Vincent Laperle, athlète du mois de mars
L’entrevue téléphonique avec Vincent Laperle, athlète inspirant All Tides du mois de février de la FNQ, a lieu la veille du coup d’envoi des Championnats canadiens universitaires. Le nageur se trouve à Victoria, en Colombie-Britannique, afin de prendre part pour une dernière fois à ce grand rendez-vous, car il est en voie d’obtenir son baccalauréat en génie aérospatial ce printemps.
Le bilan de sa carrière d’étudiant-athlète, c’est donc avant sa compétition marquée de trois finales A et d’une cinquième place au 200m quatre nages qu’il l’a dressé. Et il était déjà positif.
Pour l’amour de la natation
Vincent Laperle a appris à nager à 3 ans et il a assidument suivi les cours de natation de la Croix-Rouge jusqu’à l’âge de 10 ans où il s’essaie pour la 1ère fois à la compétition. Le succès, ce n’est que sur le tard qu’il l’a connu.
« Je n’ai jamais été le meilleur, mais je suis resté dans le sport et c’est vraiment quand j’ai rencontré Michel Tremblay et Marc-André Duchesneau, des entraineurs que j’ai eu au secondaire, que j’ai pris mon essor. C’est vraiment l’amour du sport qui m’a gardé, car ça a vraiment pris longtemps avant que je perce. »
L’adolescent était reconnu pour son éthique de travail. Une qualité qui l’aidera à nager au haut niveau tout en poursuivant ses études, en plus d’avoir un emploi à temps partiel.
Alors étudiant au Collège de Maisonneuve, il portait les couleurs du défunt club de la Piscine du Parc olympique de Montréal. Il se taille une place dans l’équipe canadienne en eau libre et ensuite dans celle du programme national d’entrainement intensif de Natation Canada, programme qui allait fermer ses portes six mois plus tard.
Ce revers de fortune n’allait toutefois pas interrompre sa carrière sportive pour autant. Après avoir reçu des offres de plusieurs universités, c’est finalement à l’Université de Montréal que Vincent Laperle décide de poursuivre son parcours scolaire : avec les Carabins dans la piscine et à Polytechnique Montréal sur les bancs d’école en génie aérospatial.
Son année de recrue en 2019 est exceptionnelle et il remporte de nombreuses distinctions : recrue de l’année RSEQ, première équipe d’étoiles RSEQ, recrue de l’année en sports individuels Carabins et athlète de l’année natation masculine Carabins.
« Je ne m’attendais vraiment pas à ça. Ce fut un bel encouragement pour m’aider à continuer dans le sport les cinq années suivantes. […] Par ailleurs, j’ai toujours été capable de bien combiner les études et le sport et cela a été à mon avantage évidemment. »
Cette gestion ne s’est toutefois pas faite par magie rappelle l’étudiant-athlète.
« Ç’a été beaucoup d’apprentissages et je pense que j’apprends encore beaucoup.
À l’arrêt pendant plus de deux ans
Dans le circuit universitaire, Vincent Laperle a trouvé son rythme de croisière à « 100 milles à l’heure » comme il le dit, mais à sa deuxième année, tout est subitement mis sur pause. La cause ? Un problème de santé qui l’a tenu à l’écart de la piscine pendant une année. Et ensuite, la pandémie a frappé.
« J’ai manqué deux ans et demi de mon sport. C’est un moment où je me suis dit : “qu’est-ce que je fais ? Je n’ai plus mon sport, l’école est plus ou moins palpitante parce qu’on est tout le temps en ligne. ” Je me suis réorienté vers de nouvelles pratiques comme le yoga et l’escalade. Je suis resté actif et j’ai développé plusieurs passions que j’ai gardées depuis les deux dernières années. Dans mes années universitaires, j’ai continuellement appris à m’organiser, mais aussi à ne pas juste rester dans mes intérêts de l’école et du sport. C’est vraiment payant de s’ouvrir à d’autres horizons, il faut s’ouvrir. L’équilibre, c’est vraiment ça la clé. »
Lorsqu’il est revenu dans la piscine, Vincent Laperle avait encore faim de résultats. Aux Championnats canadiens universitaires 2022, il a été médaillé de bronze au 200m quatre nages.
Il y a quelques semaines encore, aux Championnats québécois universitaires disputés à Trois-Rivières, c’est avec une récolte de trois médailles d’or et une d’argent qu’il est revenu à la maison, garnissant encore sa malle aux beaux souvenirs.
Il a aussi participé deux fois aux sélections olympiques canadiennes bien qu’il savait que ce serait très difficile de se faire une place.
« J’ai vraiment nagé pour avoir du plaisir et je me suis dit que les résultats suivraient et que ce serait payant d’une certaine manière. »
« Ma paye, c’est d’avoir rencontré des entraineur(e)s qui sont devenus des mentors, dont certains avec qui je suis encore en contact aujourd’hui. »
« Michel Tremblay, il m’a vraiment appris à gagner et à perdre. Marc-André Duchesneau, c’est lui qui a eu le plus d’impact. […] J’ai fait mes premiers essais olympiques et toutes mes grosses performances avec lui. Il a été un mentor et un grand frère pour moi. Il est arrivé au bon moment et il a été une pierre angulaire de ma carrière. Je ne pourrai jamais assez le remercier. »
Vincent Laperle souhaite maintenant recevoir la bourse qu’il convoite afin de poursuivre ses études à la maîtrise à Polytechnique Montréal ; et aussi à continuer à nager, mais désormais chez les maitres.