Certains individus se distinguent par leur engagement inébranlable et leur passion indéfectible. À l’aube de ses deuxièmes Jeux paralympiques, Jocelyne Mc Lean incarne cette dévotion rare. Avec plus de trente ans d’expérience en tant qu’officielle, elle a su se frayer un chemin dans le monde de la paranatation, devenant une figure incontournable tant sur le plan provincial, national qu’international. Son parcours est fascinant et témoigne de son amour pour ce sport et pour les athlètes qui le pratiquent.
C’est au club de Gatineau, alors qu’elle assistait son fils nageur, que Jocelyne a fait ses premiers pas dans le milieu aquatique. Sa passion pour la paranatation a pris racine après qu’une jeune athlète, Camille Bérubé, se soit jointe à leur équipe. « C’est grâce à elle que je me suis impliquée en paranatation », se remémore-t-elle. Ce désir d’aider autrui et de contribuer à l’excellence sportive l’a menée vers une carrière qui l’a conduite à des compétitions internationales, notamment les Jeux paralympiques de Beijing en 2008, qui resteront gravés dans sa mémoire.
Au moment de l’entrevue, Jocelyne se préparait pour les Jeux paralympiques de Paris, et débordait d’enthousiasme. « C’est excitant, même si c’est la deuxième fois », exprime-t-elle. Tout comme pour les para-athlètes, atteindre cet événement représente l’apogée de sa carrière. « Pour un athlète, le summum, c’est d’atteindre les Jeux olympiques ou paralympiques; pour un officiel, c’est la même chose. » Sa fierté à participer à cette compétition est donc comparable à celle vécue par les athlètes.
La force des interactions humaines
Jocelyne Mc Lean trouve sa motivation dans sa passion pour le sport et les interactions humaines. « J’aime ça tout simplement, être avec le monde. Revoir des gens lors des compétitions nationales et internationales », affirme-t-elle. Chaque rencontre est une occasion de créer des liens, ce qui rend son engagement bénévole d’autant plus enrichissant. La reconnaissance qu’elle reçoit de la part des athlètes, renforce encore plus son enthousiasme. Elles et ils lui demandent souvent si elle sera présente lors des compétitions internationales, témoignant d’un lien de respect mutuel.
Malgré la satisfaction qu’elle éprouve en étant officielle, Jocelyne souligne que le recrutement de nouvelles personnes pour exercer ce rôle reste un défi important. La majorité des officielles et officiels actuels sont généralement des parents d’athlètes. En paranatation, les parents n’ont pas nécessairement le temps pour s’investir pleinement. Cette situation complique la mobilisation et contribue à la pénurie d’officielles et officiels en paranation. Valoriser cette position est donc essentiel, à tous les niveaux.
Fort heureusement, la Fédération de natation du Québec a mis en place un programme de bourses, intitulé « À vos sifflets« , pour soutenir les officielles et officiels et les encourager à poursuivre leur engagement. Progresser comme officielle ou officiel peut être coûteux, notamment en raison des frais de voyage nécessaires pour acquérir de l’expérience. Les opportunités en paranatation étant moins nombreuses, des déplacements éloignés sont parfois nécessaires, comme pour l’Invitation internationale Ken Demchuck. Le soutien financier a donc pour objectif d’attirer et de soutenir les officielles et officiels, tout en allégeant la charge financière.
Reconnaissance des para-athlètes
La reconnaissance des para-athlètes et leur place croissante dans le sport sont également des enjeux qui lui tiennent à cœur. Au début de sa carrière, les épreuves de paranatation étaient souvent marginalisées, mais aujourd’hui, elles bénéficient d’une intégration et d’une reconnaissance beaucoup plus importantes. Il est essentiel de leur offrir des conditions optimales pour obtenir des performances de haut niveau. Il est crucial de traiter les paraathlètes avec équité et de les considérer comme des athlètes à part entière, malgré le fait qu’elles et ils ont des incapacités physiques ou intellectuelles.
Les paranageuses et paranageurs méritent autant d’avoir la présence d’officielles et officiels pour assurer des compétitions justes, car elles et ils s’entrainent avec la même intensité et le même engagement que les nageuses et nageurs olympiques.
Jocelyne se distingue également par son engagement à transmettre son savoir. En tant que formatrice nationale et internationale, elle aide à former la prochaine génération d’officielles et officiels. Sa volonté de partager ses connaissances et son approche collaborative en font un véritable modèle pour les jeunes dans le milieu. « J’aime aider ces athlètes et être là pour eux », dit-elle, soulignant l’importance d’une communauté unie autour de la passion pour le sport.
Avec la préparation et le dévouement qu’elle a investis au fil des ans, Jocelyne Mc Lean prouve que sa place sur la scène internationale est bien méritée. Son expérience, qu’elle considère comme inestimable, lui permet de voir chaque compétition comme une occasion d’apprendre. Son message est clair : peu importe les défis, chaque instant compte et doit être vécu pleinement, surtout lorsqu’on s’engage à défendre l’intégrité du sport. Elle ne voit pas son rôle d’officielle comme une fonction punitive, mais comme un moyen essentiel de garantir l’équité pour les athlètes.
Mais au-delà de sa carrière impressionnante, c’est son humilité qui la rend remarquable. « Je ne réalise pas réellement que je suis un modèle », reconnait-elle, bien qu’elle soit une source d’inspiration pour beaucoup. Pour elle, le véritable succès réside dans les échanges qu’elle peut avoir avec d’autres officielles et officiels et athlètes. « On apprend tout le temps », insiste-t-elle, ajoutant que chaque compétition apporte son lot de surprises.
Bravo, Jocelyne, pour tout ce que vous accomplissez et pour l’inspiration que vous représentez pour tant d’athlètes et d’officielles et officiels !
