Les officiel(le)s, les indispensables

LES OFFICIEL(LE)S, LES INDISPENSABLES 

Les officiel(le)s jouent un rôle essentiel dans les compétitions de la Fédération. Sans l’implication de ces précieux bénévoles, l’organisation des compétitions serait impossible. Présentation de nos cinq officiels boursiers, des personnes généreuses et dévouées, qui contribuent activement au bon fonctionnement des événements sportifs en natation.

Pour Sylvain Gagné, du Club de natation les Espadons Paraxion de Mont-Joli, s’impliquer était tout à fait naturel. « J’ai toujours fait du bénévolat, à la garderie [de ses enfants], à l’école… Quand j’ai vu la place que la natation occupait dans la vie de mes filles, je me suis impliqué à ce niveau-là », exprime l’officiel.

Marc Allaire, un officiel de Natation Gatineau, abonde dans le même sens. « J’ai toujours été impliqué, peu importe où j’étais dans la vie », affirme-t-il. 

Pourquoi devenir officiel(le)s? 

En plus de l’altruisme naturel, les raisons qui motivent à s’engager en tant qu’officiel(le) sont nombreuses. 

Avec humour, certains parents mentionnent que la compétition passe beaucoup plus vite sur le bord de l’eau que dans les gradins. Bonus, il fait aussi beaucoup moins chaud! Et même si les compétitions se déroulent dans un cadre strict et réglementé, l’ambiance y est très agréable. « On a du plaisir sur le bord de la piscine », dit Xavier Roesch, père de deux athlètes du club de natation Les Loutres de Granby et officiel depuis trois ans. 

Pour Marc Allaire, être officiel lui a permis de « découvrir, connaitre et comprendre » la natation, qui lui était plutôt méconnue il y a un peu plus de sept ans. Et pour le père d’un nageur, c’est aussi le « sentiment de redonner » qui le motive, entre autres. 

Même chose pour Sylvain Gagné. Depuis 2018, le père s’implique dans le club de natation de ses filles, âgées de 16 et 18 ans. « Si c’est important pour mes enfants, c’est important pour moi ». Et il souhaite continuer, même lorsque ses filles ne nageront plus. Pourquoi? Simplement parce qu’il veut redonner au suivant et aider à former la prochaine génération d’officiel(le)s. 

Des amitiés qui perdurent

Lorsque questionnés sur les avantages de cette implication, les cinq officiels rencontrés ont tous mentionné le même point : ce type de bénévolat permet de renforcer les liens sociaux. 

En effet, de forts liens se créent souvent au fil des entrainements et des compétitions, tant pour les athlètes que pour leurs familles. Et certaines de ses amitiés traversent les années et même parfois, les générations. 

« Ça devient des amis. On se rencontre, on se fait des soupers de famille. […] C’est sain et c’est épanouissant pour tout le monde », exprime Claude Eric Stevens, officiel depuis trois ans et papa de deux nageur(se)s du club de natation du Rouge et Or de l’Université Laval. 

Un rôle accessible

« Plonge! ». C’est ce que répond sans détour Marc Allaire, lorsqu’on lui demande ce qu’il dirait à une personne qui songe à s’impliquer en tant qu’officiel. Pour lui, l’ambiance énergisante lors des compétitions est l’un des éléments qui le motivent. « Ça aide à rester jeune », ajoute le sympathique retraité. 

Pour les personnes qui hésitent, Sylvain Gagné se veut rassurant. « Ça parait toujours un peu plus compliqué et stressant que ce ne l’est vraiment », confirme-t-il. L’officiel André Bélisle, parent de deux enfants qui nagent au club de natation CNQ – Région de Québec, témoigne à son tour : « La barrière d’entrée est super facile ». 

Force est de constater que les officiel(le)s sont souvent des parents d’athlètes. Mais Stéfanie Gagné, coordonnatrice principale – Service aux membres pour la Fédération de natation du Québec, tient à mentionner que tout le monde, parent ou non, peut devenir officiel. « La base, c’est d’être membre d’un club », mentionne-t-elle.

Il faut donc trouver le club le plus près de chez soi et demander à devenir membre. Par la suite, le(la) responsable des officiel(le)s du club en question guidera la personne dans son cheminement, selon le poste bénévole qui l’intéresse (il y en a 11). 

Des bourses pour les officiel(le)s

Avis aux personnes qui souhaiterait s’impliquer en tant qu’officiel(le)s, sachez que la Fédération a mis en place l’an dernier le programme À vos sifflets. Cette nouvelle initiative vise à soutenir financièrement les officiel(le)s dans leur développement et favoriser leur participation aux coupes et championnats de natation. 

La structure du programme a été récemment améliorée. Un nombre défini de bourses est maintenant octroyé par événement. Les personnes peuvent appliquer deux mois à l’avance, sachant déjà le montant remis (600 $). Les officiel(le)s sélectionné(e)s peuvent ainsi profiter de cette bourse pour payer leurs dépenses lors des compétitions, comme l’essence, les chambres d’hôtel, les repas, etc.

Et bonne nouvelle, le programme fait une différence. « Il y a un meilleur taux de participation déjà avec une seule compétition de lancée », confirme Stéfanie Gagné. À ce jour, ce programme s’adresse uniquement au volet provincial. Mais sous peu, les volets national et régional seront également développés.

Pour y avoir accès, il suffit de remplir un court formulaire qui demande des renseignements généraux et les motivations de la personne qui s’y inscrit. « On veut savoir ce qu’ils viennent faire à cette compétition-là. Et ça peut être de chercher une expertise provinciale, d’essayer de nouveaux postes plus nichés, de chercher du mentorat, de développer son réseau d’experts », énumère la coordonnatrice. 

Rédaction : Anne-Sophie Maltais pour la Fédération de natation du Québec

La natation chez les Vaillancourt : une histoire de famille

LA NATATION CHEZ LES VAILLANCOURT : UNE HISTOIRE DE FAMILLE 

Lorsque Marie-Ève D’Amboise et Marc Vaillancourt se sont rencontrés, leur amour pour la natation était évident. Ce qui a commencé comme une passion partagée est devenu le moteur de leur vie et de celle de leurs quatre enfants. Découvrez comment cette famille hors du commun a su concilier sport, famille et accomplissements extraordinaires.

Le début de l’histoire remonte au début des années 2000, lorsque Marc et Marie-Ève font connaissance à l’université, dans l’équipe de natation des Carabins. À cette époque, Marie-Ève nage déjà depuis de nombreuses années. Marc, quant à lui, vient tout juste de découvrir la natation, après avoir pratiqué d’autres sports, comme le football. 

Marie-Ève a suivi un cheminement « typique » pour les athlètes de haut niveau : participation aux championnats provinciaux, puis aux championnats nationaux, alors âgée de seulement 14 ans. Comme plusieurs, elle rêvait d’intégrer une équipe internationale, mais elle a plutôt migré vers les maitres, après une brève période de natation universitaire.

Depuis, elle a participé aux Championnats du monde des maitres à Montréal (2014) et au Japon (2023). Elle a d’ailleurs remporté une médaille de bronze lors de ces derniers.

Marc, quant à lui, commence à pratiquer ce sport au cégep et est ensuite sélectionné pour faire partie de l’équipe de natation des Carabins. Il connait alors une progression « très rapide », qui l’emmène à participer aux Championnats canadiens et à ensuite migrer vers les maitres.

En 2020, il complète la Traversée du lac Saint-Jean en solo, alors que la compétition internationale est annulée en raison de la pandémie.

Depuis ce temps, les deux athlètes n’ont jamais quitté la natation. Bien sûr, les objectifs ont changé et l’intensité a un peu diminué, mais une chose est restée : la passion de la natation. C’est d’ailleurs un aspect qui remplit de gratitude Marie-Ève. « Ma plus grande fierté, c’est d’avoir perduré dans le sport », affirme-t-elle d’emblée. 

L’amour de la natation

Aujourd’hui âgé(e)s dans la jeune quarantaine, la natation fait toujours partie de leur vie, comme promis dans leur jeune vingtaine. Au fil du temps, quatre enfants sont né(e)s de cette union. Henri, 15 ans, Flavie, 14 ans, Ludovic, 11 ans et Tristan, 9 ans. 

Quand les enfants étaient jeunes, les deux parents avaient établi une routine afin qu’ils puissent tous les deux nager. Un soir, Marc s’occupait de la routine des enfants et Marie-Ève allait nager. Le lendemain, c’était l’inverse. C’est de cette façon qu’ils ont pu continuer à pratiquer leur sport préféré tout en élevant quatre jeunes enfants. 

Et comme vous vous en doutez probablement, les quatre enfants font de la natation. Mais même si Marc et Marie-Ève adorent ce sport, il était important pour eux de ne pas l’imposer à leurs enfants. Sauf que, comble du bonheur, ils ont tous les quatre choisi la natation. Certains ont essayé d’autres sports, mais ils y reviennent toujours. Une chose est sûre pour les parents, peu importe l’activité sportive choisie : « il faut qu’ils aient du plaisir dans le sport », dit Marie-Ève. 

Une organisation hors pair

Prenez un moment pour imaginer à quoi ressemble une vie de famille lorsque les six membres qui la composent nagent plusieurs fois par semaine, partent souvent le week-end pour des compétitions, en plus de conjuguer l’école et le travail à temps plein. 

Pour tout faire rentrer dans l’horaire, il faut beaucoup d’organisation. Mais Marc et Marie-Ève avaient prévu le coup. « On leur a rapidement laissé des responsabilités », explique la mère de famille. 

Les quatre enfants ont donc développé une grande autonomie qui leur permet par exemple de faire leurs devoirs ou de remplir leur boite à lunch eux-mêmes. Malgré cette grande organisation, Marc et Marie-Ève gardent toujours un œil sur eux et s’assurent évidemment d’être présent(e)s pour les aider en cas de besoin. « On est là pour les soutenir et les encadrer », confirme Marie-Ève.

Ce rythme de vie est nécessaire pour réussir à faire tout ce qui est au calendrier en une semaine. Pour les enfants, ce sont entre quatre et huit pratiques avec le club CAMO qui sont au menu hebdomadaire, dépendamment de leur âge et leur niveau. 

Mais cela exclut les nombreuses compétitions et les entraînements des deux parents. Car les deux nagent, entre trois à quatre fois par semaine. « On essaie de faire entrer l’horaire des entraînements avec les maîtres (Club de Natation St-Laurent) ou dans des bains libres en longueur », explique Marc. Il ajoute : « c’est rare qu’on a une fin de semaine sans compétition […], on est pratiquement toujours quelque part en train de faire le taxi ». 

Les deux parents sont aussi officiel(le)s lors des compétitions, ce qui s’ajoute à l’horaire. Heureusement, ils peuvent compter sur certains dimanches pour se reposer et se préparer pour la semaine à venir. 

Plonger dans l’avenir

Nombreux sont ceux qui pratiquent la natation. Mais les personnes qui pratiquent ce sport tout au long de leur vie sont plus rares. Qu’est-ce qui fait qu’ils ne se tannent pas ? 

« Ça change les idées, t’oublies ta journée de travail, ta vaisselle, la liste d’épicerie. T’es dans l’eau et tu penses à autre chose », énumère Marc. Ce qu’Henri, l’ainé de la famille, aime de la natation, c’est surtout le côté social. « Je fais ça pour être avec mes amis », exprime le jeune homme. Et pour Marie-Ève, après près de quarante ans à nager, la mère de famille ne pourrait tout simplement plus s’en passer. « Je ne m’impose pas ça, j’ai besoin de ça », explique-t-elle. 

Vous l’aurez compris, la natation chez les Vaillancourt, c’est une vraie histoire de famille ! Et quelle sera la suite de cette histoire ? 

Henri, l’ainé des quatre enfants, souhaiterait faire partie d’une équipe nationale et éventuellement faire des compétitions internationales. Son but deviendra peut-être réalité, car il est prospect pour les Jeux du Canada.

Comme plusieurs, son but ultime, c’est une participation aux Jeux olympiques. Mais l’adolescent demeure terre-à-terre par rapport à son futur. « Il faut quand même être réaliste. Il faut y aller étape par étape et tranquillement, on progresse petit peu par petit peu », explique l’étudiant de quatrième secondaire. 

Quant à elle, Marie-Ève souhaiterait participer encore une fois aux championnats du monde de natation, à Budapest, en 2027.

Mais au travers des compétitions et des médailles, le plus important pour la famille Vaillancourt demeure toujours de s’amuser. « S’ils [les enfants] se fixent des objectifs, tant mieux, j’encourage ça. Mais la base, c’est qu’ils aient du plaisir et qu’ils fassent du mieux qu’ils peuvent », conclut Marc. 

Rédaction : Anne-Sophie Maltais pour la Fédération de natation du Québec