.

« J’avais besoin de changement. On m’avait dit que j’avais du talent et on m’encourageait à essayer », raconte celle qui avait 16 ans à l’époque.

Une semaine après avoir représenté le Canada à l’étape des Séries mondiales disputée à Québec, la Montréalaise a tenté sa chance au club Neptune. Elle s’est sentie à sa place dès le départ.

Seul bémol, elle allait devoir s’habituer à ne plus porter de pince-nez à la piscine !

« Je me souviens, je revenais de mon premier entrainement, j’étais dans l’autobus et mon nez coulait parce qu’il était plein d’eau ! »

« J’ai trouvé une plus grande liberté en natation. C’est bizarre quand on y pense, parce qu’on se dit que c’est juste des longueurs, des allers-retours, mais je choisis comment bâtir mes entrainements, je peux changer de style et je peux m’ajuster en conséquence. Ça m’a vraiment fait du bien. »

Sans pression

Son ancien sport l’a néanmoins aidée à effectuer ce changement, que plusieurs n’oseront jamais faire, selon Krisko.

« Il faut que les gens comprennent qu’ils peuvent changer de sport s’ils n’aiment plus ça, s’ils ne sont plus heureux. Tu peux faire autre chose et y trouver du positif. Il n’y a pas d’âge pour trouver une nouvelle passion », fait-elle valoir.

Dans son cas, elle avait développé une excellente endurance cardio-vasculaire en natation artistique et y a forgé une importante rigueur. Somme toute, Zoé a préféré « retourner à la base » et nager pour s’amuser d’abord, sans prévoir un quelconque retour à la compétition. Elle ignorait les standards à atteindre et où elle se situait face aux autres nageuses, ce qui lui a permis de faire ses longueurs sans nervosité, simplement pour le plaisir.

Au rythme de sa progression, elle a saisi son potentiel et a choisi de renouer avec la compétition.

Préparation

Après ses entrainements matinaux au sein du groupe haute performance du club CAMO, Zoé Krisko quitte le Complexe sportif Claude-Robillard et marche jusqu’au Collège André-Grasset, situé à moins de 500 mètres. Elle y retourne après ses cours en après-midi pour une séance de musculation avant de retrouver la piscine en fin de journée.

Zoé terminera ses études en sciences de la nature, profil santé, ce printemps. Elle souhaite poursuivre à l’université en microbiologie ou en neuroscience par la suite.

Mais avant de penser à sa fin de session au cégep, Zoé était en action du côté de Toronto dans le cadre des Essais canadiens de natation Bell 2023. Elle a tout d’abord pris part à l’épreuve du 100m dos où elle a réussi un meilleur temps personnel, enregistrant un chrono de 1:04.02, bon pour la 2e place de la finale B. Elle était de retour en action dès le lendemain pour participer au 50m dos où elle a encore une fois réussi un meilleur temps personnel, finissant la course en 30.77. Finalement, Zoé a pris part au 50m brasse où elle s’est classée en 30e position lors des préliminaires, enregistrant un temps de 34.03.

Chose certaine, nager en compagnie d’athlètes d’expérience, comme les Olympiennes Mary-Sophie Harvey et Katherine Savard, a de quoi motiver Zoé Krisko et lui donner confiance. Son arrivée au club CAMO a, comme ses débuts en natation, demandé une certaine adaptation.

« Être toujours dernière et ne pas entrer dans les intervalles, ç’a été difficile ! Tout le monde a été accueillant pour faciliter cette transition. On s’encourage et il y a une belle ambiance. Ça peut être décourageant de se comparer parfois, comme c’est encourageant quand je parviens à courser avec eux ! »

Grâce à la natation, Zoé Krisko a retrouvé la passion et la motivation qui lui manquaient tant à la piscine. Des atouts considérables pour celle qui souhaite se démarquer aux essais olympiques de 2024.

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