Un  Nouveau souffle pour la natation collégiale

L’entraineure-chef Pascale Garneau a un projet. Celui de développer et dynamiser la natation collégiale. Depuis son arrivée à la direction l’équipe des Élans du Cégep Garneau en 2022, elle se dévoue à la réussite de son idée, malgré les enjeux qu’elle rencontre. Portrait d’une personne de cœur.

L’équipe de natation des Élans a existé jusqu’en 2005. Pendant les douze années suivantes, ses activités ont toutefois cessé. Ce n’est qu’en 2017 que l’équipe a repris vie. Et depuis 2022, c’est Pascale Garneau qui a repris la direction des Élans, avec une grande volonté de faire changer les choses pour revaloriser la natation collégiale.

Une entraineure qualifiée

Pascale Garneau carbure à la natation. Elle-même ancienne athlète, elle compte deux participations aux Jeux du Québec, puis un parcours dans l’équipe de natation de l’Université Laval. Sa carrière de nageuse s’est toutefois terminée plus tôt qu’espéré, en raison de blessures chroniques.

Mais comme chaque chapitre terminé est le début d’un nouveau, elle est devenue entraineure de niveau 3 en natation. « J’ai choisi de devenir entraineure parce que la natation était pour moi un beau moyen d’enseigner et transmettre des valeurs », explique la titulaire d’un baccalauréat en intervention sportive et d’un MBA en administration des affaires (profil gestion).

Outre la transmission de valeurs comme le respect, l’autonomie, l’éthique sportive et le dépassement de soi, Pascale Garneau a aussi en tête de changer l’image de la natation collégiale. Elle souhaite la rendre plus accessible et qu’elle soit davantage prise au sérieux.

« Lorsqu’ils arrivent au Cégep, ils [les athlètes] ne sont plus sur le radar, mais ils existent toujours. Est-ce qu’on peut les garder dans le sport plus longtemps? », questionne l’entraineure.

Car il faut savoir que la natation collégiale était auparavant parfois perçue comme un endroit pour terminer sa carrière peinardement, et non comme une occasion de s’améliorer en tant qu’athlète.

Mais à Garneau, les choses ont commencé à changer depuis l’arrivée de l’entraineure. Maintenant, « le but est de lancer ou de relancer des carrières », affirme-t-elle.

Remplie d’ambition

En cette deuxième année à la tête de l’équipe de natation, Pascale Garneau aimerait continuer de faire les choses différemment. Et même si les premiers mois ont été plutôt mouvementés, elle ne désespère pas.

Pour elle, l’objectif est clair : « Mon but est vraiment de créer des agents de changement positifs ». Pour y arriver, l’entraineure accorde une importance particulière aux valeurs humaines qu’elle prône et qu’elle recherche chez les personnes qui composent son équipe. Au-delà des performances scolaires et sportives, « le profil humain est ce qui m’importe le plus », affirme-t-elle.

Pour attirer encore plus d’athlètes collégiaux à continuer leur carrière de natation, elle met aussi de l’avant les avantages de nager pour les Élans (plages d’entrainement pour les étudiants-athlètes, piscine rénovée, accès gratuit à la salle de conditionnement physique, service de physiothérapie gratuit).

L’expérience universitaire

Avec son approche humaine, Pascale Garneau souhaite aussi que les athlètes se donnent avec rigueur dans leur sport et qu’ils soient fiers de représenter les Élans. En quelque sorte, l’entraineure souhaite faire vivre aux cégepien(ne)s l’expérience universitaire. « Je suis vraiment contente d’avoir vécu l’expérience universitaire, c’est la natation la plus fun et très peu de gens se rendent là », se remémore-t-elle.

Et si peu de gens s’y rendent, c’est premièrement en raison du fort niveau que cela exige, mais aussi en raison des programmes d’études choisis par les nageurs. En effet, certaines personnes choisissent de s’inscrire à une technique collégiale plutôt qu’à un programme préuniversitaire.

Dans l’équipe de natation des Élans, une majorité d’athlètes soit, 26 sur un total de 36, sont inscrits dans une technique. Ces athlètes, même s’ils sont performants, ne pourront donc jamais vivre l’expérience universitaire. C’est pourquoi l’un des objectifs de Pascale Garneau est d’offrir une expérience semblable aux cégepien(ne)s.

Un vent de fraîcheur malgré les enjeux

Une chose est sûre, l’entraineure-chef souhaiterait que la natation collégiale soit davantage reconnue. Mais même si son projet lui tient à cœur, elle doit faire face à plusieurs enjeux.

Par exemple, elle souhaiterait que la politique d’âge soit revue afin de permettre à plus de gens de continuer à nager pendant leurs études postsecondaires. Ainsi, elle propose de mettre une limite d’années plutôt qu’une limite d’âge.

Elle encourage également l’acceptation de nouvelles façons de faire, de penser et de fonctionner qui dérogent parfois des méthodes classiques.

Mais malgré tout le travail qu’il reste à faire, les choses changent peu à peu. La preuve :  un athlète des Élans de Garneau s’est rendu sur l’équipe de natation universitaire du Rouge et Or, une première depuis la relance du programme! « Je veux prouver que c’est possible de s’entrainer en circuit scolaire et de performer », explique-t-elle.  

Et même si ce projet demande beaucoup de temps et d’énergie, Pascale Garneau persévère. « Il y en a qui ont su croire en mon projet. […] Je suis fière de ça. », témoigne-t-elle. Elle aspire donc à continuer de changer les choses, tout en souhaitant le soutien des différentes instances impliquées.

Rédaction : Anne-Sophie Maltais pour la Fédération de natation du Québec

NOS PARTENAIRES