Changer de province, de culture sportive et de langue n’est pas un passage anodin pour un athlète. Pour Sebastian Paulins, nageur d’eau libre et de distance originaire de l’Ontario, ce changement est devenu une source de croissance inattendue. À 26 ans, Sebastian continue de s’épanouir comme nageur, même après sa carrière universitaire, trouvant au Québec un terreau fertile pour progresser et s’impliquer comme modèle auprès de la relève.
Depuis septembre, Sebastian est inscrit au Club de natation Côte Saint-Luc (CSLA), mais il s’entraine au quotidien avec Chrystèle Roy L’Écuyer au sein du programme des Carabins de l’Université de Montréal. Habitué au contexte ontarien, il a découvert au Québec un univers différent : une culture d’équipe chaleureuse, une énergie collective et un circuit d’eau libre particulièrement dynamique. « J’ai trouvé ici un environnement qui me pousse à continuer à progresser, même après ma carrière universitaire », confie-t-il.
Une nouvelle étape avec l’Équipe du Québec
La sélection de Sebastian au sein de l’équipe du Québec pour la TYR Pro Swim Series (mars 2025, Westmont, IL) marque un moment charnière dans son parcours. « Être sélectionné pour représenter le Québec est une belle réussite. J’étais heureux de pouvoir retourner à un événement de la série TYR — je n’y avais pas participé depuis 2018 — et mes résultats ont été les meilleurs que j’aie jamais eus sur cette série », explique-t-il. Bien qu’il ait trouvé un peu inhabituel de porter les couleurs d’une autre province, il a rapidement trouvé sa place. « L’équipe du Québec a été très accueillante. Il y a une grande fierté dans ce groupe, et tout le monde veut voir les autres réussir. »
Comparer, apprendre et grandir
Avoir été nageur en Ontario puis au Québec donne à Sebastian un regard privilégié sur les différences et les points communs entre les deux provinces. « Les entraineures et entraineurs sont tout aussi dévoué·es, et il y a une approche centrée sur la performance des deux côtés. Mais l’aspect linguistique ajoute une dimension unique ici. J’ai demandé aux entraineures et entraineurs de me parler en français autant que possible, surtout lorsqu’ils s’adressent au groupe. Heureusement, tout le monde est bilingue, ce qui a facilité mon intégration. »
Une trajectoire façonnée par la passion
Depuis ses débuts, Sebastian se distingue par sa constance et son endurance. Très jeune, il s’est orienté vers les épreuves exigeantes : 400, 800, 1500 m libre, 200 m papillon, 400 m quatre nages. « J’ai ça dans les gènes », s’amuse-t-il, rappelant que son frère était lui aussi nageur de distance et que son père était un coureur de haut niveau.
Sa passion pour le dépassement personnel ne s’est jamais démentie. « Même en vieillissant, je continue à me fixer des objectifs ambitieux. Je veux rester en forme, continuer à performer, et surtout, garder le plaisir de m’améliorer. »
De l’Ontario à Usports, puis au Québec
Son passage dans le circuit Usports lui a permis de conjuguer haut niveau et études. « Être étudiant-athlète, c’est formateur. J’ai mis quelques années à m’adapter, mais une fois que j’ai su comment prioriser mon temps, j’ai vu les résultats arriver », dit-il. Il garde un souvenir fort de l’ambiance électrisante des championnats universitaires, bien différente des longues journées de compétition en club.
Arrivé au Québec, Sebastian découvre un nouveau souffle. « J’ai aimé cette année d’entrainement et de coaching ici. Je pense que l’été sera encore meilleur — j’ai hâte de nager en extérieur et en eau libre. »
Leader silencieux, mais inspirant
Au fil des années, Sebastian est devenu un modèle pour ses coéquipières et coéquipiers. « Je pense que les gens me voient comme un leader simplement parce que je continue à nager des épreuves de distance à mon âge. J’espère que ça inspire d’autres à poursuivre s’ils et elles aiment encore ça. »
Aujourd’hui, il relève un défi nouveau : combiner carrière d’athlète et rôle d’entraineur. « C’est la première fois que je fais les deux sur une saison complète, et j’adore ça. »
L’appel du large : l’eau libre comme vocation
Naturellement attiré par l’endurance, Sebastian s’est tourné vers l’eau libre, un défi à la fois mental et physique. « J’aime les défis. Nager un 10 km, ce n’est jamais facile. Peu importe le résultat, terminer une course comme celle-là procure un fort sentiment d’accomplissement. »
En avril dernier, il a brillé aux Championnats nationaux américains en Floride, terminant 22e au général et 2e Canadien, une performance qui le classe parmi les espoirs nationaux. « J’ai tenu le rythme le plus longtemps possible, puis j’ai continué en gardant mon propre tempo. C’était très exigeant, mais extrêmement formateur. »
Faire briller l’eau libre
Au Canada, les mois propices sont limités. Il voit dans le circuit québécois un modèle à suivre : multiplier les occasions de compétition est essentiel. « Chaque course te rend plus fort. Et plus on crée de possibilités, plus on attire de jeunes à découvrir cette discipline. »
Son message à la relève est clair : « Si tu es déjà fort ou forte dans les 800 ou 1500 en bassin, essaie l’eau libre. Tu ne sais jamais si tu vas aimer ça tant que tu ne l’as pas fait. Et si tu y prends goût, autant t’y mettre tôt. L’expérience, c’est la clé. »
Le circuit d’eau libre s’adresse aux nageuses et nageurs de 14 à 24 ans. Un total de huit étapes se déroulera à travers le Québec du 1er juillet au 24 août 2025. Pour en savoir plus : https://fnq.ca/competitions/circuit-en-eau-libre/