AMÉLIE POIRIER, PERSONNALITÉ DU MOIS !
Figure discrète mais très importante du paysage québécois, Amélie Poirier cumule depuis des années une position d’entraineure-chef, de formatrice et d’évaluatrice pour le PNCE. En complément, elle a eu l’occasion de vivre une toute nouvelle expérience professionnelle, en mai dernier. Grâce à un programme de mentorat financé par le Ministère de l’Éducation du Québec qui vise à promouvoir une place accrue pour les femmes dans toutes les sphères sportives québécoises, Mme Poirier s’est vu confier le rôle d’apprentie-entraineure de l’équipe du Québec qui était présente au Mel Zajac Jr. International Swim Meet à Vancouver, le mois dernier.
C’est pour cette raison qu’elle est nommée Personnalité All Tides du mois de juin!
« C’était une super belle expérience. J’ai eu la chance d’être avec Claude St-Jean et Philip Garverick Ce sont deux entraineurs qui ont un très grand bagage d’expérience », indique celle qui participait à un projet de l’équipe du Québec pour une première fois.
L’entraineure ajoute avoir été marquée de voir que les membres de la délégation québécoise avaient un objectif commun, tout en étant et impressionnée de voir les nageur(euse)s de l’équipe tirer le maximum de cette expérience. En effet, outre l’équipe d’entraineur(e)s de grande qualité, les nageur(euse)s ont pu bénéficier de services de massothérapie, d’analyses de courses filmées, et de prise de lactates.
« Même si nous provenions tous de milieux différents, il y avait de la cohésion dans l’équipe. Ils (les athlètes) ont une belle capacité d’auto-analyse et ils bien profité de leur expérience. […] Cette adrénaline-là, d’être en équipe et d’aller vers un but commun, c’était le fun de la retrouver et ça donne le goût de participer à ce genre d’événements. »
Amélie Poirier avait la responsabilité du groupe de sprint, et était également responsable de l’activation à sec des athlètes et de faire des prises de lactate chez les nageur(euse)s après les courses lors de cette compétition qui était en quelque sorte une répétition générale avant les Championnats canadiens d’été.
En plus de vivre cette nouvelle expérience sur le terrain, Mme Poirier a été jumelée avec une entraineure de Penticton en Colombie-Britannique, Tina Hoeben, qui a agi à titre de mentore. De quoi la mettre rapidement en confiance au fil des journées de la compétition.
« Plus ça allait, plus je me sentais à ma place et c’est en grande partie grâce au personnel de l’équipe qui m’a vraiment fait confiance », ajoute-t-elle.
Des programmes qui font la différence
Les mentalités changent quant à la place des femmes dans le rôle d’entraineure, mais les choses ne se font pas par elles-mêmes. Amélie Poirier a franchi les étapes une par une, de nageuse de niveau provincial, en passant par celle d’étudiante en kinésiologie. Une voie qui a été presque accidentelle pour elle.
« J’hésitais entre (des études universitaires) en physiothérapie ou en kinésiologie. Je ne suis pas rentrée en physiothérapie, mais la vie fait bien les choses, car j’ai vraiment aimé mon baccalauréat. J’ai vu ce que faisaient plusieurs amis en physiothérapie et j’ai constaté que ce n’était pas pour moi. Quand est venu le moment de faire mon stage, j’ai eu l’occasion de le faire avec le Rouge et Or et Johanne Girardin (en natation) et cela a juste confirmé que j’étais à ma place comme entraineure. »
La femme originaire de Rimouski croit que les programmes mis en place pour augmenter le nombre de femmes dans sa profession ont leur raison d’être. Au cours de sa carrière qui l’a amenée à Trois-Rivières, Montréal et Québec, elle constate que dans les formations des entraineur(e)s, les femmes sont plus nombreuses aux premiers niveaux, mais moins présentes dans les niveaux supérieurs.
« À partir du niveau 301, la courbe est inversée. Il faut maintenir les efforts. Je vois que dans les fédérations, tant au Québec qu’au Canada, il y a des efforts pour développer et mettre des systèmes en place afin qu’il y ait différents types de leadership. Ce sont plein de petits pas comme ça qui vont faire en sorte que les femmes vont se sentir à leur place, peu importe le niveau de compétition. Celles qui voudront accéder au plus haut niveau, ça ne sera pas un frein d’être une femme. C’est ça qui est le plus important. »
Celle qui se dit nourrie par les facettes de l’enseignement et des relations humaines que lui procure son travail se sent à sa place comme jamais.
« J’ai toujours vu ce métier comme une possibilité. »
Gageons qu’avec les nouvelles structures en place, les jeunes femmes passionnées de natation seront de plus en plus nombreuses à le dire.