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ATHLÈTE INSPIRANTE NOVEMBRe 2024 : MARTINE GONTHIER

Martine Gonthier : le temps n’a pas d’âge

6 novembre 2024

À 73 ans, Martine Gonthier incarne la conviction profonde que l’âge n’est qu’un chiffre et que la passion peut transcender toutes les barrières. Cette nageuse de Sept-Îles prouve quotidiennement que les limites ne sont que dans notre tête, inspirant ainsi des générations entières à poursuivre leurs rêves. Au-delà de ses impressionnantes performances aux championnats provinciaux et canadiens, où elle a récemment décroché pas moins de cinq médailles d’or, Martine est devenue un symbole vivant de persévérance et de vitalité. Son histoire extraordinaire démontre que la vie ne s’arrête pas à la retraite – au contraire, elle peut s’épanouir davantage.

L’histoire de Martine avec la natation débute à Sept-Îles, où elle apprend à nager seule à neuf ans, malgré un physique peu adapté à ce sport : « Zéro hydrodynamique, je ne flotte même pas! », s’amuse-t-elle à dire. Son professeur d’éducation physique lui conseille même d’abandonner pour le basketball, mais sa détermination est plus forte. Cette passion la mène jusqu’à l’Université Laval, où elle continue de s’entrainer dans l’espoir de vivre le rêve olympique. C’est dans le monde de la natation qu’elle rencontre Donald, qui deviendra son mari, une histoire d’amour qui a duré 57 ans. Tout en construisant sa famille, elle mène une carrière de professeure d’éducation physique, jonglant avec brio entre ses différentes passions grâce à son esprit cartésien et la qualité de vie qu’offre Sept-Îles.

Un retour inspirant aux bassins

C’est à 63 ans que l’histoire de Martine prend un tournant remarquable. En 2014, alors qu’elle assiste aux Championnats mondiaux des maitres à Montréal pour encourager quatre anciennes nageuses qu’elle avait coachées, la magie opère. La présence d’une nageuse japonaise nonagénaire la frappe particulièrement, lui démontrant qu’on peut vieillir activement et en santé. « La piqûre est revenue », confie-t-elle, marquant le début d’une nouvelle aventure sportive.

Depuis, Martine s’épanouit dans le circuit des maitres, un environnement où la compétition se mêle harmonieusement à la camaraderie. Lors du Championnat des maitres à Windsor au printemps 2024, elle a même retrouvé une ancienne adversaire de ses championnats universitaires. Ces rencontres sportives représentent bien plus que de simples compétitions : elles sont l’occasion de fraterniser, de créer de nouveaux liens et de maintenir des amitiés qui perdurent au fil des ans. « C’est ça les maitres, tu vois des maitres et tu les revois. Ça enjolive ta vie de revoir ces personnes », partage-t-elle avec enthousiasme.

L’impact de Martine va bien au-delà de ses performances sportives. Ses propres petits-enfants sont très actives et actifs en natation et dans d’autres sports. Plus encore, des élèves à qui elle a enseigné la croisent et lui confient avec émotion : « Martine, si je suis actif aujourd’hui, c’est grâce à toi. »

« Ça prend des modèles pour motiver les gens à se dépasser », affirme celle qui s’efforce d’être un exemple pour ses garçons comme pour ses anciennes et anciens élèves. Face à ceux qui se trouvent « trop vieux » à 52 ans pour commencer ou reprendre une activité, elle démontre par son exemple que l’attitude est plus importante que l’âge. En incarnant ce qu’elle a enseigné, Martine prouve que l’inspiration peut traverser les générations et transformer des vies.

L’aventurière aux mille passions

La natation n’est qu’une facette de cette femme remarquable. Passionnée de plein air, Martine a parcouru le monde en faisant de la randonnée, du camp de base de l’Everest au Machu Picchu, en passant par un tour de la Hollande à vélo. Son esprit d’aventure ne s’arrête pas là. L’année dernière, en observant ses petites-filles s’amuser à la ringuette, elle s’est lancé un nouveau défi : « Elles avaient l’air d’avoir tellement de plaisir, je me suis dit : pourquoi pas moi ? » Joignant le geste à la parole, elle a ajouté ce sport à son impressionnant programme hebdomadaire : trois jours de ringuette, trois séances de natation, quatre journées de ski alpin et une sortie en raquettes. Un emploi du temps qui ferait pâlir bien des sportifs plus jeunes, mais qui illustre parfaitement sa philosophie : il n’y a pas d’âge pour essayer de nouvelles activités et repousser ses limites.

« Les limites sont dans notre tête. Si on a le désir, on est capable de faire quelque chose », affirme Martine avec conviction. Un message qu’elle transmet non seulement par ses paroles, mais surtout par ses actions quotidiennes. À ceux qui se trouvent trop vieilles ou trop vieux pour commencer quelque chose de nouveau, elle répond par l’exemple, montrant qu’il n’est jamais trop tard pour poursuivre ses passions.

La « Machine », comme la surnomment affectueusement ses proches, continue d’inspirer sa communauté, prouvant que l’âge n’est qu’un nombre et que la vraie jeunesse réside dans la passion qui nous anime. Son message pour les autres ? « C’est nous qui mettons nos propres limites. » Une leçon de vie qui résonne bien au-delà des murs de la piscine de Sept-Îles.

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