Le Temple de la renommée de la Fédération de natation du Québec a intronisé la fin de semaine dernière trois personnes qui ont laissé leur marque dans l’histoire de leur sport : les anciens paranageurs Benoit Huot et Philippe Gagnon, ainsi que l’officielle et formatrice Jocelyne Mc Lean.
Figure bien connue au-delà des cercles aquatiques, Benoit Huot a été vingt fois médaillé en cinq participations aux Jeux paralympiques. Il était particulièrement touché de voir le lien qui l’unit avec les deux autres personnes qui accèdent au Temple de la renommée en sa compagnie.
« Ce que j’aime de cette cohorte de 2023, c’est que l’on souligne des intervenant(e)s ou des athlètes qui viennent du milieu paralympique, alors je leur dis bravo ! Ça me rend extrêmement heureux et je ne pense pas qu’on aurait eu une soirée comme ça il y a 10 ou 15 ans. Jocelyne était là du début à la fin de ma carrière. Et quand j’ai su que Philippe était l’autre athlète intronisé, ça m’a fait chaud au cœur, car c’est grâce à lui que je suis devenu un athlète paralympique. Il a été un mentor, un grand frère et une inspiration pour moi. De partager ce moment-là en même temps que lui, ça rend le gala encore plus formidable. »
À son palmarès sportif, Benoit Huot compte aussi 31 médailles en six participations aux Championnats du monde, sans parler des médailles remportées aux Jeux du Commonwealth et aux Jeux parapanaméricains, en plus du titre de Personnalité sportive masculine de la décennie au Gala SPORTSQUÉBEC.
Benoit Huot est certes fier de ses accomplissements sportifs, mais ce qui est le plus cher à ses yeux, c’est de voir où est rendu le mouvement paralympique et l’impact que le parasport a auprès d’un grand nombre de personnes.
Tendre le flambeau bien haut
Philippe Gagnon est monté quatre fois sur le podium aux Jeux paralympiques de Sydney, récoltant trois médailles d’or et une d’argent, en plus de réaliser deux records du monde et un record paralympique. C’est à ces mêmes Jeux qu’il a pris sous son aile une recrue de 16 ans qui allait ensuite reprendre le flambeau pour le tenir bien haut, soit Benoit Huot, avec qui il a été médaillé d’or au 4 x 100 mètres quatre nages.
C’est avec humilité que Gagnon se joint à la famille des immortels de la natation québécoise.
« (Quand j’ai appris la nouvelle), j’étais vraiment ému et sans mot. Je ne m’attendais pas à ça. […] Quand tu fais de la compétition, tu en retires beaucoup et après, tu utilises ces leçons-là pour les appliquer dans la vie de tous les jours. Mais là, c’est comme si on prenait un pas de recul et que ça devenait un exploit qui est apprécié par tes pairs et non plus juste par soi-même. C’est émouvant et j’en suis très fier ! »
Toujours actif, Gagnon continue de nager au moins une fois par semaine au centre sportif de l’UQTR où il travaille à titre de coordonnateur des Patriotes.
Pour le plaisir d’apprendre et d’aider
Jocelyne Mc Lean a fait ses débuts comme officielle bénévole il y a un peu plus de 30 ans au club de Gatineau où son fils nageait. Elle est entrée dans le monde de la paranatation afin d’aider une jeune athlète qui venait de se joindre à son club et qui se rendra plus tard, elle aussi, sur la scène internationale : la Paralympienne Camille Bérubé.
« C’est grâce à elle que je me suis impliquée en paranatation. […] C’est comme mon social en même temps. Il y en a qui vont jouer au golf, au tennis ou au bingo, moi, j’ai décidé de continuer parce que je m’entends bien avec le groupe. C’était un désir d’apprendre et d’aider. Au début, je ne visais pas le niveau international, mais c’est venu au fur des formations que je suivais », explique-t-elle.
Devenue formatrice nationale et internationale, elle était sur le bord de la piscine aux récents Championnats du monde de Manchester. Elle sera aussi des prochains Jeux parapanaméricains de Santiago et des Jeux paralympiques de Paris qui seront ses deuxièmes Jeux paralympiques après ceux de Pékin, en 2008.
« J’aime aider ces nageurs-là et être là pour eux. Les officiels, nous ne sommes pas là pour les disqualifier, mais bien pour que tout soit juste et équitable pour tous les nageurs », a conclu celle qui veut continuer à jouer ce rôle le plus longtemps possible.
Rédaction : Sportcom pour la Fédération de natation du Québec