PERSONNALITÉ INSPIRANTE ALL TIDES DU MOIS D’AVRIL : MAXIM LETELLIER

Maxim Letellier : viser l’inclusion par l’indifférence des pairs

Le nageur Maxim Letellier a récemment brisé de nombreuses barrières en passant des épreuves féminines à celles masculines à la piscine, une décision qui allait de pair avec son processus de changement de sexe. Certes, son parcours en fait un modèle de courage pour les athlètes du Québec, mais ce n’est pas nécessairement pour son unicité qu’il souhaite être reconnu. Au contraire, il vise à pouvoir un jour nager dans l’indifférence absolue de ses rivaux.

Portrait de notre personnalité inspirante All Tides du mois d’avril 2023 !

                     

Il y a déjà bien longtemps que Maxim Letellier avait dans l’idée d’amorcer un processus de changement de sexe et le tout s’est finalement concrétisé au début de l’année scolaire 2022. En à peine quelques mois, plusieurs étapes cruciales de sa transition ont été franchies, tant au niveau médical que bureaucratique.

Puis, en décembre dernier, l’athlète de 15 ans a décidé de procéder à l’un des plus importants changements selon lui, soit de passer aux épreuves masculines à la piscine.

« Je ne me sentais plus à ma place chez les filles et mes performances étaient grandement affectées », confie d’emblée celui qui a grandement été encouragé par son entourage à passer du côté masculin pour ses activités sportives.

« C’est mon entraineur qui m’a proposé d’aller nager chez les gars. Au fond, c’est ça que je voulais et ça m’a enlevé beaucoup de pression », poursuit le membre du Club de natation de Saint-Hyacinthe (CNSH).

S’il a d’abord poussé un soupir de soulagement, Maxim Letellier savait que le plus difficile demeurait encore à venir.

Des débuts empreints d’adversité

Sur papier, la transition sportive s’est officialisée rapidement. Mais, au niveau pratique, plusieurs nouveaux défis se sont posés sur la route de Maxim Letellier, particulièrement en marge des compétitions, où la collaboration des juges-arbitres était nécessaire.

Ces derniers devaient alors approuver une dérogation à chaque occasion pour lui permettre de porter un maillot spécialement adapté pour lui. « Ç’a été vraiment dur au début, surtout à la première compétition », avoue l’adolescent qui, en compagnie de ses proches, a usé de créativité pour trouver des solutions à ses embûches.

Afin de respecter les règles de Natation Canada, selon lesquelles un athlète masculin ne peut porter un maillot hydrofuge dépassant les hanches, Letellier a d’abord opté pour une combinaison féminine d’entrainement, dont les mailles sont perméables.

« Techniquement, n’importe quel maillot qui remonte plus haut que les hanches n’était pas légal, mais on pouvait quand même demander une dérogation, explique-t-il. On a donc pris un maillot d’entrainement pour fille qui ne donne pas les avantages d’un Fastskin (NDLR, à mailles non perméables) et ç’a été accepté par le juge-arbitre. »

Ralenti entre autres par la nervosité et toutes les nouveautés entourant son changement de catégorie, Letellier n’a pas connu une première sortie à la hauteur de ses attentes chez les garçons. Loin de lui l’idée d’abandonner et, comme le temps et l’expérience font bien les choses, il a su s’adapter en cours de route.

Une nouvelle tenue de compétition, composée d’un bas masculin non perméable et d’un haut à compression beige recouvrant sa poitrine, lui a permis de s’adapter rapidement aux demandes de dérogation et de prendre ses aises dans la piscine.

« Tout cela a été très stressant et ç’a occasionné des situations plus difficiles, mais ça se passe toujours de mieux en mieux. Ma mère m’a beaucoup aidé et je me suis habitué pour mes dernières compétitions de la saison », assure le principal concerné, dont les performances en ressortent grandement améliorées.

Loin d’un couloir en ligne droite

Contrairement à ce qu’il vit dans la piscine, Maxim Letellier est loin de nager dans des eaux calmes et en ligne droite. Entre la transition de sexe et les nombreux changements qu’elle engendre, il a aussi dû apprendre à vivre dans le regard des autres, parfois curieux, parfois critiques.

Et ce, dans le sport comme dans la vie de tous les jours.

« C’est loin d’être un fleuve tranquille et c’est sûr qu’il y a des périodes où ça va moins bien, où je suis moins motivé. J’ai des hauts et des bas et je dois faire avec, c’est comme ça. Par contre, je dois dire que ça va vraiment bien depuis un certain temps », analyse le jeune homme qui pourra toujours compter sur ses coéquipiers du CNSH pour l’aider en cours de route.

« Je pense qu’il y a beaucoup de mon équipe qui joue là-dedans, poursuit-il. On est tous très proches et ce sont souvent eux qui me donnent le goût de continuer quand ça va moins bien. Avec eux, je me sens bien, je suis moi-même et je n’ai pas à avoir peur de ce qu’ils vont penser de moi. Ils m’acceptent tel que je suis. »

Peu importe le prochain défi qui se pointera devant lui, Maxim Letellier sera prêt à le surmonter et ses prochains objectifs personnels en témoignent. Après avoir pris part aux Jeux du Québec chez les filles l’été dernier, il souhaite maintenant se qualifier pour la prochaine édition prévue dans quelques mois à Rimouski, mais cette fois chez les garçons.

Peu importe l’issue, il ressortira gagnant de cette nouvelle quête qui lui permettra de prouver une fois de plus qu’après tout, c’est normal d’être différents les uns les autres.

« Je ne suis pas seul à sortir de l’ordinaire dans le sport et tout le monde devrait prendre exemple sur mon club. Ça m’aide beaucoup de nager sans être jugé parce que mes coéquipiers acceptent les différences et, encore plus loin que ça, ils vivent avec sans poser de questions. Je suis comme ça et je vais continuer de faire le sport que j’aime en espérant qu’un jour, tous pourront nager sans jugement », conclut-il avec sagesse.

Rédaction : Sportcom

LES OFFICIELS TANIA SCHWARZ ET JEAN-SÉBASTIEN LEFEBVRE OBTIENNENT LEUR CERTIFICATION DE NIVEAU 4

Les officiels Tania Schwarz et Jean-Sébastien Lefebvre obtiennent leur certification de niveau 4

       

Tania Schwarz et Jean-Sébastien Lefebvre ont récemment obtenu la confirmation de leur certification de niveau IV en tant qu’officiel(le)s. Le tout leur ouvrira les portes de nouvelles compétitions nationales dans un rôle encore plus précis.

Ce qui était d’abord une occupation occasionnelle pour accompagner les enfants à la piscine est vite devenu une véritable passion pour les deux officiel(le)s québécois(e)s. Motivé(e)s par l’engouement des athlètes lors des compétitions et l’esprit de fraternité qui règne entre les arbitres de la province, ils ont rapidement gravi les échelons pour en arriver au niveau IV.

« Dès que j’ai découvert tout ce qui entourait les compétitions, j’ai adoré ça ! Ça me permettait d’être présente pour mes enfants, mais aussi pour les autres, car sans officiel(le), il n’y a pas de compétition. Ça fait vraiment plaisir de faire ça pour eux », raconte Tanya Schwarz, arbitre depuis 2015.

Un peu à l’image de sa comparse, Jean-Sébastien Lefebvre a tout de suite eu la piqure lorsqu’il a amorcé son parcours d’officiel en 2017. Et il n’a jamais arrêté de progresser depuis.

« Beaucoup de choses me rejoignaient directement et mon intérêt a été suscité dès le départ, explique-t-il. Travaillant dans le domaine de l’informatique et étant un grand amateur de sport, j’aime tout ce qui a trait aux chiffres, mais aussi à la gestion des compétitions. J’ai découvert de nouvelles facettes dans mon cheminement et ça m’a incité à m’impliquer toujours plus. »

Si les deux se disent emballé(e)s à l’idée de poursuivre leur route dans l’univers de l’arbitrage, ils devront bientôt prendre une décision quant à leur spécialisation pour éventuellement passer au niveau V en tant que juge-arbitre, starter ou encore directeur(trice) de rencontre.

Ils demeurent ouvert(e)s à toutes les possibilités et ils seront assurément bien conseillé(e)s dans le processus de parrainage entourant le passage du niveau IV au niveau V.

« Chaque option est très attrayante et ce sera assez difficile de décider. Dans tous les cas, on sait que ce sera intéressant, que ça nous permettra de vivre de nouvelles expériences dans les compétitions nationales et de gravir les échelons une étape à la fois », mentionne M. Lefebvre.

« Je suis contente de pouvoir compter sur le programme de parrainage pour m’aider à faire un choix éclairé », poursuit Mme. Schwarz en riant, ajoutant qu’elle souhaite poursuivre l’aventure aussi longtemps que possible.

« Tant que le corps suivra, on va continuer de le faire par passion, mais aussi pour les jeunes et pour le sport ! »

Au nom de l’ensemble de la communauté de la FNQ, nous tenons à féliciter Tanya et Jean-Sébastien pour cet accomplissement bien mérité et à les remercier pour leur implication !