Skip to main content
recherche
Logo - All tides
ATHLÈTE INSPIRANT JUIN 2025 : GABRIELLE DUBUC

Gabrielle Dubuc – L’enthousiasme en mouvement

27 mai 2025

Quand on entre dans la piscine de La Sarre un soir d’entrainement, il y a toujours un sourire qui nous accueille. Celui de Gabrielle Dubuc. Une énergie contagieuse, une courtoisie exemplaire et un amour profond de la natation. À 16 ans, cette nageuse du Club Minabichi incarne tout ce que la natation peut semer dans la vie d’une jeune personne : la discipline, la persévérance, la confiance – et surtout, le bonheur d’accomplir ce qu’on croyait parfois impossible.

Dans une ville sans programme sport-études , Gabrielle s’entraine 16 heures par semaine tout en maintenant ses études avec rigueur. Elle avoue qu’il lui arrive de se demander comment elle fait pour aimer ça encore autant. Pourtant, au moment de se coucher, quand elle a tout accompli – école, devoirs, entrainement – elle se dit fièrement : « Aujourd’hui, j’ai tout fait. » Et ça lui suffit. Pas de films, pas de partys. « Ce n’est pas possible dans mon horaire, mais ça ne me dérange pas », dit-elle. Ce qui la motive? Cette sensation d’avoir avancé, d’avoir donné son maximum. Et ça, aucune sortie entre amis ne pourrait le remplacer.

Une progression bâtie sur la constance

Gabrielle a commencé la natation à six ans, trois soirs par semaine. À dix ans, elle intègre le groupe élite. Et dès cet instant, elle s’investit pleinement. À douze ans, ses semaines incluent trois matins et quatre soirs de natation. L’événement déclencheur ? Une compétition à Val-d’Or à l’âge de 14 ans : « J’ai baissé mes temps, et ça m’a donné un élan. Depuis, mes temps ne cessent de s’améliorer. »

Plus récemment, Gabrielle a confirmé tout ce chemin parcouru en se hissant à trois reprises en finale lors du dernier Championnat provincial au PEPS de l’Université Laval, sur 50, 100 et 200 mètres dos. À chaque course, elle a abaissé ses meilleurs temps personnels. Une progression nette, impressionnante, et d’autant plus admirable qu’elle était la seule représentante de son club lors de cette compétition. Gabrielle ne se laisse pas intimider par les grands bassins ni par le prestige de l’événement. Elle arrive prête, concentrée, et elle livre des performances solides, comme si rien ne pouvait altérer sa détermination.

Dans ce parcours inspirant, une figure revient constamment dans les mots de Gabrielle : son entraineur, Alain Dubuc. Ce dernier n’est pas seulement celui qui planifie les séances, corrige les virages ou aiguise la technique – il est aussi son père. Une double casquette qui teinte leur relation d’un mélange unique de rigueur et de complicité. Alain est lui-même un athlète accompli en triathlon, passionné, exigeant, mais profondément bienveillant. Il incarne, aux yeux de Gabrielle, un modèle d’engagement sans compromis. Elle admire sa capacité à conjuguer sa passion du sport, son rôle de père et son dévouement envers le club. C’est lui qui, après une course difficile, l’aide à trouver le positif avant de l’amener à voir ce qu’elle peut encore améliorer. Cette approche, à la fois technique et humaine, a façonné la nageuse qu’elle est devenue.

Une leader naturelle, ancrée dans le respect

Son club la reconnaît comme une leader, et elle prend ce rôle à cœur. Elle motive les plus jeunes avant les compétitions, leur fait des discours d’encouragement : « Vous allez être fiers de vous, peu importe le résultat. » Elle sait ce que ça représente, le stress du départ, l’attente avant le début d’une épreuve. Elle a vécu chaque étape. Et elle veut rendre à son tour ce qu’elle n’a pas reçu plus jeune : « On n’avait pas d’encouragements des plus vieux à l’époque. Aujourd’hui, on s’assure que les plus âgés soutiennent les plus jeunes. Ça change toute la dynamique du club. »

Toujours souriante, Gabrielle rayonne aussi par sa politesse et son respect. Notamment envers les officielles et officiels. « C’est la moindre des choses, dit-elle. Ils sont là pour nous. Pourquoi leur manquer de respect? » Elle a grandi dans une famille positive. Pour elle, la compétition est une célébration du travail accompli, pas une guerre de nerfs.

Gabrielle ne se contente pas de briller dans les couloirs. Sauveteure nationale, elle agit aussi comme monitrice de natation pour la Ville de La Sarre. Une façon concrète de transmettre sa passion. Elle adore voir l’étincelle dans les yeux d’une ou d’un jeune qui surmonte une peur ou réussit une nouvelle étape. « J’aime les voir évoluer, leur dire qu’ils sont capables. »

Gabrielle porte les couleurs de Minabichi avec une fierté tranquille mais inébranlable. « On est un petit club, mais on travaille fort », dit-elle. Les vendredis, elle s’entraine à Rouyn avec d’autres nageuses et nageurs de son niveau. « Ça m’aide à garder la motivation. On est peu, mais on est motivés. »

Regard vers l’avenir

Gabrielle n’a pas l’ambition de tout mettre de côté pour viser les Olympiques, mais elle veut continuer aussi loin que possible. Nager au cégep, performer, se dépasser. La natation a façonné sa personnalité. « Je suis une mauvaise perdante en sport d’équipe. En natation, quand ça va mal, tu n’as que toi à blâmer. C’est dur, mais c’est juste. »

Ce sport lui a appris la discipline, la motivation, la persévérance. « Mes amis ont parfois de la difficulté à affronter les défis. Moi, je suis capable. » Pour elle, ces qualités-là sont un bagage de vie.

Un message aux plus jeunes

À une jeune fille qui commence aujourd’hui, Gabrielle n’hésite pas :
« La natation, c’est le meilleur sport qui existe. Ce n’est pas comme les sports d’équipe. Tu apprends à gérer ton stress, à t’organiser, à être autonome. Tu vas grandir. »

Et elle parle d’expérience. La natation l’a construite, façonnée, rendue plus forte. Elle lui a appris à se relever, à se dépasser, à être responsable de ses efforts comme de ses résultats. Ce n’est pas un sport facile – les sacrifices sont bien réels, mais pour Gabrielle, ces défis sont largement compensés par ce que la natation lui a offert. Elle y a trouvé une rigueur qui la suit dans toutes les sphères de sa vie, un cadre structurant qui l’a aidée à se connaître, à développer une grande autonomie, et à ressentir une fierté profonde face à ce qu’elle accomplit chaque jour.

Gabrielle le sait : chaque virage, chaque longueur, chaque entrainement est une occasion de se construire. Elle espère que les jeunes nageuses de son club, et d’ailleurs, sauront croire en elles comme elle a appris à le faire. Parce qu’au fond, ce qu’elle leur transmet, c’est bien plus qu’un sport. C’est une manière de grandir, de rêver et d’aller loin – une longueur à la fois.

Close Menu