Skip to main content
search
Logo - All tides
PERSONNALITÉ INSPIRANTE AOÛT 2024 : CLAUDE ST-JEAN

Claude St-Jean : une vie dédiée à la natation et à l’épanouissement des athlètes

2 août 2024 | Rédaction : Anne-Sophie Maltais pour la Fédération de natation du Québec

Claude St-Jean, figure emblématique de la natation québécoise, est le symbole même de la volonté et de la détermination. Sa persévérance est particulièrement frappante, ayant traversé deux graves incidents de santé sur le bord de la piscine en l’espace d’un an. Qu’est-ce qui le pousse à continuer de nourrir une passion aussi intense ?

Les premiers pas d’un jeune entraineur

L’histoire de Claude remonte au début des années 1970. À seulement 17 ans, il devient entraineur-chef pour le club de natation de Shawinigan. À l’époque, ce poste lui permet de travailler pendant ses études en communication graphique. Du lundi au jeudi, il est à l’école à Québec. Du jeudi au dimanche, il est entraineur à Shawinigan.

Une fois ses études terminées, il commence à travailler dans son domaine, tout en continuant à coacher. Après environ deux ans, il réalise qu’il préfère être entraineur. Ce travail lui offre deux choses qu’il aime : obtenir des résultats concrets et être davantage en contrôle des opérations.

Il choisit finalement cette voie pour sa carrière naissante, mais il est loin de se douter de tout ce qu’il accomplira. « Quand j’ai commencé, je n’avais pas comme objectif d’aller aux Jeux olympiques, je voulais juste que mes nageurs soient les meilleurs et les plus rapides », explique-t-il.

Des innovations créatives

Pour atteindre ses objectifs, Claude fait preuve d’innovation et de créativité. Il faut rappeler qu’à l’époque, Internet n’existait pas et qu’il y avait très peu de ressources disponibles sur l’entrainement sportif. Pour apprendre et améliorer ses techniques, il fallait échanger avec d’autres clubs lors des camps d’entrainement ou des compétitions, organiser des conférences avec des entraineures ou entraineurs américains, ou être tout simplement inventif.

Le bagage de Claude en communication graphique et son grand esprit créatif lui ont alors beaucoup servi. Par exemple, il raconte qu’à l’époque où il entrainait à Shawinigan (dans les années 70), il avait lu qu’une équipe allemande utilisait des tubes élastiques pour faire des exercices sur le bord de la piscine. D’un pas décidé, il s’est rendu à l’hôpital pour obtenir des tubes chirurgicaux afin de faire pratiquer ses athlètes. Aujourd’hui, cette pratique est courante et répandue.

La progression vers les plus hauts sommets

Après son passage au sein de l’équipe de natation de Shawinigan, il part rejoindre le Club de natation de Montmagny, puis celui de Fredericton. Ce nouveau poste dans une province anglophone lui permet de travailler en anglais et de connaître un peu mieux la mentalité des athlètes anglophones. Lors de sa première année à Fredericton (il y a passé cinq ans), la nageuse Marianne Limpert, grande vedette de la natation canadienne à cette époque, l’approche pour qu’il soit son entraineur. Claude accepte, déjà riche d’une forte expérience en coaching. Cette occasion lui permet d’être entraineur pour la première fois à un calibre international, soit jusqu’aux Jeux olympiques.

Quelques années plus tard, il prend la relève du club CAMO. Encore aujourd’hui, il occupe ce rôle. Et même si deux malheureux événements de santé sont récemment venus poser quelques embûches sur son chemin, Claude a fait preuve d’une force de caractère remarquable qui lui a permis de continuer à exercer ce qu’il aime par-dessus tout : coacher des nageuses et des nageurs.

« Si c’était arrivé chez moi, je ne serais plus là »

En décembre dernier, alors qu’il est assis dans les estrades lors des finales d’une compétition à Pointe-Claire, il vit un malaise, perd connaissance et tombe, inconscient, sur l’épaule d’un nageur installé devant lui. Claude témoigne : « tout est devenu blanc ».

En quelques minutes, la compétition est arrêtée, les estrades se vident et les ambulances arrivent. Grâce à la rapidité des sauveteuses et sauveteurs sur place, Claude reprend connaissance. Il vient de faire une crise cardiaque.

Pendant environ deux minutes, il a perdu la vie, puis y est revenu grâce à un défibrillateur manœuvré par les sauveteuses et sauveteurs.

Si ce triste événement était arrivé à son domicile, Claude St-Jean ne serait probablement plus là pour le raconter. Par chance, c’est arrivé dans un environnement qui lui est familier : celui de la natation.

Les semaines suivantes ont été des semaines de repos complet. Enfin, presque complet, car Claude était censé prendre part au camp d’entrainement de ses athlètes, qui se déroulait en République dominicaine. Impossible pour lui de se rendre sur place, il souhaite quand même collaborer à distance. « Je leur envoyais les plans d’entrainement, on se parlait en FaceTime et on restait en contact », raconte-t-il. Malgré tout ce qu’il venait de vivre, il tenait à être présent pour ses nageuses et ses nageurs.

Après sa convalescence, il reprend tranquillement la forme. « Je voulais retourner au travail le plus vite possible », confirme-t-il. Évidemment, il voulait s’assurer de le faire de manière sécuritaire. Petit à petit, il a donc recommencé à aller aux entrainements et il s’est rapidement aperçu d’un détail révélateur : « je me suis rendu compte que ça me donnait de l’énergie », explique-t-il. Comme si la natation lui donnait un second souffle, il recommence enfin à dormir des nuits complètes et à se sentir mieux.

Deux fois plutôt qu’une

Au Championnat québécois Arena (25 au 29 juin dernier), un autre malheur l’attend. Encore une fois, alors qu’il est entouré de ses pairs du monde de la natation, il vit un malaise. Cette fois, c’est une pierre aux reins. Même si la situation est aujourd’hui maîtrisée, on ne peut que constater que le destin de Claude est bel et bien lié au monde de la natation.

Aujourd’hui, après une carrière bien remplie et de multiples nominations d’excellence, dont son intronisation au prestigieux Cercle d’excellence de Natation Canada en mai dernier, Claude St-Jean le confirme : il a toujours la passion de la natation. Il souhaite donc continuer de nager dans cet univers, même s’il demeure très terre-à-terre face à ses accomplissements. « Je ne coache pas pour les honneurs, je coache pour voir les athlètes évoluer en piscine, mais aussi pour voir comment ils se développent », confie-t-il.

Sans dire que la natation lui a sauvé la vie, on peut dire qu’elle a joué un grand rôle dans la vie de Claude.

Et vice-versa.

Close Menu